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L’ASP Pravin Ghoora ciblé par Roshi Bhadain
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L’ASP Pravin Ghoora ciblé par Roshi Bhadain
La première conférence de presse de l’année des quatre leaders, Xavier Duval, Paul Bérenger, Roshi Bhadain et Nando Bodha, hier, n’a pas été marquée par des déclarations fracassantes. Sauf si l’on considère la sortie du leader du Reform Party contre l’ASP Ghoora.
C’est Pravin Ghoora, a rappelé Roshi Bhadain, qui l’a arrêté en pleine rue le 17 décembre pour un délit présumément commis il y a plus de dix ans. Or, a-t-il révélé, c’est ce même policier qui a été dénoncé dans deux jugements, en cour intermédiaire en 2014 et en Cour suprême en 2018. C’était lors d’une demande de radiation d’une accusation de fraude contre Me Joy Beeharry, Udaisingh Ramdhonee et Gavin Vele Govinden, qui étaient tous à l’époque cadres de Mauritius Duty Free Paradise (MDFP).
Les magistrats Vijay Appadoo et Pranay Sewpal avaient conclu que Pravin Ghoora, chef inspecteur de police à l’époque, avait délibérément omis de remettre des documents au Directeur des poursuites publiques, documents qui auraient pu prouver que ces trois personnes n’avaient pas commis de fraude mais étaient autorisés par la MDFP à remettre des cadeaux à certains clients. Ce qui est plus grave selon la Cour suprême, qui jugeait l’affaire en appel, c’est que Pravin Ghoora avait d’abord répondu par la négative, puis s’était montré évasif pour à la fin changer de position et reconnaître que c’était bien lui qui avait demandé ces documents de MDFP et que donc, il ne pouvait ignorer leur existence.
Pravin Ghoora avait dû cracher le morceau face aux questions insistantes de Me Yusuf Mohamed qui défendait Joy Beeharry. Les juges Asraf Caunhye et Abdurafeek Hamuth avaient relevé d’autres «instances of sidestepping and avoiding to answer simple and direct questions on the part of CI Ghoora.»
Roshi Bhadain a fait état d’un autre fait troublant. L’avocat a circulé une information policière en date du 22 janvier 2013, où le même Ghoora était accusé d’avoir falsifié la déposition d’une dame dans une affaire de viol, impliquant un religieux, et qui avait conduit à sa suspension. Roshi Bhadain se demande si cette accusation – qui avait fait grand bruit à l’époque – a été rangée dans un tiroir ou, si l’accusation tient toujours, comment Pravin Ghoora a pu être promu au grade d’assistant superintendant of Police et être nommé tout récemment en charge de la Major Crime Investigation Team (Sud). L’avocat a aussi rappelé les commentaires des magistrats et juges sur la façon condamnable de Ghoora de mener des enquêtes visant à obtenir uniquement la tête de l’accusé et non à faire jaillir la vérité. Bhadain a éga- lement souligné qu’avec la plainte qu’il compte déposer contre Ghoora personnellement, celui-ci ne pourra pas se prévaloir de la protection accordée aux fonction- naires par la Public Officers Protection Act.
Le leader du Reform Party a aussi produit un jugement de la cour industrielle démontrant comment Kinsley Perrine avait menti à la cour et comment il a été contredit par sa propre mère. Il a répété que le cerveau derrière le complot contre lui, Bhadain, est bien Jean Michel Lee Shim. Il a cité également le nom de Sunil Boolakee, celuilà même qui a changé et change encore de versions et dont les confessions ont été postées sur les réseaux sociaux via une bande sonore.
Quant à Paul Bérenger, il a qualifié la situation dans le pays d’effrayant surtout avec l’affaire Ghoora et dénonce l’utilisation de la police et de l’ICAC par le gouvernement. Il s’est dit, tout comme Xavier Duval, entièrement solidaire de Roshi Bhadain.
Le leader de l’opposition a aussi parlé de la situation économique et financière du pays et condamné l’incompétence du ministre des Finances et du gouverneur de la Banque de Maurice. Tout en soulignant d’autres incompétences – mot préféré hier au mot corruption – à la SBM, Maubank et Air Mauritius. «Même la fourniture d’eau 24/7 est compromise et au contraire, on sanctionne ceux qui, à l’instar des habitants de Bambous-Virieux, manifestent contre l’absence d’eau», a fait valoir Xavier Duval.
Sur le plan politique, Paul Bérenger a clairement fait comprendre qu’il est pour un regroupement de tous les partis d’opposition y compris, a-t-il tenu à souligner, le Parti travailliste. Toutefois, il se dit conscient que l’état de santé de Navin Ramgoolam ne permet pas de grands développements pour le moment mais promet qu’il y en aura à la rentrée parlementaire, avec probablement une redistribution des cartes concernant les postes de leader de l’opposition, de chief whip et des membres du Public Accounts Committee (PAC). Mais il n’a pas précisé si les membres de l’Espoir participeront aux réunions de ce comité très important qu’est le PAC, dont l’opposition boude les travaux.
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