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Carburants: Une hausse de prix n’épargnera aucun consommateur
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Carburants: Une hausse de prix n’épargnera aucun consommateur
La tonne d’essence pourrait atteindre 1 000 dollars les prochaines semaines, en raison du conflit entre l’Ukraine et la Russie notamment, plusieurs pays cherchant de nouveaux marchés depuis le début de la semaine pour ne plus acheter de produits pétroliers avec le pays de Poutine. Si elle passe à Rs 60 le litre et que le diesel monte aussi, l’effet cascade est inévitable.
Comme une épée de Damoclès sur la tête des consommateurs. La hausse du prix des carburants sur le plan international n’augure rien de bon. Depuis la semaine dernière, les consommateurs vivent avec la crainte que l’essence passe à Rs 60 après la majoration de décembre. Pour rappel, le Petroleum Pricing Committee a fixé l’essence à Rs 55,75 le litre fin décembre alors que la State Trading Corporation l’achetait au prix de référence de 732 dollars la tonne métrique et le diesel, acheté à 87 dollars le baril, a été fixé à Rs 41. À hier, le diesel se vendait à 110 dollars, l’essence était à environ 850 dollars la tonne métrique.
Il n’est pas à écarter qu’elle atteigne 1 000 dollars (Rs 44 000 environ) les prochaines semaines, en raison du conflit entre l’Ukraine et la Russie notamment, selon un consultant mauricien dans la gestion des produits pétroliers. Plusieurs pays, ayant décidé de ne plus acheter de produits pétroliers avec le pays de Vladimir Poutine, dit-il, cherchent de nouveaux marchés depuis le début de la semaine
D’emblée, l’économiste Eric Ng met les choses bien au clair. Une éventuelle hausse n’affectera pas uni- quement les automobilistes même s’ils seront impactés les premiers. «Il y a toujours un effet cascade quand les prix des carburants prennent l’ascenseur. Tous les consommateurs seront affectés. Tous les secteurs se servent du carburant. Il n’y a pas que la boulangerie et le transport. Le secteur de distri- bution des produits de consommation dépensera plus. Les usines se servent d’huile lourde pour la production. Donc, les prix de plusieurs produits seront affectés.» Donc, rappelle Eric Ng, aucun consommateur ne sera épargné si les carburants coûtent plus cher prochainement.
Le consultant dans la gestion des produits pétroliers rappelle également qu’il existe un risque que le tarif d’électricité soit majoré. «L’électricité est produite également avec du charbon qui se vend de plus en plus cher. Le Central Electricity Board utilise beaucoup d’huile lourde également pour le produire de l’énergie. Donc, il faut se demander si le CEB passera cette hausse aux consommateurs car, d’après les renseignements, il n’a plus de réserves, ayant versé plusieurs milliards de roupies au gouvernement pour préparer le Budget 2021-2022.» En sus du charbon, le CEB achète deux types d’huiles lourdes pour faire tourner ses turbines. Elles se vendaient entre 350 et 380 dollars en fin d’année dernière alors que cette semaine, elles valent autour de 500 dollars.
Droits d’accise exagérés
Tout comme Eric Ng, ce consultant maintient qu’il y aura un effet boule de neige si l’essence et le diesel sont vendus plus cher à la pompe. «L’inflation, actuellement autour de 7,5 %, risque de passer à 15 % avec l’augmentation d’une large variété des produits de consommation.»
Cependant, ajoute le consultant, si le gouvernement ne peut rien pour contrôler le prix des carburants sur le plan international, il peut empêcher que le Petroleum Pricing Committee de la STC impose une hausse sur le marché local. Les taxes et les autres contributions par litre d’essence et de diesel totalisent respectivement à Rs 29,93 et Rs 14,96. Rien que l’excise duty sur l’essence est de Rs 12,20 par litre. «Il faut baisser l’excise duty et quelques prélèvements. Ce fai- sant, la population ne sentira pas cette hausse mondiale.»
De plus, dit-il, il faudra que la STC cesse de verser de l’argent au gouvernement, dont les réserves sont épuisées aussi. Une somme d’un peu plus de Rs 2 milliards doit être versée au gouvernement pour faire tourner son Budget 2021-2022, avance-til. «Le gouvernement ne doit pas compter sur les carburants pour remplir sa caisse. D’ailleurs, à chaque fois qu’il y a une hausse des prix à la pompe, les automobilistes paient la taxe sur la valeur ajoutée plus cher.»
Pour sa part, Jayen Chellum, le secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice, dénonce une éventuelle tentative de majorer le prix de l’essence et du diesel. «Il est inadmissible que l’excise duty sur le litre d’essence s’élève à 47 %. Il faut savoir que les consommateurs paient 120 % des taxes et prélèvements sur chaque litre carburant. Le gouvernement a déjà mis la main dans la poche des consommateurs avant même qu’il y ait une hausse sur le plan mondial. Donc, il n’y a aucune raison d’imposer une majoration du prix du carburant», dit-il. Nous avons cherché Rajiv Servansingh, le directeur général de la STC pour avoir son point de vue, mais on nous a fait savoir qu’il est en mission à l’étranger. Il n’a pas répondu à nos appels.
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