Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du lundi 14 février au vendredi 18 février.

Lundi 14 février 2022

Quand le couvent MSM ouvre grandes ses portes

L’express du lundi 14 févier traite de l’opération de débauchage lancée par le MSM pour accueillir des éléments de l’opposition, surtout du MMM.

Une opération semblable savamment mise en place par Harish Boodhoo en 1983 avait vu le ralliement de plusieurs membres du MMM au parti nouvellement créé du MSM. C’est ainsi que des dirigeants en vue du MMM et des Bérengistes, dont Kader Bhayat, Madun Dulloo, Vishnu Lutchmeenaraidoo, Mahen Utchanah, Jugdish Goburdhun, Suren Poonith et Lutchmeeparsad Ramsahok, partirent soutenir le MSM d’Anerood Jugnauth.

L’opération de 2022 diffère toutefois de celle de 1983 dans le sens que dans la présente saison de pêche, rien que du menu fretin a été capturé. Rien de comparable aux prises de piranha, requin, barracuda et espadon de 1983.

Mardi 15 février 

Chagossiens, non ; milliardaires, oui ?

Le drapeau mauricien planté sur l’île de Peros Banhos domine l’actualité du mardi 15 février avec une spectaculaire photo dans l’express et la large couverture consacrée par le Guardian et la BBC à l’événement.

Ce qui nous amène à étudier un aspect fort controversable dans le débat sur le retour des Chagossiens dans leur terre natale. En effet, une école de pensée animée surtout par des Chagossiens installés en Angleterre soutient que ces enfants de la République de Maurice ne pourront modifier radicalement leur style de vie moderne pour aller s’installer dans une petite île au milieu d’un océan et renouer avec la vie simple de leurs ancêtres.

Bien sûr, d’autres Chagossiens, surtout ceux vivant dans l’île principale de Maurice et représentés par Olivier Bancoult, cherchent à retrouver leur terroir et à s’y installer. Les images diffusées par les médias britanniques montrent une Peros Banhos d’une beauté resplendissante dépassant même en attrait les îles des Seychelles, qui attirent des milliardaires, dont des princes saoudiens.

Leçon à tirer de cette controverse : les Chagossiens n’ont-ils pas le droit de vivre dans l’environnement paradisiaque de leur terre natale car ils ne sont pas des milliardaires arabes, européens ou américains ?

Mercredi 16 février

Le dollar s’envole, Savate Dodo se plante

La cherté de la vie avec un taux d’inflation de 7,4 % constitue la une de l’express du 16 février. En effet, la roupie mauricienne a été tellement dévaluée ces derniers mois que tous les articles importés coûtent plus cher qu’auparavant. Les Mauriciens se retrouvent avec un pouvoir d’achat bien diminué. À l’heure actuelle, la livre sterling est sur le point de passer le seuil de Rs 60 ; l’euro, de Rs 50 ; et le dollar américain, de Rs 44.*

Le gouvernement tombera-t-il en banqueroute avec une telle déprécation de la roupie ? Certainement pas. Plus la note s’alourdit pour le consommateur, plus le ministre des Finances gagne en taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Les revenus de l’État n’en souffriront pas. D’autre part, l’industrie touristique et les exportateurs bénéficieront eux aussi de la dépréciation de la roupie. En effet, puisque les touristes et les voyageurs paient en devises fortes, cela rapportera davantage aux opérateurs.

Quant aux exportateurs, il est vrai qu’ils paieront les intrants plus cher mais ils encaisseront davantage avec des recettes en devises fortes. De toute façon, les salaires des travailleurs bangladais à Maurice ne sont pas indexés sur le dollar.

Jeudi 17 février 

Si Anooj Ramsurrun n’existait pas…

Le directeur-général de la MBC nouvellement nommé, Anooj Ramsurrun, constitue probablement l’une des plus belles trouvailles du MSM. À placer l’admirateur de Marie-Madeleine, en termes d’efficacité et de loyauté, au même rang que Navin Beekarry de l’ICAC qui monta le coup terrible de MedPoint/Privy Council.

En principe, appartenant au grade de ‘technicien’ à la MBC, voilà Anooj Ramsurrun dirigeant cette grosse boîte qui exerce une influence considérable sur la vie du Mauricien moyen nullement concerné par de grands débats ‘intellectuels’. L’avancement météorique de Ramsurrun pourrait même faire l’objet d’une dissertation auprès des étudiants mauriciens suivant des cours de management.

Le paradoxe de toute la situation résulte aussi du manque de capacité des forces de l’opposition de contester par voie légale des initiatives prises par la MBC qui ne seraient pas conformes à la loi régissant la vocation et le fonctionnement de cette institution. Un autre exploit de Ramsurrun aura été sa capacité à amener l’opposition dans son ensemble à intérioriser l’idée que c’est bien de cette façon que le pouvoir devrait transformer la MBC en machine de propagande.

Vendredi 18 février 

This is where the real paisa is…

Air Mauritius (MK) envisagerait d’acheter de nouveaux avions quelques mois à peine après avoir liquidé pour moins que dipin diber des appareils de sa flotte. D’après un article de l’express du vendredi 18 févier, MK pourrait acquérir au moins trois Airbus A321 Long Range pour assurer ses dessertes sur Mumbai, New Delhi, Kuala Lumpur, Cape Town et Jo’burg.

L’histoire de MK est émaillée «d’affaires», dont celle de la caisse-noire, de l’acquisition d’appareils quand cela n’était pas nécessaire et de la braderie d’avions, comme cela s’est passé il y a quelques mois. Un facteur reste constant à toutes les affaires. Il s’agit d’argent, de paisa. L’Eldorado, c’est le «graissage» qui accompagne une acquisition car chaque appareil coûte des milliards.

*https://www.x-rates.com table/?from=MUR&amount=1