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Chauffeur de taxi: un métier en voie de disparition…
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Chauffeur de taxi: un métier en voie de disparition…
La hausse du prix du carburant en décembre est venue comme un coup de massue pour les chauffeurs de taxi. Avec une clientèle pas au rendez-vous, ce métier rencontre des jours sombres. De quoi mettre ce secteur encore plus sous pression…
La situation est devenue compliquée, et ce ne sont pas les chauffeurs de taxis interrogés qui diront le contraire. «Avec la réouverture des frontières, l’on pouvait s’attendre à un retour à la normale. Mais ce n’est pas le cas», avance Nadeem Jaunbocus, président de la Blue Lagoon Taxi Owners Association.
Il dit être spectateur aux abords des hôtels, en voyant le va-et-vient perpétuel d’autres chauffeurs ou «contracteurs» privés qui véhiculent les touristes. «On a même l’impression que l’État ne nous aide pas. On nous donne le duty free tous les cinq ans, mais après, de quoi l’on va vivre ?» s’interroge celui qui est dans le métier depuis plus de 25 ans.
L’absence de clientèle commence à peser lourd dans la balance. «Le prix du carburant a augmenté et l’on laisse entendre que cela pourrait encore monter. Il y a des tierces personnes qui organisent des excursions à 115 euros (plus de Rs 5 600) par client par jour, et nous pouvons rester pendant une semaine sans avoir de courses. Tous les matins, l’on sort de chez soi pour aller travailler, et l’on ne sait même pas si cela sera productif.» Il raconte que lors de la réouverture des frontières, en octobre dernier, certains de ses collègues sont restés sans transporter des touristes pendant un mois.
Les jours se suivent et se ressemblent. Avec l’introduction du télétravail ou encore les visioconférences, la clientèle circule moins. Raffick Bahadoor, président de la Taxi Proprietor’s Union, brosse un tableau sombre de la situation. «Avec l’arrivée du métro, un peu partout à travers le pays, cela ne va pas arranger les choses.» Pour lui, le ministre du Transport Alan Ganoo serait celui qui mettrait en péril l’avenir des chauffeurs de taxi. «Il autorise des school buses à travailler après les heures d’école. On met notre avenir en péril. Et en sus du manque de travail, 127 patentes de taxis ont été récemment délivrées. On dirait que c’est devenu un business, cette affaire de patente. Est-ce que ce serait une sorte de bribe électorale ? Autant de questions qui malheureusement restent sans réponse.»
Le métier de chauffeur de taxi est là pour nourrir des pères de famille, martèle le président de la Taxi Proprietor’s Union. Plusieurs qui font face à ces difficultés ont baissé les bras. «Il ne faut pas oublier la maintenance du véhicule, tout cela a un coût.» En tout cas, les chauffeurs de taxi attendent de voir si les autorités ont un plan de relance pour eux, surtout si le prix du carburant est revu à la hausse dans les prochains jours…
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