«Pas de dégâts pour l’heure», indiquent la plupart des planteurs des différentes régions. Kreepalloo Sunghoon, président de la Small Planters Association (SPA), déclare qu’après une période de sécheresse, le temps pluvieux est en général plutôt bénéfique à l’agriculture. «Il n’y a pas eu de répercussion négative à l’exception d’un faible pourcentage de concombres et de melons d’eau affectés.»

De son côté, Suryadev Benee, planteur de Grand-Sable, est soulagé qu’il n’y ait pas eu de dégâts. «La pluie aidera pour l’irrigation car nos réservoirs sont remplis». Dans le centre, un agriculteur indique que les cours d’eau ont été remplis mais sans plus. Même constat pour la culture hors sol. Kalowa Nitianand, planteur à Vacoas, indique que sa culture hydroponique de poivrons et de tomates n’a pas été affectée. S’ils sont nombreux à avoir été épargnés par les pluies des derniers jours, d’autres, selon nos recoupements, n’ont pas eu autant de chance. À l’instar d’un jeune planteur qui a subi de grosses pertes après avoir investi Rs 300 000 sur deux arpents de terrain pour cultiver de la pomme d’amour.

Problèmes de vols

Kreepalloo Sunghoon précise quand même que la situation pourrait se détériorer s’il pleut continuellement durant plus de cinq jours sur toute l’île. Il rappelle que 80 % des plantations sont cultivées de façon traditionnelle et qu’il est difficile de se préparer pour la période pluvieuse, certaines nouvelles structures étant coûteuses. Pour cette raison et pour éviter toute perte, dit-il, les planteurs dont les terrains sont situés dans des régions propices aux accumulations d’eau font une pause et recommencent à planter à la fin d’avril. D’autant qu’avec la crise occasionnée par le Covid-19, le coût de production a récemment enregistré une hausse.

Les effets positifs de la pluie devraient se ressentir dans les prochains jours. «Si une plante produit une livre de pomme d’amour, la production sera meilleure grâce à cette pluie. Pareil pour les aubergines. Après la période de sécheresse, cette pluie va renforcer la production», souligne le président de la SPA. La bonne nouvelle pour les consommateurs est que les prix de quelques légumes, pâtisson, courgette et aubergine entre autres, connaîtront une baisse de 5 à 8 %. La salade, quant à elle, coûtera toujours un peu plus cher.

Toutefois, d’autres planteurs déclarent qu’il leur sera difficile de baisser leurs prix au regard des coûts de production élevés. Ils précisent que, si dans les prochains jours les champs sont affectés par le mauvais temps, il y aura moins de légumes sur le marché. De son côté, Aneerood Ramgoolam, agriculteur dans le Nord, pointe du doigt les vols qui perdurent et qui impactent également les prix de vente.