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Pendant deux jours, ils avaient le ventre vide
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Pendant deux jours, ils avaient le ventre vide
Les photos de farata, de curry de poulet ou de poisson et autres bons plats circulaient sur les réseaux sociaux pendant le cyclone, comme le veut la tradition. Mais, eux, hélas, avaient l’estomac dans les talons. Batsirai a largement touché ceux qui sont à la rue.
Déjà que la vie de tous les jours est un véritable parcours du combattant, pour eux, ajoutez en plus à cela, un cyclone. Parmi ceux que nous avons rencontrés : Morabi Sayed-Ally et son ami, qu’il surnomme affectueusement Bhai. Les deux SDF étaient sur un arrêt d’autobus à Vallée-desPrêtres. C’était jeudi, après que l’alerte IV a été enlevée. Comment ont-ils vécu cette épreuve ?
Mal, très mal. «En deux jours, nous avons mangé une banane à deux. Et c’est tout. Nous avons dormi le ventre vide. Car il n’y a pas eu de bénévoles pour nous aider ni des lieux qui sont ouverts pour nous en procurer. Mem si ti pou ouver osi, nou pa ti pou ena kass pou asté parski dimounn pa ti lor simé pou donn nou enn ti pitay.» De plus, ils ont dû affronter les rafales et les averses comme ils l’ont pu. Avec pour seule couverture leurs habits troués. «On grelottait, nous étions complètement trempés. Nou linz in mouillé sek tou lor noumem», confie Morabi, originaire de Vacoas selon ses dires.
C’est lorsqu’ils sont tombés dans la drogue, que leurs familles respectives les ont rejetés. Depuis, ils errent dans les rues, vivant de la maigre pitance que leur offrent quelques bons samaritains. Pour rendre cette vie moins amère, depuis quelque temps, les deux compères s’entraident comme ils le peuvent, à leur manière. «Touzour nou koné ki noupa tousel lor sa later la…»
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