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Enseignement privé: Plusieurs éducateurs sans licence sont découragés

15 janvier 2022, 12:32

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Enseignement privé: Plusieurs éducateurs sans licence sont découragés

L’UPSEE prévoit des actions dans un futur proche, car les diplômes de ces enseignants ne sont plus reconnus par la PSEA.

Plusieurs éducateurs se retrouvent actuellement sans Teaching licence car leur certificat n’est plus reconnu par la Private Secondary Education Authority (PSEA). L’affaire a été portée devant l’Equal Opportunities Commission (EOC) et une décision du directeur de la PSEA est attendue le 14 février. Quelques-uns des concernés par cette mesure ont accepté de raconter comment ils vivent ce couperet. Anonymement bien évidemment. «Nou prefer pa rod plis lamerdema…», disent-ils

Parmi eux, un éducateur de 28 ans. Détenteur d’une licence en ingénierie mécanique, il enseignait la matière Design & Technology. Il l’a fait pendant sept mois. Or depuis, il n’a plus l’autorisation de continuer à enseigner. On était alors en 2020. «Je n’ai eu d’autre choix que de changer drastiquement de plan de carrière. Mo koné ki boukou zen inn pas ladan kouma mwa.» Aujourd’hui, son rêve étant brisé, il a changé son fusil d’épaule et trouvé du travail dans une firme. Et il ne compte pas retourner à l’enseignement. «De ce fait, je n’ai pas fait de démarches auprès de la PSEA. J’ai décidé de mettre une croix sur l’enseignement.»

Un autre jeune enseignant vit le même drame. Détenteur d’une licence en management, il enseignait le Business Entrepreneurship mais il a vu sa demande de Teaching Licence rejetée en 2020. Depuis, il a envoyé plusieurs courriers à la PSEA et même à l’EOC. «Si du côté de la PSEA, il n’y a pas eu de retour, l’EOC m’a fait comprendre par écrit qu’elle travaillait dessus. C’était à la fin de l’année dernière. Nou atann nou guet enn kout.»

Puis, il y a aussi cette éducatrice d’un collège privé du Nord. Elle exerce depuis 2007. Mais depuis 2017, elle n’a pu obtenir son autorisation d’enseigner, bien qu’ayant obtenu entretemps une licence en Business Administration. «En 2007, j’ai été recrutée sur la base de mes résultats de Higher School Certificate et j’enseignais aux élèves des classes de Prévoc. Mais à la fin de 2015, j’avais terminé mes études et je voulais continuer à rehausser mes qualifications. J’ai entamé des démarches en 2017 en vue d’obtenir une nouvelle Teaching Licence car en 2016, j’avais accouché. Là, j’ai reçu une douche froide car la PSEA m’a fait comprendre que je devais obtenir un autre certificat reconnu par elle car les lois avaient changé. Le cours que j’avais fait ne correspondait plus aux critères établis par la PSEA alors que c’était le cas en 2015.»

Depuis, elle enseigne aux élèves qui sont dans les classes de Grade 7 à 9 uniquement et ne fait pas la classe aux élèves de niveaux supérieurs en mathématiques. «Je trouve cette situation injuste car j’ai les compétences voulues et mes études me le permettent. Aujourd’hui, mon salaire stagne et je n’ai pas droit aux promotions dans mon travail. Monn retrouv mwa sink an anplas…»

Ceux qui ont une licence en Graphic Design et qui enseignaient le Design sont dans la même galère. «La PSEA nous a clairement fait comprendre qu’elle ne pourrait rien pour nous. Nous n’avons d’autre choix que d’étudier pour encore trois années supplémentaires et suivre un cours, qui sera reconnu par l’institution, afin de demeurer dans le domaine de l’enseignement. Li vrémem pa évidan…»

Munsoo Kurrimbaccus, représentant de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE) a souligné ces drames humains lors d’une conférence de presse organisée durant la semaine. «En attendant une réaction du directeur de la PSEA et de l’EOC, nous n’allons pas rester les bras croisés. D’autres actions seront prises. Nous pensons à une manifestation dans un futur proche», a ajouté Munsoo Kurrimbaccus.

Nous avons vainement tenté d’obtenir une réaction du directeur de la PSEA. Toutefois, une source a confié que les critères relatifs aux qualifications des enseignants ont été revus depuis 2019, et cela, dans l’optique d’améliorer l’enseignement dans les écoles privées