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Rentrée scolaire: le budget enfle
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Rentrée scolaire: le budget enfle
La rentrée du 2 février avance à grands pas. Les préparations vont bon train. Celles-ci impliquent des dépenses pour les parents. Avec la hausse des prix de tous les produits et le mois de janvier toujours plus difficile pour les ménages, les parents se trouvent dos au mur. Les achats coûtent plus cher. Uniforme, chaussures, matériel scolaire, pain et garniture… Toute une liste d’articles que les parents doivent dresser pour la reprise.
Est-elle, une mère de deux enfants, ne sait plus à quel saint se vouer. Son époux et elle travaillent tous les deux à leur compte. Ce qui signifie pas de salaire fixe ni de compensation salariale. Les revenus sont moindres alors que les prix flambent. «Nous faisons de notre mieux pour que les enfants puissent faire leur rentrée, le 2 février. Nous faisons les achats selon les priorités. Si toutefois je n’y arrive pas, les enfants reprendront le chemin de l’école après cette date. Ils grandissent. Les uniformes qu’ils avaient déjà ne leur vont plus. J’ai été obligée d’acheter les uniformes ainsi que les cartables. Ceux qu’ils avaient déjà ne sont plus utilisables.»
En outre, le prix du van scolaire a augmenté, passant de Rs 700 à Rs 1 000 pour chacun des deux enfants. Ce qui fait au total une somme mensuelle de Rs 2 000 rien que pour le transport. «C’est trop», nous confie Estelle. «Si je les accompagne par bus, je serai la seule à payer le transport. Par mois, cela me coûtera moins. De Chebel à Beau-Bassin, le trajet aller et retour me coûte dans les Rs 24.»
Situation oblige, elle prévoit d’adopter de nouvelles habitudes pour faire face à cette situation afin que les enfants ne soient pas pénalisés. De même que pour les repas, étant bonne en cuisine, elle compte préparer des burgers faits maison. Et voir ce qui est plus abordable en termes de prix.
Jean-Pierre, de Cascavelle, père de trois enfants âgés de 17, 15 et 9 ans, abonde dans le même sens qu’Estelle. La situation est dure. Au niveau du travail, l’incertitude règne, les denrées de base risquent de coûter plus et le salaire reste minime. La compensation salariale ne suffit pas pour compenser les augmentations.
«J’ai dépensé environ Rs 6 000 pour les enfants pour les uniformes, les chaussures et le matériel scolaire. Il nous faut prévoir l’argent de poche. Pour le déjeuner, parmi les marques disponibles dans les grandes surfaces, il nous faut acheter les plus abordables et même trouver des alternatives selon nos moyens. Les grands peuvent comprendre la douleur des parents mais c’est plus difficile pour faire comprendre à un enfant la situation. Néanmoins, je préfère me priver pour mes enfants qui sont en pleine croissance et pour leur éducation.»
Il n’est plus possible de choisir les marques, cela va du matériel scolaire, des chaussures aux aliments. Conscient que certaines gammes de chaussures ne sont pas durables, il a fini par payer Rs 1 000 pour une paire plus solide.
Sweety, mère de deux collégiens, a dépensé Rs 5 000. «Il faut acheter les uniformes, le matériel. J’ai payé une tunique pour ma fille à Rs 600. Il faut deux douzaines de cahiers…» Toutefois, elle ce n’est qu’un début car parfois il faut acheter des past exam papers selon la demande des enseignants. Sans compter les leçons particulières.
Pour le déjeuner des enfants, concernant l’augmentation du prix du pain à venir, elle ne pourra pas partager un pain en deux. «La situation devient de plus en plus difficile. Nous ne pouvons pas non plus réduire l’argent de poche de nos enfants à zéro… Nous allons faire de notre mieux.»
Sollicité au sujet des doléances des parents, Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice, observe que c’est plus difficile pour les parents pauvres et ceux de la classe moyenne dont la situation financière se dégrade. Il leur conseille de recycler le matériel qu’il y a déjà, d’acheter seconde main et de comparer les prix des magasins avant de faire les achats. Ainsi que de considérer le rapport qualité-prix pour ne pas finir par payer plus en achetant à plusieurs reprises la même chose.
Il fait également appel à la responsabilité sociale. Afin que les parents qui ont les moyens ne donnent pas du matériel hors de prix à leurs enfants qui vont ensuite influencer les autres et même causer un sentiment d’infériorité.
À noter que la ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, organisera une conférence de presse aujourd’hui.
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