Les parents d’Angelica Nanahary, jeune Malgache qui a accouché en douce dans l’avion la menant à Maurice, à la fin décembre, et qui s’est débarrassée de son bébé dans les toilettes de l’appareil, viennent bientôt à Maurice pour décider s’ils déclareront l’enfant sur place ou pas.

Angelica Nanahary, 20 ans, est, quant à elle, toujours en détention policière. Cette jeune malgache a comparu en cour de Vieux-Grand-Port, mardi, sous une accusation de Child abandonment. La police de l’aéroport a objecté à sa remise en liberté et elle a été reconduite en cellule. Si elle est trouvée coupable, la jeune femme risque une peine d’emprisonnement de cinq ans, ainsi qu’une amende de Rs 200 000. Ses parents sont attendus à Maurice, soutient une source proche de l’enquête. Ils décideront s’ils comptent déclarer l’enfant à Maurice ou pas.

Entretemps, le nouveau-né, qui a eu 29 jours, se trouve toujours au département de pédiatrie de l’hôpital Jawaharlall Nehru à Rose Belle. C’est l’État mauricien, qui le prend en charge. Les autorités étudient les différents cas de figure possibles pour le déclarer sur le territoire mauricien.

C’est à bord du vol MK 289 en provenance de la Grande Île, qui a atterri le 31 décembre dernier, aux alentours de 19h45, que la jeune femme a débarqué à Maurice après avoir obtenu un contrat de travail auprès d’un centre d’appels. Une fois l’appareil posé, les policiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit et ceux de la Customs Anti-Narcotics Section (CANS) sont montés à bord pour effectuer leur examen de routine. Et en fouillant l’appareil, un officier de la CANS a entendu des pleurs de bébé provenant des toilettes. Il s’y est dirigé et c’est là qu’il a découvert un nouveau-né de sexe masculin, enveloppé dans du papier, qui gigotait dans la poubelle.

Toutes les passagères du vol ont alors été soumises à un interrogatoire. L’une d’elle a éveillé les soupçons des policiers et c’était la Malgache. Elle devait cependant nier avoir accouché. Il a fallu la soumettre à des examens médicaux à l’hôpital de Rose-Belle pour le confirmer. Son bébé a été mis sous incubateur avant d’être transféré à la Special Care Unit dans le même établissement hospitalier.

Exigence professionnelle

Lors de son interrogatoire, la jeune malgache, qui est originaire d’Ampefiloha, un des quartiers d’Antananarivo, a soutenu qu’elle avait caché sa grossesse car dans son contrat de travail, d’une durée de deux ans, il est stipulé qu’elle ne doit pas être enceinte. Elle a précisé aux policiers qu’elle ignorait qu’elle accoucherait dans l’avion et que les contractions l’ont prise par surprise. Elle a ajouté qu’elle comptait abandonner son bébé dans la nature si elle avait donné naissance sur le sol mauricien. Après avoir enfanté dans les toilettes, elle a utilisé ses faux ongles pour sectionner le cordon ombilical et séparer le bébé d’elle. Elle s’en est débarrassée dans la poubelle, après avoir préalablement enveloppé le nouveau-né dans du papier. Elle a ensuite regagné sa place, en attendant que le débarquement commence.

Dans le centre d’appels où la jeune femme devait prendre son emploi, une source explique que la loi de l’entreprise est claire à ce sujet. «Il y a effectivement une clause qui stipule que les femmes recrutées n’ont pas le droit d’être enceintes pendant toute la durée de leur contrat.»