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Éducation: crainte des enseignants concernant les «slow-learners»

29 janvier 2022, 16:45

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Éducation: crainte des enseignants concernant les «slow-learners»

Pendant des mois, le système éducatif a été le plus touché par la pandémie de Covid-19. Si pour beaucoup d’élèves, les cours en ligne ont aidé à rattraper leur retard, d’autres se sentent encore plus perdus. C’est ce que révèlent plusieurs enseignants. «J’ai remarqué que beaucoup n’arrivaient pas à suivre à travers l’écran et certains n’ont même pas pu suivre tout court parce qu’ils n’avaient pas les outils nécessaires», indique Sabrina, enseignante en primaire. Comme plusieurs de ses collègues, la jeune femme explique qu’elle a peur qu’il y ait une sorte de «ségrégation» dans sa classe lorsque l’école reprendra en présentiel mercredi. «Avec mes collègues, nous pensons à un moyen pour continuer le syllabus tout en ne mettant pas de côté ceux qui n’y arriveront pas et nous savons que cela ne sera pas facile.»

La même crainte est présente au niveau secondaire. Un enseignant en économie d’un collège d’État, explique qu’il y a en effet une bonne partie d’élèves qui sont des «slowlearners», et c’est ce qui inquiète. «Au niveau du collège où je travaille il a été décidé que la première semaine de cette rentrée en présentiel sera consacrée à la révision de tout ce qui a été fait en ligne afin d’identifier les faiblesses et aider le maximum mais nous sommes conscients qu’une semaine ne sera pas suffisante pour beaucoup d’élèves qui sont perdus.»

Selon lui et trois autres enseignants de collège d’État, une demande avait été faite au niveau du ministère pour qu’il y ait un «online assessment» avant la reprise de mercredi mais leur demande a été rejetée. La raison ? Ils ne le savent pas. «C’est dommage car cet online assessment nous aurait aidé à identifier les faiblesses de nos élèves afin de nous préparer car nous savons que beaucoup sont perdus», déclare une autre enseignante qui a voulu garder l’anonymat.

Pour nos interlocuteurs, il est certain qu’il faudra trouver une solution pour aider les élèves. Car ils sont très nombreux à craindre les examens car ils ne se sentent pas prêts. «Si le gouvernement s’engage à nous donner un cachet pour des cours après les heures de classe avec les élèves qui en ont besoin nous serons disposés à le faire. Nous pourrions déjà dresser une liste des élèves qui en auront besoin dès maintenant et le faire parvenir aux autorités», déclarent ces derniers.

Du côté du ministère de l’Éducation, on indique que les demandes des écoles et enseignants seront étudiées et que certainement le ministère pensera à des moyens pour aider les «slow-learners». Par ailleurs, en ce qui concerne le comité technique mis en place pour évaluer si oui ou non il faut reporter les examens d’avril, le préposé du ministère de l’Éducation indique qu’une décision a été prise et que le rapport sera rendu dans les jours qui viennent.