«Je suis simplement grand et noir, me mo pa gran nwar» lance d’emblée le slammeur Stewelderson Casimir. Cette semaine, l’artiste et néanmoins collègue à l’express a lancé une cagnotte sur le site metennkoste pour financer son album, Gran Nwar, qu’il prévoit de lancer au plus tard à la mi-février. Il revient sur le parcours en dents de scie de ce projet. 

L’idée de faire un album a germé en janvier de l’année dernière. Il a fallu dix longs mois pour que Stewelderson Casimir mette son rêve sur la partition. Il avait déjà une équipe autour de lui : un producteur qui avait accepté de financer l’ensemble de son oeuvre, le studio de Matthieu Thomas pour l’enregistrement et l’équipe de Blackbox Productions en soutien. Mais une fausse note survient alors que les moteurs avaient déjà commencé à tourner : l’impact du Covid. Son producteur, qui gérait un centre d’appels, a vu son affaire impactée négativement par la pandémie et il a dû injecter tous ses revenus pour garder sa boîte à flot. Le slammeur se retrouve avec ses créations, son talent, la bonne volonté de l’équipe, mais cela ne suffit pas à couvrir les frais. D’où l’idée d’une cagnotte participative. 

«Sept des huit morceaux ont déjà été enregistrés. Le dernier est une collaboration avec Martha Annelise, une chanteuse américaine. Ce sera une fusion pop-rap, et je ne cache pas que j’en suis assez fier car ce style est rare», confie le jeune chanteur. Et il y croit dur comme fer, dans ce projet, car il évoque même une nomination aux Grammy Awards, rien que cela ! L’album Gran Nwar devait être dans les bacs en décembre, mais avec les problèmes, la date a été repoussée à mi-février. «J’espère que le public va adhérer et que d’ici là, je trouverai les Rs 250 000 pour tout finir.» 

Mais pourquoi le titre Gran Nwar ? Les explications sont multiples. Tout d’abord, c’est un pied de nez à tous ceux qui pensent «ki enn ti dimounn, kan li arive, li vin gran nwar mem si li res parey», dit-il. «Puis, je suis moi-même grand et noir. Me mo pa gran nwar.»