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Farine de mauvaise qualité: Callichurn accuse des boulangers d’abus de subventions
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Farine de mauvaise qualité: Callichurn accuse des boulangers d’abus de subventions
C’était lors de la conférence de presse du gouvernement, samedi. Pour répondre aux plaintes des boulangers sur la mauvaise qualité de la farine, le ministre du Commerce a choisi plutôt de contre-attaquer et régler des comptes. Ainsi, après avoir brièvement expliqué que les derniers tests ont prouvé que la farine est de bonne qualité, il s’en est pris à certains boulangers qui utiliseraient de la farine subventionnée par l’État pour cuire et vendre des pains spéciaux et des pâtisseries, dont les prix ne sont pas contrôlés.
«Des boulangers disent parfois aux clients qu’il n’y a plus de pain maison ni de baguette pour les forcer à acheter les pains à l’ancienne, les pains au beurre, etc., qui se vendent beaucoup plus cher», a explosé Soodesh Callichurn. Le ministre a raison sur ce dernier point : beaucoup de boulangers le font, quelques fois dès potron-minet.
Les consommateurs, qui sont bien souvent pressés, optent alors pour ces pains spéciaux vendus plus cher. Mais c’est la responsabilité de qui de s’assurer que cela ne produise pas ?
Concernant la qualité de la farine, le ministre accuse aussi certains boulangers de ne pas préparer le pain selon les normes. Cela, en faisant état de tests effectués entre novembre et janvier par le Mauritius Standard Bureau et qui prouveraient que la farine est bonne.
«Pour le bien de tous»
Nous avons demandé à Osman Mahomed, qui avait soulevé ce problème au Parlement le 7 décembre, ce qu’il pense des explications du ministre Callichurn. Sa réponse : «Le ministre a présenté les résultats de tests effectués après novembre. Or, quand j’avais posé la question parlementaire, les résultats pour plusieurs mois précédents n’étaient pas 100 % conformes, surtout au niveau du ratio P/L (NdlR, rapport ténacité/extensibilité, il indique l’équilibre entre la ténacité et l’extensibilité de la pâte, c’est-à-dire son élasticité) et, selon les boulangers, cela avait un impact sur la qualité du pain. Je suis heureux que la pression que j’ai exercée au Parlement et lors de deux conférences de presse ait contribué à une amélioration de la qualité de la farine, pour le plus grand bien de nos concitoyens.»
Cependant, Soodesh Callichurn n’a pas parlé de la chaleur qui affecterait la farine ni des méthodes de stockage de cette denrée. Pourtant, un haut cadre de la State Trading Corporation (STC), que nous avions contacté en décembre, reconnaissait qu’il existait un problème de qualité de cette fécule «mais qui arrive souvent par les périodes de grande chaleur». Il concédait également qu’il existe aussi un autre problème qui fait que la farine possède un taux d’alvéoles plus élevé que le taux exigé sans pouvoir nous en dire l’origine, mais que cela «ne produit aucun effet sur la qualité du pain et autres produits dérivés».
Cela est confirmé par un boulanger ayant plus de 40 années d’expérience dans le domaine. «Selon moi, c’est bien la chaleur. Mais il fait chaud chaque année, même s’il a fait un peu plus chaud en 2021.» Pour lui, le problème se situe à la STC, pas chez le producteur, Les Moulins de la Concorde (LMLC), ou chez les boulangers.
«L’entrepôt de la STC estil aux normes ? Et s’il a fait plus chaud en 2021 ou s’il le sera encore en 2022 et après, la STC s’y est-elle adaptée ?» Toutefois, le boulanger est d’avis que l’on peut surmonter ce problème de farine surchauffée grâce à certaines astuces dont il n’a pas voulu nous faire part. «Secret professionnel», s’est-il contenté de nous dire.
Le ministre Callichurn n’a pas dit si la STC conserve la farine «selon les normes».
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