Les associations des consommateurs tirent la sonnette d’alarme sur la crise sociale occasionnée par la cherté de la vie avant que la situation ne s’aggrave. Avec les pertes d’emploi, les revenus en moins, la flambée des prix continue, la classe moyenne s’appauvrit et ceux au bas de l’échelle se retrouvent plus pauvres. La liste des prix des produits (subventionnés et non subventionnés) indicatifs ci-contre de l’Association for the Protection of the Environment and Consumers (APEC) démontre ce que doivent payer les consommateurs dans le traditionnel panier de la ménagère.

Pour rappel, la subvention du gouvernement sur 243 marques de produits comme le grain sec, le lait, l’huile, entre autres produits de grande consommation, a été étendue jusqu’en juin 2022.

Pour certaines marques de produits, le prix n’est pas fixé par le gouvernement et il y a des facteurs tels que la dépréciation de la roupie et la hausse du coût du fret, par exemple, le coût pour un conteneur est passé de Rs 85 000 à Rs 658 000, entre autres frais, qui font que les prix continuent d’augmenter. Sans compter les répercussions de la hausse du prix du carburant.

La transparence

En raison de ces facteurs, d’ailleurs, des importateurs déclarent qu’ils ne peuvent plus opérer selon les prix fixés. En vue de ces problèmes, Jayen Chellum, le secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), est d’avis que le gouvernement doit voir s’il faut vraiment augmenter le prix de la subvention. Mais ce, en toute transparence afin de savoir si les menaces des importateurs sont vraiment authentiques. En outre, il suggère de booster la compétitivité au niveau des bateaux pour avoir un meilleur prix pour le fret. Suttyhudeo Tengur, le président d’APEC, de son côté, demande que la structure des prix des importateurs soit publiée par le ministère du Commerce et que tout soit fait dans la transparence pour expliquer la hausse des prix et assurer qu’il n’y ait pas d’abus.

Qui plus est, Jayen Chellum soutient que certaines compagnies connaissent une hausse de leurs profits et qu’il n’y a pas de solidarité alors que des consommateurs souffrent de cette situation. Il fait ressortir que beaucoup n’arrivent pas à nourrir leurs familles et eux-mêmes comme il se doit. Notre interlocuteur est d’avis qu’il faut mener une bataille contre les facteurs causant la flambée des prix car la crise sociale risque de s’aggraver. Selon Suttyhudeo Tengur, la raison pour laquelle les consommateurs souffrent est que les institutions mises en place pour alléger leur fardeau ne jouent plus leur rôle.

Légumes

Les prix des légumes ne sont pas épargnés. Ils sont en hausse également en raison de l’augmentation du coût de la production, les dégâts causés par le cyclone Batsirai entre autres, comme indiqué dans le tableau ci-dessous. Selon Kreepalloo Sunghoon, le président de la Small Planters Association, ces prix seront ainsi durant les deux prochaines semaines. D’après les chiffres de Statistics Mauritius publiés le 8 février pour le mois de janvier 2022, l’inflation est à 7,4 %. Il est indiqué que la hausse de l’indice des prix en janvier à 114,9 est due à l’augmentation des biens et services. Le tableau ci-dessous indique quelques-uns des produits et services qui ont connu une majoration.