2022 sera-t-elle l’année de la reprise des destinations de vacances loin de notre terre ? Les experts sont partagés sur la question. Pour certains, les Mauriciens ont retrouvé leur envie d’évasion, alors que d’autres préfèrent encore attendre avant de se prononcer. 

Certes, ce n’est pas encore la foule des grands jours, mais la demande est là, soutient Caroline Chen, directrice d’Atom Travel. «La Turquie et Dubaï sont les pays les plus prisés. Il y a moins de restrictions, et il y a des promotions sur les billets d’avion», explique-t-elle. 

Par contre, les vacanciers ne sont pas intéressés pour le moment à effectuer des voyages individuels, préférant des «group tours». «Les pèlerinages ont aussi la cote. Les réservations sont presque pleines pour la visite en Terre sainte, prévue du 9 au 20 avril et l’on a déjà plusieurs inscriptions pour un voyage en Turquie sur les Pas de St-Paul du 21 avril au 2 mai.» 

En tout cas, la directrice d’Atom affiche la confiance pour les mois à venir. «Certes, ce ne sera pas le chiffre pré-Covid, mais on voit un peu plus de lumière au bout du tunnel», indique Caroline Chen. Elle ajoute que beaucoup veulent se rendre à Rodrigues. «La demande est là. Mais avec les protocoles, l’on ne peut rien organiser pour le moment. On attend de voir après les élections comment l’île va s’orienter pour les voyages.» 

C’est presque le même constat qu’aborde Umarfarooq Omarjee, Executive Director de The OMJ Company. «Les personnes voyagent certes mais la façon de s’évader a changé.» Il s’explique : «Aujourd’hui, il y a des tests PCR à faire. La vaccination est aussi obligatoire pour voyager. Les Mauriciens optent aussi pour des destinations sans escales à effectuer.» 

Toutefois, il indique que les affaires avaient commencé à reprendre avant la découverte du variant Omicron. «Avec ce variant, on a rencontré une baisse dans les départs de Maurice, car une crainte s’est installée. Puis, plusieurs pays ont resserré les restrictions pour rentrer chez eux. Du coup, on s’est retrouvé dans une situation au ralenti», soutient notre interlocuteur. 

En ce qui concerne la reprise, il pense que d’ici la fin de l’année, les échanges pourront mieux se faire. «Comme vous le savez, nous avons deux saisons. Le IATA Winter et celui du Summer. Donc, c’est l’hiver et l’été de l’hémisphère Nord. On pense que l’on retrouvera les meilleurs chiffres lors du IATA Winter 2022-23, soit d’ici octobre.» 

Par contre, Sam Chutoo, gérant et fondateur de Dream Travel Mauritius, affirme, lui, que les affaires ne sont pas aussi brillantes. «D’ordinairement, il y a plus de demandes à cette période. Les Mauriciens aiment bien effectuer les voyages vers l’Europe. Même en décembre, la demande n’était pas au summum», précise-t-il. 

Sam Chutoo, qui a ouvert son agence de voyages en 2017, avoue que durant la fermeture des frontières, il s’est converti dans le domaine de la restauration. «Je peux compter sur mes clients réguliers pour faire l’agence rouler maintenant. Mais franchement, je ne pense pas que les voyages seront de nouveau dans les moeurs. Je voudrais pourtant que cela se fasse vite mais, je pense qu’il faudra encore un peu de patience. Ce n’est qu’en 2023 que les affaires pourront reprendre normalement.»

<p>Le gouvernement français a revu la carte des pays à risque, le 22 janvier. Ainsi, 12 pays ont été retirés de sa liste rouge, alors que d&rsquo;autres sont passés du vert à l&rsquo;orange. En ce qui concerne Maurice, l&rsquo;on se trouve toujours sur sa liste rouge, en compagnie de l&rsquo;Afghanistan, de la Biélorussie, des États-Unis, de la Géorgie, du Nigeria, du Monténégro, du Pakistan, de la République démocratique du Congo, du Suriname, de la Tanzanie et de la Turquie. Les voyageurs non-vaccinés devront présenter un motif impérieux pour voyager dans l&rsquo;un de ces pays. Toutefois, la France précise qu&rsquo;il est fortement recommandé, mais pas interdit, de ne pas voyager dans les pays se trouvant dans la liste rouge.</p>