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La semaine décryptée
Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du lundi 3 janvier 2022 au vendredi 7 janvier.
Lundi 3 janvier 2022
Siège éjectable à la CWA
L’express du lundi 3 janvier annonce que Rooben Maran, le directeur-général de la Central Water Authority (CWA) a démissionné trois mois après sa nomination. Cette démission survient après une véhémente manifestation, le dimanche 26 décembre, des habitants de Bambous-Virieux, qui avaient été privés d’eau pendant plusieurs jours.
La démission de Maran suit celle d’au moins trois autres directeurs en l’espace de deux ans. Avant lui, Yusuf Ismaël, Chandrassen Matadeen et Hoolash Lochee avaient été soumis à l’exercice du siège éjectable. Ces démissions pourraient bien refléter une nouvelle politique du gouvernement qui consiste à faire porter le blâme aux cadres professionnels et aux fonctionnaires pour des cas de dysfonctionnement ou de doléances publiques
. Cela a été amplement démontré par la façon dont on a essayé de faire porter le chapeau aux fonctionnaires de la Santé dans le scandale d’achat de médicaments au coût de Rs 80 millions aux contribuables. Cette nouvelle politique devrait inciter les cadres et les fonctionnaires à exiger des directives écrites des décideurs politiques pour toute initiative à prendre quand on décide de contourner les règlements.
Mardi 4 janvier
Soirée ‘nacho beta’
L’événement qui domine l’actualité le mardi 4 janvier, c’est la soirée dans le plus pur style nacho beta à laquelle assistait le ministre Kailesh Jagutpal. Nacho beta veut dire «danse mon garçon» et, d’après la vidéo largement diffusée sur les médias sociaux, le ministre s’est vraiment défoulé dans cette soirée rassemblant un grand nombre de participants, dont de pimpantes jeunes filles.
Personne ne porte de masque à cette soirée et on s’est immédiatement demandé si les règlements du port du masque et de la distanciation physique ont été observés par le ministre. D’autres personnes n’ont rien trouvé de mal dans cette affaire, affirmant que le ministre a droit à la vie privée et à la détente comme tous les autres Mauriciens qui s’amusent à fond pour les festivités du Nouvel An.
Le fait le plus remarquable dans cet épisode de vidéo, c’est que quelqu’un de très proche du ministre a choisi de le dénoncer. De qui s’agit-il ? Un fan du ministre serait bien inspiré de lui offrir, comme cadeau du Nouvel An, l’adage suivant : «Mon Dieu, gardez-moi de mes amis ! Quant à mes ennemis, je m›en charge !»
Mercredi 5 janvier
Rs 25 milliards mais pas pour éliminer «minn Apollo»
L’express du mercredi 5 janvier vient apporter un nouvel éclairage sur les Rs 25 milliards que la Mauritius Investment Corporation (MIC), une émanation de la Banque de Maurice, a injectées dans la super-compagnie Airport Holdings, dirigée par Ken Arian et qui chapeaute une quinzaine d’entités, dont Air Mauritius et plusieurs fournisseurs de services aéroportuaires.
La MIC dont le rôle de Mickey financier n’est pas compris de tout le monde est engagé dans un exercice de distribution de gros cadeaux financiers à gauche et à droite. C’est pour cette raison que plusieurs personnes ont vu dans cette manne de Rs 25 milliards jetée sur la tête de Ken Arian une opportunité en or pour que les passagers d’Air Mauritius puissent dorénavant bénéficier de caviar iranien et de saumon du Canada à la place de minn Apollo. Une occasion surtout pour la compagnie nationale de faire de nouvelles acquisitions avec tout le jeu de fees et commissions que cela comporte.
Finalement, on apprend à partir de l’article de l’express que de ces Rs 25 milliards, des fonds ont aussi été alloués au Covid Projets Development Fund, au National Resilience Fund et l’argent a aussi servi à racheter les actions du gouvernement dans Airports of Mauritius.
À en juger par les actions prises au niveau de l’aviation, on croit savoir qu’on crée actuellement un mastodonte regroupant Air Mauritius et l’aéroport luimême avec tous ses services en vue de sa vente éventuelle à une entité étrangère. Un pays européen part favori dans cet exercice de gigantesque acquisition mais il se peut aussi qu’un opérateur d’Asie soit de la course.
Jeudi 6 janvier
«Most welcome», les Sud-Af
Le jeudi 6 janvier, nouvel épisode de la politique tire-caleçon du gouvernement quand on annonce que les liaisons aériennes avec l’Afrique du Sud reprennent à partir du vendredi 7 janvier. Maurice avait suspendu les vols en raison de l’épidémie du variant Omicron signalé pour la première fois en Afrique du Sud. Certains avaient qualifié cette mesure d’injuste car l’Omicron faisait beaucoup plus de dégâts en Europe et aux États-Unis. L’Afrique du Sud expliquait pour sa part que le variant n’était pas originaire de ce pays mais que son système de détection avancé avait réussi à l’identifier en premier.
On sait que l’Afrique du Sud est très avancée dans le domaine médical. D’ailleurs, c’est dans ce pays qu’on a pratiqué la première greffe du cœur en 1967, soit 55 ans de cela. Cette greffe réalisée à l’hôpital Groote Schuur de Cape Town par le chirurgien Christian Barnard avait fasciné le monde entier. Plusieurs milliers de Mauriciens ont subi des interventions chirurgicales très délicates et d’autres formes de traitement dans des institutions médicales de l’Afrique du Sud.
La décision de reprendre les vols aériens ne pourrait que soulager Mauriciens comme Sud-Africains et autres citoyens de l’Afrique australe. Tout comme dans le cas des Français, Maurice reste une destination de rêve pour visites, investissements et opportunités de résidence pour les Sud-Africains.
Vendredi 7 janvier
Ah ! Les Bangladeshis !
Selon l’express du vendredi 7 janvier, des ouvriers principalement du Bangladesh, mais aussi d’autres pays, ont stoppé leur mouvement de grève sur un site de construction à Trianon d’une compagnie chinoise. Le centre commercial qui y est construit pourrait prendre une position dominante dans la région. Cela, explique-til, les tracasseries que subit la compagnie chinoise, dont des grèves par des Bangladais.
Ce coup d’éclat des Bangladeshis viendrait prouver de façon incontestable qu’il existerait une différence fondamentale entre Jugnauth père et Jugnauth fils. En effet, sous le règne du père, le premier Bangladeshi se mettant en grève le matin aurait été aussitôt conduit à l’aéroport, placé dans un avion, sa ceinture de sécurité attachée par une hôtesse de l’air et conduit en Inde ou au Golfe persique, d’où il aurait regagné son pays.
Sous le règne du fils Jugnauth, les Bangladeshis sont traités comme des «enfants gâtés». Après tout, ils jouent un rôle crucial le jour des élections…
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