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Renvoi des élections régionales à Rodrigues: il faut mettre la main à la poche
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Renvoi des élections régionales à Rodrigues: il faut mettre la main à la poche
Une prolongation. Encore plus de ressources et la tension montre. Les Rodriguais ne se rendront pas aux urnes ce dimanche pour élire les membres de l’Assemblée régionale comme initialement prévu. La nouvelle date des élections a été fixée au 27 février par le président de la République, Pradeep Roopun, suivant le conseil du Premier ministre, Pravind Jugnauth, en raison de la propagation du Covid-19. Une décision qui n’est pas sans conséquence.
Un dirigeant d’un parti politique en course pour ces élections évoque des dépenses supplémentaires, mais il ne veut pas avancer de chiffres encore moins que le nom de son parti soit cité, car les candidats doivent déclarer leurs dépenses à l’issue de ces élections. «Je vous donne l’exemple pour la location des voitures pour ces deux semaines supplémentaires. Il est vrai que nous avons nos propres véhicules, mais il y a également deux véhicules pour chaque région et l’île en compte six. Avec une voiture qui se loue entre Rs 1 000 et Rs 1 500 par jour, c’est au moins Rs 12 000 à prévoir par jour pour la location des voitures et en deux semaines, il faut Rs 180 000 au moins. Maintenant, il y a l’essence à payer sans compter les autres dépenses», dit-il.
Sollicité pour connaître son point de vue, Nicolas Von Mally, leader du Mouvement Rodriguais (MR), confirme que ce renvoi demande beaucoup plus d’investissement financier. «Nous avons beaucoup de volontaires qui travaillent pour nous, mais il faut leur donner un repas. Il faut aussi compter l’achat du carburant pour nos déplacements et d’autres dépenses pour l’administration d’une campagne électorale», précise-t-il.
Johnson Roussety, leader du Front patriotique rodriguais écologique, parle aussi de frais supplémentaires énormes. Du côté de l’Organisation du Peuple Rodriguais (OPR), le secrétaire de ce parti, Buisson Léopold, maintient que son parti ne fera pas de grosses dépenses. «Il n’a jamais été dans la tradition de l’OPR de faire de grosses dépenses. ‘Nou pa donn bwar-manzé’ comme une fête. D’ailleurs, l’OPR a toujours été contre les ‘baz’», insiste-t-il. Il ajoute que ce renvoi n’a pas un gros impact sur la campagne électorale.
Cependant, Buisson Léopold maintient que reporter les élections au 27 février est une bonne chose afin de combattre la propagation du Covid-19. «J’ai noté que la population est impatiente que cette campagne électorale prenne fin car nous vivons dans une petite île où tout le monde est ami ou se connaît. Elle a envie de passer à autre chose avec un gouvernement qui a eu un mandat de cinq ans pour gérer des choses importantes comme le combat contre le Covid-19. Cette population est consciente qu’un gouvernement sortant a peu de pouvoir», maintient-il.
Le leader du MR craint également pour la population. L’extension de la campagne électorale, analyse-t-il, risque de créer plus de tension dans l’île. «Il y a déjà des attaques personnelles dans des réunions et sur les réseaux sociaux. Nous avons constaté qu’il y a des actes de dénigrement. Il y a eu aussi quelques dérapages où des banderoles ont été enlevées. Je crains qu’avec la fatigue, la situation se détériore jusqu’à la fin de la campagne», prévient-il.
Johnson Roussety s’inquiète également que la tension dans l’île crée du désordre. De plus, le leader du Front patriotique rodriguais écologique a une autre appréhension, que les élections soient une nouvelle fois renvoyées. «Il n’y a aucune mesure concrète pour empêcher la propagation du virus. C’est pour cette raison que je propose un lockdown avec une allocation de Rs 3 000 pour les ‘self-employed’», insiste-t-il.
Par ailleurs, il nous revient qu’avec ce renvoi, plusieurs candidats ont dû se rendre à la Maurtius Broadcasting Corporation de Rodrigues pour modifier les de messages politiques qu’ils avaient fait enregistrer.
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