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Riad Hullemuth: «Mané et Salah, des exemples à suivre pour les Mauriciens»

5 février 2022, 08:28

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Riad Hullemuth: «Mané et Salah, des exemples à suivre pour les Mauriciens»

De record en record. Dimanche, l’Égypte disputera la finale de la CAN pour la 10e fois de son histoire et l’a déjà remporté à 7 reprises (1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008, 2010). Les Pharaons ajouteront-ils un 8e sacre à leur tableau de chasse ce dimanche face au Sénégal ? 

Riad Hullemuth, grand supporter de l’Egypte et du football africain, y croit. «L’Egypte a débuté le tournoi timidement mais ils se sont améliorés au fil des matches. Après leur première rencontre, qui s’était soldée par une défaite contre le Nigeria, un journal égyptien les avait particulièrement descendus. C’était mérité, à cause de la tactique du sélectionneur, Carlos Queiroz, qui a évolué sans attaquant. Même Salah n’était pas utilisé comme attaquant. L’Egypte n’a jamais joué comme ça ! Mais au final, ça leur a permis d’en tirer des leçons et de progresser. Ils peuvent être champions une fois de plus dimanche». 

Selon notre compatriote, qui a vécu neuf an au Caire, pendant ses études à l’université d’Al-Azhar, et qui est président de l’association ‘Friends of Egypt’ à Maurice, l’Egypte jouit d’une grande réputation dans le monde du ballon rond grâce à ses puissants clubs. «Al Ahly, Zamalek et Ismaily ont dominent le football africain depuis des lustres et détiennent pas mal de records dans les compétitions de clubs sur le continent. De plus, la sélection actuelle est constituée presque entièrement de joueurs du championnat local, ce qui a épaté les observateurs.» 

Riad Hullemuth, président de l’association Friends of Egypt.

Pour Riad Hullemuth, professeur d’arabe, le football est l’opium des Egyptiens : «C’est un sport populaire, les gens adorent le foot. Il n’est pas étonnant de voir 100 000 personnes pour un grand choc. L’Egypte a investi massivement dans son championnat, c’est ce qui l’a rendu aussi fort à l’échelle africaine. Et ça porte ses fruits puisqu’ils sont en finale de la CAN alors que cette équipe est moins forte que ses devancières.» Il est vrai que le football devient même parfois un argument de propagande politique, comme dans d’autres pays. 

Mané fait honneur à l’Afrique Pour notre interlocuteur, qui est fan de Manchester United, Mohamed Salah est une superstar internationale qui brille à Liverpool mais il n’est pas encore le meilleur joueur égyptien de tous les temps : «il ne faut pas oublier les Hossam Hassan, Mohamed Abroutrika et Mahmoud Al Khatib, je pense qu’ils étaient plus forts, mais eux n’ont pas eu la chance d’évoluer en Europe. Salah a une chance en or de donner aux Egyptiens ce qu’ils désirent le plus, cette Coupe d’Afrique des Nations, pour vraiment marquer l’histoire de son pays et du football.» 

L’autre grande force des Pharaons c’est évidemment, son gardien. «L’Egypte a tout le temps su produire de très grands gardiens : comme Nader As Sayed, le gardien de Zamalek qui est venu à Maurice dans les années 90 et surtout Hossam Al Hadary, gardien d’Al Ahli, qui a longtemps détenu le record du monde de sélections avant d’être détrôné par l’Iranien Ali Daei». 

Dimanche, Riad Hullemuth s’attend à une finale très tactique, avec un avantage psychologique pour les Pharaons. «Carlos Queiroz est meilleur qu’Alliou Cissé, il a évolué au Real Madrid, à Manchester Utd avec Sir Alex Ferguson et en Afrique du Sud. L’Egypte s’est imposée trois fois de suite aux tirs au but. Ce n’est pas rien. Et ils jouent avec plus d’engagement que les autres, qui évoluent dans des grands clubs mais qui ont peur de se blesser on dirait. Les Egyptiens misent sur Salah, mais le Sénégal a Sadio Mané. Il a fait beaucoup de sacrifices pour arriver là, il fait honneur à l’Afrique. C’est un grand joueur. Salah et Mané sont des ‘role models’, des exemples à suivre pour notre jeunesse mauricienne».