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Vol de bois: un témoin se rétracte et dénonce un complot contre Bhadain

6 janvier 2022, 12:00

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Vol de bois: un témoin se rétracte et dénonce un complot contre Bhadain

Le leader du Reform Party en avait déjà parlé depuis plusieurs mois. Il dénonçait un complot ourdi contre lui et avait même déposé une «Precautionary Measure» à la police en février 2021. Or, ce serait à propos des mêmes faits, à savoir le vol de bois d’un entrepôt de l’ex-Development Works Corporation (DWC), que la police l’avait finalement arrêté le 17 décembre 2021. Puis libéré. 

Roshi Bhadain a, hier, servi une mise en demeure à l’État, au commissaire de police et à l’assistant surintendant de police (ASP) Pravin Ghoorah de payer des dommages de Rs 50 millions pour cette arrestation effectuée dans des conditions décrites comme abusives et injustifiées. Ce qui rend maintenant cette arrestation encore plus abusive, selon Bhadain, est la révélation d’une conversation dans laquelle une des personnes qui ont fait une déposition contre l’homme de loi, le 20 août 2021, aurait avoué juste après avoir menti lors de cette déposition. Après Kinsley Perrine, qui affirme, en 2021, qu’il avait menti à la police en 2011, voici son ami électricien qui déclare maintenant dans une conversation privée qu’il avait menti en août 2021 dans sa déposition contre Roshi Bhadain. Contacté, l’ouvrier ne veut pas nous parler. Nous ne savons donc pas s’il maintiendra ses aveux légalement. 

Cet homme aurait donc raconté, en août 2021, lors d’une conversation dont Roshi Bhadain dit détenir un enregistrement audio, comment on lui a demandé d’aller faire une fausse déposition à la police en vue d’arrêter le leader du Reform Party. Ce qu’il a fait. Qu’y avait-il dans cette «fausse» déposition ? Qu’il ne devrait pas dire que c’est le contracteur pour lequel il travaillait en 2011 qui lui avait donné les instructions nécessaires concernant le teck qui allait être installé dans la maison de Roshi Bhadain, à Albion. Mais que toutes les instructions provenaient de ce dernier et de son épouse. 

Pourquoi cet ouvrier et Kinsley Perrine ont-ils accepté de mentir à la police ? Selon ces aveux, c’est parce que Jean Michel Lee Shim aurait remis Rs 1 million à la famille Perrine en forme de prêt déguisé, plus un job à son fils avec un salaire mensuel de Rs 25 000. 

 
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Et l’ouvrier-repenti ? Selon ce dernier, il a refusé cet argent mais aurait accepté quand même de faire la fausse déclaration à la police car son ami Kinsley Perrine l’avait déjà fait, l’entraînant avec lui, en citant son nom comme témoin à la police et en convainquant l’ouvrier de faire de même tout en lui promettant que la police ne l’arrêtera pas. Il reconnaîtra aussi qu’il a obtenu un emploi pour l’entretien des casinos de Lee Shim plus un 4X4 mis à sa disposition. Il aurait aussi avoué dans cette fameuse conversation d’août 2021 que c’est Lee Shim qui avait choisi et payé l’avocat de Perrine, Me Taij Dabycharun. 

Roshi Bhadain explique aussi dans sa mise en demeure comment les présumés conjurateurs ont demandé à Kinsley Perrine de plaider coupable pour le vol de bois alors qu’il avait plaidé noncoupable au début. 

Mais c’est surtout contre l’ASP Pravin Ghoorah que les reproches sont dirigés, le commissaire de police et l’État répondant comme commettants. Ainsi, il est reproché à l’ASP Ghoorah, en sus d’avoir procédé à l’arrestation de Bhadain de façon abusive, d’avoir omis de prendre en considération la Precautionary Measure que l’avocat avait déposée à la police d’Albion en février 2021 ; refusé de considérer l’audio en possession de Bhadain qui aurait servi non seulement à disculper ce dernier mais aussi à prendre connaissance d’un complot ; de n’avoir pas arrêté Kinsley Perrine lorsque celui-ci a avoué avoir juré un faux affidavit, alors que Preetam Chuttoo l’a été même lorsqu’il niait avec force cette accusation ; d’avoir omis également de prendre en compte l’enquête de 2011 de la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis (Sud), qui avait conclu à la nonimplication de Bhadain dans cette affaire, ni la conclusion du Directeur des poursuites publiques (DPP) de ne pas poursuivre l’homme de loi. Et, surtout, d’avoir «misled the District Court of Port Louis (South) on 23 December 2021 by falsely stating that Mr Perrine had confessed and incriminated Mr Sudarshan Bhadain in his written statement recorded by Police, at CID (South), on the very day of his arrest on 13 May 2011, when in fact and in truth, Mr Sudarshan Bhadain was not incriminated as Mr Perrine had even clearly and unequivocally stated to the Police on 13 May 2011 “misié Roshi Bhadain pa koné si mo finn kokin sa bann dibwa-la e mwa osi mo pa finn dir li nanye”». 

L’avocat et leader du Reform Party a aussi donné la date, l’heure et le lieu où le présumé complot aurait été fomenté, soit le 11 août 2021 à 20 h 30, au domicile de Jean Michel Lee Shim, où il aurait été convenu entre les conjurés que la police ne doit jamais être mise au courant de cette rencontre. Roshi Bhadain en veut aussi à l’ASP Ghoorah d’avoir, avant que l’exministre ne donne sa version des faits, enregistré une déclaration qui est passée ce même 17 décembre dans le bulletin d’informations de 19 h 30 de la MBC. 

Pour l’avocat, cette façon de faire de la police constitue «a case of massive unfairness, gross abuse of process, frivolous and politically motivated to tarnish and destroy the reputation of Mr Roshi Bhadain». Il demande donc Rs 50 millions de dédommagements. 

Jean Michel Lee Shim n’a pas répondu à notre message ni nos appels.