Publicité
Covid-19: Rodrigues pleure ses premiers morts
Par
Partager cet article
Covid-19: Rodrigues pleure ses premiers morts
Rodrigues commence à compter ses morts causés par le Covid-19. À hier, la barre de 4 000 contaminés avait été atteinte. Pour ramener la situation sous contrôle, l’opposition exige un confinement tandis que le gouvernement régional veut garder les frontières fermées, sauf pour les arrivées sous restriction.
«Le roi de Baladirou est mort.» Rosaire Perrine, qui est candidat aux élections régionales, affirme que c’est ainsi que les habitants de ce village de pêcheurs, à l’est de Rodrigues, parlent de Marlon Chevery, 39 ans, la première personne à mourir du Covid-19 dans l’île. Il a succombé au virus lundi soir. Ce père de famille, également cousin du candidat Perrine, était connu dans la localité, comme dans toute l’île. «Il était un ancien gardien de but. Avec son club, il avait disputé des matchs à Maurice», raconte le cousin du défunt. Une autre personne est décédée mardi : l’octogénaire Julienne Jean-Pierre, une habitante de Terre-Rouge, qui avait été testée positive.
La mort de Marlon Chevery a bouleversé les Rodriguais. Ce pêcheur souffrait de comorbidités et il s’était rendu à l’hôpital, dimanche, lorsqu’il s’est senti mal. «Il était asymptomatique mais le médecin lui a demandé de rentrer chez lui, en dépit de ses comorbidités. Il a regagné son domicile lundi matin mais il se sentait toujours mal. Son état s’est détérioré dans l’après-midi. Il avait du mal à respirer.»
Rosaire Perrin maintient que ses proches ont téléphoné à l’hôpital à plusieurs reprises pour demander de l’aide et la standardiste leur a dit que Marlon Chevery n’est pas le seul malade. À un moment, elle leur a raccroché au nez. «La famille a attendu jusqu’à 19 heures et Marlon Chevery est resté sans assistance médicale. C’est de la non-assistance à personne en danger.»
À la commission de la Santé, on explique que les procédures ont été suivies dans le cas de Marlon Chevery et qu’une équipe de la Domiciliary Monitoring Unit se trouvait chez d’autres patients et qu’elle s’apprêtait à se rendre chez lui mais qu’il est mort avant qu’elle n’ait eu le temps d’arriver.
Julienne Jean-Pierre, 80 ans, est décédée mardi. Une de ses proches, au téléphone n’accepte pas l’explication qu’elle soit morte en raison de ses comorbidités. «Elle n’avait ni diabète et encore moins d’hypertension. Elle pesait environ 70 kg. C’est vrai que pour une personne de son âge, elle passait beaucoup de temps au lit. Mais c’est tout.» La défunte n’avait aucun symptôme. «Elle nous disait qu’elle avait des courbatures mais nous pensions que c’était normal à cause de son âge.»
Cette proche ne comprend pas comment sa parente a pu contracter le Covid-19. «Aucune des personnes qui fréquentent sa maison ou qui était avec elle n’a été testée positive. D’ailleurs, si elle était positive, pour quelle raison les employés de l’hôpital ne portaient pas de protection au cimetière ?» Julienne Jean-Pierre est décédée à son domicile.
L’opposition pour un lockdown
<p>Après que les élections régionales ont été renvoyées à cause du Covid-19, les membres de l’Alliance de libération, qui regroupe plusieurs partis d’opposition, demandent au gouvernement régional d’obtenir l’accord du gouvernement central pour instaurer un confinement de 15 jours et casser la chaîne de transmission. Le leader du Front Patriotique Rodrigues écologique, Johnson Roussety, en avait parlé à Francisco François, cadre de l’Organisation du Peuple de Rodrigues, lorsqu’il l’a croisé devant l’hôpital. <em>«Je lui ai demandé de passer le message au gouvernement. Nous ne savons pas combien de cas nous avons dans l’île. Je crains qu’avec la hausse du nombre de malades, les élections du 27 février ne soient encore renvoyées.»</em> L’ancien chef commissaire affirme qu’il n’y a aucune mesure pour briser la chaîne de transmission. <em>«Le gouvernement régional a perdu le contrôle sur la propagation du Covid-19. Il n’y a personne qui gère la situation car les commissaires sortants sont plus occupés à faire campagne qu’à gérer une crise sanitaire.»</em></p>
Restrictions pour le voyage
<p>Les restrictions pour le voyage ne seront pas enlevées de sitôt, d’autant plus que Rodrigues n’est plus <em>«Covid-Free».</em> D’après les renseignements obtenus auprès des proches de l’Assemblée régionale, le gouvernement central et celui de Rodrigues ne souhaitent pas que les voyages à Rodrigues se fassent librement afin de ne pas introduire le variant Delta car il est beaucoup plus virulent que l’Omicron, qui affecte la population. Les autorités craignent que la présence du Delta à Rodrigues ne complique la situation, d’autant que son service de santé est saturé. Un vol sur Rodrigues est prévu pour le 15 février.</p>
Publicité
Les plus récents