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Success story: Sanjit Bundhoo, de receveur d’autobus à promoteur immobilier

29 janvier 2022, 22:00

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Success story: Sanjit Bundhoo, de receveur d’autobus à promoteur immobilier

L’homme d’affaires doit sa réussite à son dur labeur et ses judicieuses décisions. Il n’a pas pour autant oublié ses racines et aide les personnes pauvres de différentes manières.

C’est une histoire à faire rêver beaucoup. Issu d’une famille pauvre, Sanjit Bundhoo se retrouve aujourd’hui à la tête d’une compagnie qui brasse des centaines de millions de roupies et il possède plusieurs arpents de terrains et des biens immobiliers. L’homme d’affaires s’est lancé dans le travail social. Désormais il compte lancer une école de foot et construire une école qui donnera la priorité à des enfants vulnérables.

L’histoire de cet homme d’une cinquantaine d’années, originaire de Triolet, commence à la fin des années 80. Avec un Higher School Certificate en poche, Sanjit Bundhoo est recruté comme receveur d’autobus à la Triolet Bus Service. La compagnie d’autobus, comme elle en avait l’habitude, envoie régulièrement un groupe de dix pour passer les examens de conducteur aux Casernes centrales. Notre interlocuteur se souvient qu’un jour, il n’y a qu’un groupe de neuf qui doit partir prendre part à ces épreuves. Alors le chef d’équipe décide de l’inclure pour la composition de dix personnes. Et là, surprise, il est le seul à réussir à ces tests. «C’est sans doute le déclic dans mes futures réussites», confie-t-il.

Chauffeur d’autobus, Sanjit Bundhoo est souvent appelé à effectuer le trajet vers Pointe-aux-Canonniers, un quartier huppé, créé dans les années 80 et où viennent habiter des personnes qui connaissent du succès au niveau économique. Il remarque souvent une petite foule massée devant une grande demeure. Renseignement pris, il apprend que cette belle maison appartient au ministre Dinesh Ramjuttun et souvent des personnes y font queue, surtout pour obtenir un emploi. Il se demande même s’il ne doit pas faire la même chose pour avoir un meilleur emploi. Mais finalement, il n’y est jamais allé.

Ses parents qui ont beaucoup contribué à son succés.

Son père, qui travaille comme sprayer man au ministère de la Santé, prend sa retraite au début des années 90. Ses sœurs étant mariées, le père pense à l’avenir de son fils unique. Avec sa lump sum, il achète un camion et le donne à son fils qui quitte la compagnie d’autobus pour travailler à son propre compte. «Mé li pa ti fasil di tou. Camion la souvan en pann et inn bizin vann li», se souvient Sanjit Bundhoo. Ce dernier investit néanmoins l’argent obtenu de la vente du camion dans l’acquisition d’un mini-bus. Il entreprend des courses privées, surtout pour le transport du personnel des usines et des hôtels.

Sanjit Bundhoo vise loin. Il décide d’ouvrir un restaurant à Chemin Vingt pieds à Grand-Baie. Les choses marchent assez bien et il contracte des emprunts d’une banque commerciale pour acheter un bungalow à Mont-Choisy. Mais très vite, il découvre qu’il est endetté jusqu’au cou et il n’est pas capable de rembourser ses emprunts. Il décide alors de vendre le bungalow. «Je me souviens que le lendemain que j’ai fait un deal avec un client, une autre personne se présente à moi pour l’achat du bungalow. Alors je lui ai proposé d’acheter le restaurant. Il est d’accord. Du coup, je vends deux propriétés. Mes dettes remboursées, je suis en mesure d’acheter quelques lopins de terre et je les revends.»

Au fil des ans, l’homme d’affaires fait construire des villas pour les revendre. La compagnie de Sanjit Bundhoo jongle avec des millions. Il voyage beaucoup et se retrouve souvent en Angleterre où vivent ses sœurs.

Un jour, il apprend d’un ami que Dinesh Ramjuttun allait vendre sa belle maison de Pointe-aux-Canonniers. Mais il doit faire vite car il y a des clients qui attendent. Il réserve un vol en quelques jours, se trouve sur le sol mauricien et va s’enquérir de cette vente. «Si moi, je connais le Dr, il ne me connaissait pas. Me fixant, il parle de certaines choses et vite j’ai compris que je ne pouvais pas acheter une telle maison. Et c’est vrai quand j’ai entendu le prix (NdlR : plus de Rs 50 millions). Je pars. Toutefois il m’appelle quelques jours plus tard et me propose d’acheter un terrain jouxtant la maison. Comme c’est à un prix à ma portée, j’accepte.»

Comme ses affaires marchent fort et la maison du politicien n’ayant pas trouvé preneur (elle était en location), Sanjit Bundhoo discute à nouveau avec le propriétaire. Vu qu’il y a un problème judiciaire à régler, il décide de tout faire pour acquérir la propriété. Et il réussit. Il va par la suite ouvrir un restaurant mais avec la pandémie, il a mis fin à ces activités.

Sanjit Bundhoo a un seul regret. Son père qui a tant fait pour lui, décède à quelques mois de son déménagement dans sa nouvelle demeure construite sur le terrain qu’il avait acquis en premier.

Aujourd’hui, Sanjit Bundhoo est un homme heureux surtout après avoir fait l’acquisition de cette belle maison qu’il admirait quand il était un employé du transport en commun. Il n’a pas oublié son enfance durant laquelle sa mère cuisinait sur le bois que ramenait chaque jour son père quand il revenait du travail à bicyclette. C’est ainsi qu’il n’hésite pas à aider des gens. Non seulement à travers des déjeuners, mais il paie souvent les frais des médecins qui se rendent au domicile des patients. Il organise des concerts et son objectif est de mettre sur pied une école de foot. Le recrutement des jeunes venant de la région Nord commencera bientôt. Il a déjà identifié un lopin de terre pour construire une école et il pensera d’abord aux enfants qui n’ont pas de grands moyens financiers.

A-t-il une ambition politique comme font souvent certains qui se lancent dans le travail social ? «Non pas à l’heure où je vous parle.» Il concède néanmoins qu’il est souvent en contact avec des politiciens et certains font appel à lui pour venir en aide à des personnes. Il est encore plus fier car aujourd’hui il est le voisin du directeur de la compagnie d’autobus avec laquelle il a fait ses débuts dans le monde du travail.