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Champs affectés: Rs 60 M distribuées par le SPWF et prêts jusqu’à Rs 500 000 de la BDM
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Champs affectés: Rs 60 M distribuées par le SPWF et prêts jusqu’à Rs 500 000 de la BDM
Le plan d’aide en vue de venir à la rescousse des planteurs de cannes, de légumes et de fruits dont les champs ont été dévastés par le cyclone Batsirai a été mis en place. Toutefois, c’est après une évaluation de l’ampleur des dégâts dans chaque champ que l’argent sera déboursé.
Le ministère des Finances a, en effet, mis une somme de Rs 60 millions à la disposition du ministère de l’Agro-industrie. C’est le Small Planters Welfare Fund (SPWF), qui aura la charge de distribuer cet argent aux planteurs. Mais le débours ne se fera pas de sitôt car le SPWF entame la première étape de cet exercice actuellement.
Depuis lundi et jusqu’au 18 février, tous les agriculteurs, dont les champs ont été affectés par le cyclone, doivent s’inscrire auprès du SPWF. C’est à partir de là que des fonds seront déboursés. Durant les trois premiers jours, au moins 2 000 planteurs se sont inscrits et ce nombre pourrait grossir et atteindre la barre de 5 000 cultivateurs dans les prochains jours.
Le SPWF ne compte pas effectuer un état des lieux de chaque champ. Car après le passage du cyclone, ses employés ont visité plusieurs champs et ont déjà une idée de l’étendue des dégâts. De plus, les données de presque tous les planteurs, notamment les superficies sur lesquelles sont cultivés des légumes, des fleurs et autres arbres fruitiers sont disponibles au SPWF. Cette institution procède depuis peu à une distribution de semences (pâtisson, concombre et haricot, entre autres).
De son côté, la Banque de développement (BDM) a mis en place un Batsirai Rehabilitation Scheme. Elle proposera des prêts jusqu’à Rs 500 000 aux planteurs de canne, de légumes, de fruits et de fleurs. Le taux d’intérêt sera de 1 % et le remboursement se fera sur une période de quatre ans, avec un moratoire de 12 mois.
Pour prétendre à ce prêt, les planteurs de canne doivent obtenir un certificat de la Mauritius Cane Industry Authority alors que ceux qui cultivent des légumes, des fruits, plantent des fleurs, et qui font de la culture protégée sous serre, doivent au préalable avoir une preuve des dégâts causés dans leurs champs du Food Agricultural Research and Extension Institute.
Les planteurs de canne pourront obtenir des prêts jusqu’à Rs 25 000 par arpent alors que pour les autres, le prêt maximum est de Rs 35 000 par arpent. Pour la culture protégée, ils pourront obtenir jusqu’à Rs 100 000 pour une serre de 400 mètres carrés.
Post-Batsirai: Les agriculteurs accumulent les pertes
<p><em>«La hausse du prix des légumes est inévitable.»</em> C’est ce que fait ressortir Atam Askoolum. Ce planteur souligne qu’en sus d’une augmentation drastique du prix des insecticides, pesticides et herbicides, les agriculteurs sont maintenant confrontés à une perte de récoltes des légumes plantés, à cause du cyclone Batsirai.</p>
<p>Au bazar de Saint-Pierre, hier, les consommateurs ne savaient plus quoi acheter car le prix des légumes oscillait entre Rs 20 et Rs 110. La pomme d’amour se vendait à Rs 80 le kilo alors que la carotte était à Rs 60 le kilo. Le margoz et le voem se vendaient à Rs 50 le kilo. Le chou se vendait entre Rs 80 et Rs 100 l’unité.</p>
<p>Atam Askoolum indique que Batsirai et ses fortes averses ont endommagé à 80 % les récoltes de légumes dans plusieurs régions du plateau central. Parmi les légumes les plus affectés, il y a la pomme d’amour, la carotte, les haricots, les <em>voem,</em> entre autres.</p>
<p>Notre interlocuteur ajoute que les prix des légumes avaient déjà connu une hausse en raison de l’augmentation du prix des engrais chimiques. À titre d’exemple, en un an, une poche d’engrais 13132002 de 25 kg qui se vendait à Rs 550, coûte désormais Rs 1 300. <em>«Dans quelques jours, il n’y aura plus suffisamment de légumes au marché. Et les prix flamberont. Les consommateurs pointent un doigt accusateur vers les planteurs. Cependant, ces derniers doivent vivre et en tirer un profit également»,</em> enchaîne-t-il.</p>
<p>Hidriss Sookhiya, un planteur de 82 ans, déplore qu’il ait fait une perte drastique dans sa plantation de carottes qu’il a dû récolter avant l’heure. Idem pour Ashok, qui a dû jeter plus de 25 livres de ce même légume. Il estime que d’ici une semaine, il n’y aura plus de carottes locales sur le marché.</p>
<p>Les intempéries ont aussi endommagé les herbes aromatiques comme le thym, le persil, la coriandre mais aussi les plantes filantes. Et ce n’est pas le cultivateur Vikram Danoo qui dira le contraire. Il a enregistré d’importantes pertes dans ses champs de vouhèmes. Sur un arpent, il n’a pu sauver qu’un quart de sa récolte. <em>«Les planteurs souffrent énormément. Le coût de la production a augmenté. Avec le passage du cyclone, nous avons fait des pertes drastiques.»</em></p>
<p>Sollicité, Kreepalloo Sunghoon, président de la <em>Small Planters Associations</em> (SPA), partage leur avis. <em>«Les planteurs n’y sont pour rien. Le prix des légumes avait déjà connu une augmentation après que le prix des engrais, insecticides et pesticides a connu une hausse. Avec le cyclone et les fortes averses subséquentes, plus de 80 % de la production de légumes a été endommagée.»</em></p>
<p>Il ajoute que dans les jours à venir, les légumes se feront très rares sur les étals des bazars. En effet, après le passage du cyclone Batsirai, les pollinisateurs comme les abeilles et certaines mouches ont été affectés. Ce qui fait que les légumes mettront de temps à pousser et fleurir à nouveau. <em>«Les brèdes seront sur le marché dans deux à trois semaines. Toutefois, les légumes filants comme la calebasse prendront plus de quatre semaines pour être prêts.»</em></p>
<p>Le président de la SPA déplore que, chaque année, ce soit le même scenario. <em>«Les planteurs passent pour les méchants dans cette histoire. Depuis 2020, ils n’arrêtent pas de connaître des pertes drastiques. Entre confinement, vols des légumes, fortes averses et sécheresse, ils sont découragés.»</em></p>
<p>Le président de la SPA souligne que les Rs 60 millions de subvention gouvernementale aux agriculteurs sont insuffisantes. Il explique qu’il y a environ 6 000 planteurs actifs à Maurice. Et environ 3 000 d’entre eux n’ont aucune autre source de revenus que celle provenant de la culture et de la vente de légumes. <em>«Je laisse le soin aux autorités concernées de faire le calcul. </em><em>Toutefois, cette somme ne suffit pas.»</em></p>
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