Convoqué dans le courant de la semaine par les enquêteurs de la Criminal Investigation Division (CID) Sud, Dharajoo Lutchigadoo a, en présence de son avocat, Me Arshaad Inder, nié avoir menacé le «star witness» Frédérick Ania qui devra témoigner dans le procès intenté à Kusraj Lutchigadoo. Ce dernier est jugé dans une affaire de drogue de Rs 30 millions devant la cour d’assises.

En effet, Frédérick Ania a porté plainte contre le frère de Kusraj Lutchigadoo, Dharajoo connu comme Rajoo. Selon le plaignant, il se trouvait aux casernes centrales la veille de son contre-interrogatoire qui devait être mené le 27 janvier, par Me Gavin Glover, Senior Counsel, qui représente les intérêts de Kusraj Lutchigadoo. Il affirme avoir été approché par Rajoo Lutchigadoo qui lui aurait dit d’un ton menaçant :«To place pa dan casernes…» Considérant ces propos comme une intimidation afin de l’empêcher de témoigner, Frédérick Ania a sollicité l’intervention de la police.

Pour rappel, c’est l’arrestation d’Ania, employé chez DHL, impliqué dans la livraison d’un colis à Ebène en 2018, qui avait mené à l’inculpation de Kusraj Lutchigadoo. Frédérick Ania avait par la suite bénéficié de l’immunité.

Appelé à donner sa version des faits, Rajoo Lutchigadoo a nié les allégations de menace et explique la raison de sa présence aux casernes centrales la veille du procès au moment où le témoin s’y trouvait. «Il est vrai que je me suis rendu aux casernes centrales et j’ai croisé cet homme, que je ne connais pas. Je lui ai simplement demandé où je dois me rendre pour l’examen du permis de conduire, voire pour le niveau parking», a-t-il affirmé en présence de son avocat, Arshaad Inder. «C’est faux, je ne l’ai jamais menacé…» Après son interrogatoire, Rajoo Lutchigadoo a été autorisé à rentrer chez lui, mais devra être disponible pour toute enquête.

Rajoo Lutchigadoo est soupçonné d’avoir véhiculé son frère Kusraj qui avait quitté sa cellule au centre de détention de Vacoas en avril 2018. «Je n’ai pas véhiculé mon frère car je n’ai pas de permis de conduire», avait indiqué l’habitant de Quatre-Bornes âgé d’une trentaine d’années.