Suivant sa démission du parti du coeur, Nitin Jeeha a animé une conférence de presse hier, vendredi 25 février. Nous en avons profité pour l’interroger.

Vous qui étiez souvent à côté du leader du Mouvement militant mauricien (MMM), Paul Bérenger, et d’autres dirigeants quand il y avait des conférences de presse du parti dans cette salle de conférence de l’hôtel Hennessy Park à Ebène, comment vous sentez-vous aujourd’hui quand vous avez animé une conférence de presse pour critiquer votre ancien parti ? 
J’ai eu un pincement au coeur quand j’ai parlé à la conférence de presse et j’ai ce même sentiment quand je vous parle. Mais j’avais à prendre une décision et je l’ai prise. Comme je l’ai dit, le MMM n’accorde pas de considération aux jeunes et j’ai été très blessé quand on m’a écarté de MMM TV, moi qui ai été un de ceux qui ont contribué à une telle initiative. 

Le secrétariat du MMM vous reproche de ne pas l’avoir informé de votre démission ? 
J’ai adressé un courriel au leader du parti. C’est à lui que je m’adressais et encore une fois c’est à lui que j’ai annoncé ma démission.

Il semble qu’il y ait une stratégie bien mise en place par certains en ce qui concerne les démissions du MMM. Les jeudis après-midi il y a une breaking news de démission. La personne concernée est injoignable. Elle envoie une convocation à la presse pour dire qu’elle va donner les détails de sa démission tout en donnant des détails de son passé au MMM. Est-ce bien une stratégie ou une coïncidence ? 
En tout cas en ce qui me concerne, je savais que j’allais recevoir plusieurs appels et c’est la raison pour laquelle j’ai éteint mon portable. Pour les détails, j’ai fait un constat sur Google et donc j’ai fourni les détails. Non il n’y a aucune stratégie. 

Vous avez évoqué vos difficultés financières lors de la conférence de presse. Comment avez-vous pu vous permettre une salle pareille pour tenir une conférence de presse de moins d’une heure ? Autant que je sache, avec les allocations, la location d’une telle salle coûterait plus de Rs 10 000. 
Voyez ces personnes (il montre ceux qui l’ont accompagné) et il y a d’autres qui ne m’ont pas accompagné aujourd’hui. Ils ont tous contribué pour la location de cette salle. 

Plusieurs parlementaires et des activistes de l’opposition m’ont ouvertement raconté comment le Judas ou des émissaires du pouvoir les ont contactés pour se joindre au MSM contre des promesses. Sans doute est-ce aussi votre cas ? 
Absolument pas. Il y a plusieurs raisons à ma démission. D’ailleurs je ne compte pas me joindre à un autre parti politique. Vous avez vos sources d’informations. Allez suivre mon parcours et vous verrez. Je suis un senior District Councillor et je suis un homme de terrain dans mon village, St-Hubert, et je resterai toujours très actif dans mon village et dans la circonscription de Vieux-Grand-Port-Rose-Belle (n°11). 

Justement comme conseiller de district, vous avez soutenu le président du conseil de district de Grand-Port, Ravi Jangi qui a même survécu à une motion de blâme. Continuerez-vous à le soutenir ? 
Absolument. S’il fait du bon travail pourquoi pas ? 

Accepterez-vous de rencontrer des membres du gouvernement en vue d’une collaboration pour le développement des villages du Sud ? 
Il y a d’autres conseillers également qui pourront être appelés à rencontrer des membres du gouvernement et si c’est pour le bien-être du village, oui. 

Vous avez fait une grève de la faim concernant le problème du transport en commun dans votre village. Ce problème a-t-il été résolu ? 
Non pas vraiment. Peut-être que les autorités ont refusé de m’écouter parce que j’étais dans l’opposition. Maintenant que je suis un homme libre, peut-être qu’elles auront plus de considération.

Il y avait une vidéo qui avait fait le buzz concernant votre agression par le frère d’un ministre. Avez-vous pardonné à ce présumé agresseur ? Car on pense que cette vidéo refera surface. 
Juste avant les élections villageoises de novembre 2021, j’ai retiré ma plainte contre lui. Pour moi, c’est une affaire close.