L’ancien animateur du monde radiophonique Guillaume Domingue s’en est allé aux petites heures mardi. Il s’est éteint des suites d’une complication cardiaque à l’hôpital Jeetoo, où il était admis depuis un mois. Âgé de 36 ans, il laisse des auditeurs orphelins de sa voix joviale et chaleureuse. Ceux qui l’ont côtoyé depuis le début de sa carrière fulgurante témoignent…

Ils ont fait leurs premières armes ensemble. Gary Poonoosamy, directeur et fondateur d’ARYON Air, s’en rappelle comme si c’était hier. «Il a démarré à Radio Plus, quelques semaines après moi. Guillaume avait 17 ans et moi, 18 ans. Nous étions les plus jeunes de la radio. Je me souviens encore de sa première émission, que j’ai eu la chance de réaliser en tant que technicien à l’époque. C’était un jeudi soir, et c’était une émission tropicale. En tout cas, c’était un bel accomplissement pour lui car il voulait être animateur à l’antenne.»

Après quelques semaines, Hassen Rojoa, l’ancien directeur de la radio, confie au duo un créneau d’animation de 15 heures à 19 heures. Alors commence l’émission «Quand la musique est bonne», qui propulsera Guillaume Domingue au firmament. «C’était sa première grosse responsabilité. On était deux passionnés du monde musical et du monde radiophonique. Et l’on y a grandi.»

Gary Poonoosamy ajoute que Guillaume Domingue était toujours séduit à l’idée de démarrer une nouvelle aventure dans le monde de la radio. «Nous étions des collègues, puis nous sommes devenus des amis. Par la suite, nous avons intégré la grande famille de Radio Plus. À cette époque, on se considérait comme une seule et grande famille. Toujours à se soutenir qu’importe l’adversité. Et comme tous ceux qui débutent à l’antenne, tout n’a pas été joyeux à la radio, nous avons aussi fait des erreurs. Mais nous avons toujours été présents l’un pour l’autre. Nous avons eu la chance de faire des émissions à l’étranger comme celle de la Coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud. Nous avons fait la matinale en direct de là-bas et avons également passé des moments exceptionnels, loin de la radio. Il faut dire que je l’ai découvert sous un autre angle. Il allait toujours vers les gens qui n’étaient pas des Mauriciens. Et il leur partageait sa joie de vivre.»

Cet entrain, il l’a communiqué à tous ceux qui ont animé à ses côtés. À l’instar de Mamie Kloune (Romenço Juste). «On a travaillé ensemble pendant près de dix ans et demi. On animait Allo Moris.» Il se souvient encore de leurs nombreux fous rires. «On démarrait au quart de tour. Et c’était difficile d’être sérieux après. Mais il arrivait à garder son sang-froid et pouvait enchaîner par la suite.» Son sérieux, son sourire, son envie de plaire ont fait son charme. «Quand j’entendais le titre Cecilia de Didier Clarel ou Forever de P-Square, je pensais à lui, même si on ne travaillait plus ensemble. Et comment ne pas penser au fameux Beach Tour de Radio Plus. On animait depuis le matin jusqu’au concert le soir. Mais il gardait toujours le même rayonnement.»

Outre le voyage en Afrique du Sud, un autre a également eu lieu aux Seychelles. Mamie Kloune sourit en y pensant. «Je me rappelle les Jeux des îles de 2011, on devait animer Allo Moris des Seychelles. Mais au lieu d’y aller à trois, Guillaume, Ton Simon et moi, on n’a été que deux, car suite à un petit souci, Ton Simon a dû rester à Maurice. Et il a dû prendre le prochain vol. On en a tellement ri qu’il en a même pleuré d’avoir laissé Simon à Maurice pour quelques jours.» Pour l’actuel animateur de la MBC, son ancien collègue est et restera un animateur exceptionnel. «Il savait comment parler aux gens et les mettre à l’aise, qu’importent les circonstances.»

Et justement, la députée Subhasnee Luchmun Roy lui sera éternellement reconnaissante. «Je lui dois beaucoup. Nous avons animé beaucoup d’émissions. Et il fallait toujours être au taquet. Il m’a aidée à forger mon caractère. Si aujourd’hui j’ai autant de courage et de toupet, c’est grâce à lui car il fonçait toujours. Sa disparition est une grande perte. Aujourd’hui encore, des gens m’interpellent pour me parler du duo que l’on composait. Nous étions une paire.» Il transpirait tellement la gaieté que pour l’ancienne animatrice, il n’y avait pas de place pour se morfondre. «Il semblait toujours de bonne humeur. Il transmettait de l’énergie et des good vibes à son entourage. Et j’en ai bénéficié quand j’étais sur la scène à ses côtés.»

Comme le disait Jairo, l’un de ses chanteurs préférés, «on est arrivé dans les jardins du ciel…» On est arrivé sous un nouveau soleil, entends chanter l’éternité…» En effet, Guillaume Domingue s’en est allé aux jardins du ciel. Tous ceux qui l’ont côtoyé gardent en mémoire sa voix chaleureuse et sa gentillesse…

L’express présente ses très sincères condoléances à sa famille et à ceux qui pleurent sa disparition.