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Covid-19 à Rodrigues: l’accordéoniste Marlin Augustin a joué son dernier air ici-bas
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Covid-19 à Rodrigues: l’accordéoniste Marlin Augustin a joué son dernier air ici-bas
«Non, je ne regrette rien.» C’est cette belle chanson d’Edith Piaf qui a accompagné Marlin Augustin dans sa dernière demeure, hier. Il a toujours voulu que cette chanson soit jouée le jour de ses funérailles, disent ses proches. Cet accordéoniste rodriguais a eu une vie bien remplie mais il a malheureusement été emporté par le Covid-19 dans la matinée d’hier, à l’âge de 72 ans. Il ne doit effectivement rien regretter car il laisse derrière lui un riche héritage.
Il était un des plus grands accordéonistes de l’île et il a transmis sa passion aux jeunes, qui perpétueront la tradition rodriguaise. Rachel, sa fille, se souvient de lui comme d’une personne joviale. «Il vivait pour sa passion et il partageait ses connaissances aux jeunes. D’ailleurs, il a été le premier à ouvrir une école d’accordéon à Crève-Coeur pour que les jeunes puissent découvrir cet instrument de musique et ainsi perpétuer la tradition», raconte-t-elle. David, son fils, lui a emboîté le pas. Il a fait honneur à son père en jouant un morceau d’adieu.
Marlin Augustin, ou Dabless pour ses amis, était connu dans les îles de l’océan Indien. Il se rendait souvent à La Réunion pour des tournées et il a participé à plusieurs campagnes promotionnelles en Europe pour faire découvrir la culture rodriguaise aux étrangers afin de les inciter à visiter l’île. Il était aussi connu comme un fabricant d’accordéons après avoir suivi une formation avec un Français. «Il fabriquait beaucoup d’accordéons autrefois», raconte encore sa fille.
Un de ses cousins lui a rendu un vibrant hommage. Serge Raffaut déclare qu’il l’a côtoyé depuis son jeune âge à Baie-aux-Huîtres. «C’était quelqu’un de jovial. Je l’ai connu comme cousin, frère et ami. Je l’ai connu comme footballeur, tennisman, et guitariste dans le meilleur orchestre de Rodrigues pendant sa jeunesse. Il était un accordéoniste réputé, qui a beaucoup voyagé pour faire connaître la musique rodriguaise.»
Serge Raffaut ajoute que lorsque l’on parlait d’accordéon à Rodrigues, tout le monde faisait référence à Marlin Augustin. «Quand on parle de Marlin Augustin, on l’associe immédiatement à la musique rodriguaise», ajoute son cousin, qui le considérait comme un grand romantique. «Il est mort un joli jour, soit un 14 février», ditil. Plusieurs personnes ont également apporté leur témoignage sur sa page Facebook. «Va faire danser les anges…» a écrit l’une d’elles.
Le musicien a ressenti les premiers symptômes du Covid-19 à la fin de la semaine dernière. Il a été admis à l’hôpital de Mont-Lubin car il faisait de la fièvre. Comme son état se détériorait, il a été transféré dans une salle spécialisée et placé sous respirateur artificiel. Il a poussé son dernier soupir hier matin.
Les autorités sanitaires rodriguaises n’attribuent pas son décès directement au Covid- 19 mais à des comorbidités. Un proche rejette cette explication. «Il a vécu pendant longtemps avec des comorbidités. Ce n’est qu’au moment où il a contracté le Covid-19 qu’il a eu de la fièvre et que sa tension artérielle est montée en flèche. Donc, c’est le Covid-19 qui l’a tué», estime un de ses proches.
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