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Climat et Covid: la chaleur ne doit pas faire tomber les gestes barrières
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Climat et Covid: la chaleur ne doit pas faire tomber les gestes barrières
Depuis quelques jours, la chaleur ne cesse de grimper. La région de Rose-Belle a même connu une température de 35,3 degrés Celsius, une première depuis 2015. Et face à ce phénomène, beaucoup vont vouloir faire tomber les masques. Et c’est ce que redoutent les spécialistes
C’est une situation qui prévaut dans le monde entier, souligne le Dr Vasantrao Gujadhur. «Le changement climatique est là. On peut avoir des flash floods, la sécheresse, la fonte des glaces. En tout cas, des situations extrêmes à travers le monde. Et il faudra s’adapter par rapport à cela.» Pour ce qui est du Covid-19, la chaleur risque d’impacter sur son effet déjà ressenti sur le pays. «Pour diminuer la propagation de ce virus, il est primordial de respecter les gestes barrières.» Le médecin soutient qu’importe le vaccin administré, celui-ci ne peut empêcher une transmission ni une infection. «On sait qu’avec le vaccin, le risque d’avoir une maladie grave ou sévère, une hospitalisation et un décès diminue. En Europe, malgré la booster dose, le nombre de cas ne diminue pas. La raison est le relâche- ment au sein de la population.»
Et avec la chaleur actuelle, est-ce que le public continuera à porter correctement son masque ? C’est la grande question que se pose l’ancien directeur de la santé. «Certains peuvent bien porter le masque quand ils croisent un policier mais après, est-ce qu’ils pourront maintenir ce masque face à cette chaleur ?» Il préconise une fois de plus de ne pas se rendre dans les endroits bondés. «Une bonne ventilation est aussi nécessaire. Sur les lieux de travail surtout dans la fonction publique, beaucoup posent des ventilateurs au lieu des climatiseurs. Et si une personne est positive au Covid, le ventilateur va compliquer les choses, surtout si dans la pièce il y a cinq à six personnes, et que certaines ne portent pas le masque correctement.»
Pour le Dr Gujadhur, il faut que les climatiseurs soient constamment vérifiés et nettoyés. «Il faut aussi que les utilisateurs adaptent la température à la salle dans laquelle ils se trouvent.» Pour lui, avec la présence du variant Omicron, il faudrait que les entreprises fassent des ‘rapid tests’ au moins une fois par semaine.
Quid de la situation à l’hôpital ENT ? Le Dr Soobaraj Sok Appadu, directeur de cette institution, confie que les salles possèdent des climatiseurs adaptés. «Les salles de High-Dependency Unit (HDU) et d’Intensive Care Unit (ICU) ont des ventilateurs qui sont dotés de hepa filter. Donc, les patients sont protégés.» Par contre, il recommande à tous de consommer beaucoup d’eau. «Il faut compenser la perte d’eau et éviter la déshydratation.» Selon lui, ceux qui sont les plus à risque sont les personnes âgées, les enfants et ceux qui souffrent d’une maladie chronique, et il leur préconise de boire beaucoup d’eau.
En ce qui concerne le Covid-19, le Dr Sok Appadu ajoute que le virus est plus actif durant la période hivernale. «On peut le constater en Europe actuellement. Le virus reste actif et les gens se regroupent le plus en hiver. Ils restent dans des endroits fermés et la transmission est plus active. Et en période de chaleur, on laisse les portes et fenêtres ouvertes. Et les gens préfèrent rester en plein air.»
C’est également le ressenti du Dr Fazil Khodabaccus, responsable de la Communicable Disease Control Unit du ministère de la Santé. «Il faut que les personnes âgées, les nourrissons et les travailleurs exposés à la chaleur prennent des précautions. Ces personnes doivent boire au moins deux litres d’eau par jour, alors que les travailleurs exposés tels que ceux dans la construction ou dans les boulangeries doivent en consommer plus. Il faut aussi porter des vêtements adaptés, de couleurs claires et amples et en coton.» Et la chaleur favorise aussi la prolifération des moustiques. «Surtout qu’il pleut un peu partout à travers l’île. Il faut utiliser des produits anti-moustiques. Et il faut éliminer les endroits où ces derniers peuvent aller déposer leurs larves.» En tout cas, la précaution est de mise…
L’île Maurice suffoque
Une chaleur à couper le souffle. C’est ce que bon nombre de personnes ressentent avec cette vague de chaleur qui s’abat sur l’île depuis quelques jours. En effet, comme le révèle un météorologue de la station de Vacoas, ce serait à cause d’un courant d’air chaud et humide. «Cela devrait s’arranger d’ici la fin de cette semaine», déclare un météorologue de la station nationale.
Pour sa part, Subiraj Sok Appadu, ancien directeur de la station météorologique, indique que cette chaleur n’a rien d’alarmant mais que si elle dure plus de dix jours, cela devrait être considéré comme une canicule. «Nous sommes en été et chaque année à cette époque, entre janvier et février, il y a des jours où le thermomètre explose.»
En attendant, hier à 12 h 30, la météo avait émis un avis de fortes pluies au sud, au sud-ouest et sur le plateau central, jusqu’à 19 heures.
Un cas de dengue détecté
Un passager ayant effectué un voyage en Inde est rentré au pays avec la dengue. Ce dernier a été admis en clinique dès la détection de ce virus. «C’est un premier cas importé. Il faut que les personnes fassent le nécessaire pour éviter que les moustiques ne déposent leurs larves, surtout dans les endroits à risque. Le ministère continue sa campagne afin d’éviter des cas de dengue locaux», confie le Dr Fazil Khodabaccus.
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