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Régionales à Rodrigues: demi-mystère autour du chef commissaire

16 février 2022, 20:00

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Régionales à Rodrigues: demi-mystère autour du chef commissaire

À une dizaine de jours des élections régionales, la population rodriguaise est toujours dans l’incertitude. L’Alliance libération – composée de deux autres alliances, le Front patriotique rodriguais écologique (FPRe) & PMSD Rodrigues avec l’Union pour le peuple de Rodrigues (UPR), le Mouvement militant rodriguais et le Mouvement indépendantiste rodriguais – n’a pas encore désigné qui sera leur chef commissaire en cas de victoire. Du côté du gouvernement sortant, après le retrait politique de Serge Clair, l’Organisation du peuple de Rodrigues (OPR) n’a pas non plus déclaré qui est le candidat au poste de chef commissaire. Seul le Mouvement Rodrigues a fait savoir que son leader, Nicolas Von-Mally, occupera ce poste en cas de victoire. 

Dans un entretien accordé à l’express samedi, l’ancien Island Chief Executive de l’Assemblée régionale de Rodrigues, Claude Wong So, a insisté pour que les deux groupes rendent public le nom de leur chef commissaire en cas de victoire. Il a aussi ajouté que, selon ses informations, le leader de l’UPR, Franceau Grandcourt, occupera le fauteuil de chef commissaire si l’alliance de l’opposition sort victorieux. Sa déclaration a suscité diverses réactions à Rodrigues, surtout parmi les partisans de cette alliance. Car aucune décision n’a été prise, maintienton. Franceau Grandcourt le confirme. «Comme nous sommes au sein d’une alliance avec beaucoup de partis politiques, nous sommes tombés d’accord que ce poste pourra revenir à n’importe qui. Tout le monde est apte à diriger un gouvernement puisque nous avons plusieurs leaders dans ce groupe. Pour le moment, le plus important est de remporter ces élections afin d’apporter de vrais changements pour le bien-être des Rodriguais», explique-t-il. 

L’ancien chef commissaire et leader du FPRe maintient, lui aussi, qu’aucune décision n’a été prise. «Nous allons en parler après les élections régionales. Nous travaillons ensemble pour gagner ces élections.» À la question de savoir s’il est, cependant, intéressé par ce poste, Johnson Roussety le confirme. Il est un des potentiels chefs commissaires. D’après un observateur politique, il n’est pas à écarter qu’il y ait un partage de pouvoir pour que chaque leader puisse occuper le poste de chef commissaire pendant les cinq prochaines années. 

La même position est également privilégiée au sein de l’OPR. Dans un premier temps, ce parti voulait que Francisco François se porte candidat aux élections régionales pour ensuite occuper le poste de chef commissaire. Cependant, il y a eu une contrainte majeure. Pour briguer ces élections, Francisco François devait démissionner comme député de l’Assemblée nationale, une démarche qui aurait provoqué une élection partielle à Rodrigues. La commissaire sortante, Franchette Gaspard-Pierre-Louis, caresse également le rêve d’occuper ce poste, mais tout laisse croire que c’est Henri Agathe qui est le mieux coté, bien que le secrétaire de l’OPR, Buisson Léopold, insiste sur le fait que rien n’a été décidé. «Ce sera décidé après les élections par le bureau politique du parti.» 

Claude Wong So comprend mal pour quelle raison ces partis ne dévoilent pas leur futur chef commissaire. «Imaginez que lors des prochaines élections générales à Maurice, personne ne soit au courant qui est le candidat au poste du Premier ministre», explique-t-il. Pour l’observateur politique, qui nous a parlé, aucun nom n’a été donné pour ne pas créer des confrontations entre les différents aspirants. 

Le syndicaliste Alain Tolbize précise que c’est plutôt une stratégie politique. Toutefois, il croit que rendre publics les noms est secondaire. «Ils doivent élaborer leur programme et leurs idées pour développer Rodrigues. Il ne faut pas qu’aussitôt élus, ils nous imposent des décisions qui n’ont pas été dans leur programme. C’est un peu comme l’emprunt de Rs 1 milliard pris par le gouvernement régional auprès de la Mauritius Investment Corporation Ltd pour créer une entité pour la gestion de l’eau. Il est temps que le gouvernement de l’OPR s’explique et que l’opposition donne des indications sur ce qu’elle fera sur ce dossier aussitôt arrivée au pouvoir», rappelle-t-il.