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Dose de rappel: quel impact sur les affaires ?
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Dose de rappel: quel impact sur les affaires ?
Un peu plus de 50 % de la population n’ont toujours pas fait leur dose de rappel. À vendredi après-midi, selon le ministère de la Santé, 481 614 personnes l’avait déjà faite contre 959 481 personnes doublement vaccinées. La dose de rappel étant obligatoire pour être «fully vaccinated», cela a-t-il causé une baisse dans le chiffre d’affaires des commerces ?
Allons-nous vers un assouplissement des mesures sanitaires ? En tout cas, c’est ce que nous avons constaté à divers endroits lors d’une tournée à Port-Louis vendredi matin. Plusieurs lieux sont accessibles à tous sans vérification de la carte vaccinale. À commencer par les Casernes centrales où plusieurs n’ont pas eu à montrer leur carte pour y avoir accès. Cela a aussi été le cas dans plusieurs restaurants et snacks aux abords de la rue Royale. Pour manger sur place, pas besoin de montrer un quelconque pass vaccinal. «Si nous voulons continuer à travailler, nous ne pouvons pas imposer cela aux clients, nous serons les premiers perdants. Car ils iront chez le compétiteur. Personn pa pe gete si vaksine ou pa», confie le gérant d’un restaurant très populaire. Il explique que le Covid est devenu chose normale et que vacciné ou pas, le risque est là. «Nou touzour de nou kote pe pran bann mezir...»
En revanche, certains snacks sont plus sur le qui-vive, car à n’importe quel moment, il peuvent être contrôlés par la police, par exemple. «Donc, nous privilégions les plats à emporter. Il y a effectivement des gens qui ne sont pas contents et pas d’accord pour payer Rs 10 plus cher pour un takeaway. Mais c’est mieux pour tous. À ce moment-là, nous mettons la nourriture dans un plastique pour qu’ils emportent, au même prix...» Toutefois, Jessica de Yi Hai Snack, explique que le travail avait déjà été affecté depuis 2020 avec l’arrivée du Covid, le confinement et autres. «Nous ne travaillons pas comme avant. Donc booster dose ou pas, le chiffre d’affaires est toujours dans les choux à la fin du mois.» Pour elle, étant donné que la vaccination est obligatoire pour pouvoir manger sur place, elle se fait un devoir de contrôler à chaque fois. «Mais plusieurs clients s’éloignent, une fois la question posée. Définitivement demander le pass vacinal diminue le travail. Rien n’est pareil.»
Nous avons également sollicité les hôtels pour leur demander s’ils avaient noté une baisse des réservations locales avec l’entrée en vigueur de la dose de rappel obligatoire. On nous a fait comprendre qu’il était encore tôt pour s’avancer sur le sujet. «Les Mauriciens vont à l’hôtel le week-end. Depuis ce règlement, il n’y a pas encore eu de weekend.» Idem pour les cinémas. Toutefois, du côté des guest houses, l’on confirme que le chiffre d’affaires a largement chuté depuis le premier confinement. «Nous n’avons pas travaillé durant plusieurs mois. Et la clientèle n’est plus la même. Blie vaksin, dimounn mem nepli ena kas.»
Dans les gym, encore une fois, pour les usagers, il n’y a pas de contrôle du statut vaccinal mais toutefois, confie-t-on, la présentation de la carte de vaccination est exigée à l’inscription pour toute nouvelle personne. «Désormais, il est impératif d’avoir fait la booster dose.» De plus, dans les écoles, les élèves de plus de 18 ans sont encouragés à faire leur dose de rappel pour plus de protection, expliquent plusieurs. «La direction nous demande de mettre à jour notre carte vaccinale, si besoin est, au plus vite. Mais elle n’a toutefois pas parler d’une quelconque restriction, au cas contraire. On verra bien», explique un élève de Grade 12 d’un collège privé de la capitale.
Il faut savoir que parmi ceux qui n’ont pas encore reçu leur booster dose, certains ont été contaminés par le Covid, récemment. Ils ont un délai d’un mois pour faire leur troisième dose à partir de la date où ils ont été testés négatifs au virus.
Nouvelles mesures pour les touristes
Dr Gujadhur: «Un protocole sans logique»
Depuis le 23 février, un nouveau protocole a été émis par le ministère de la Santé pour les touristes qui résident dans les hôtels. Très peu de changements par rapport au dernier protocole, mais le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de Santé, estime que ce protocole représente un danger pour le pays.
Il est ainsi stipulé que les touristes doivent «avoir reçu deux doses d’un vaccin anti-Covid reconnu par les autorités, dont la deuxième dose aura été injectée depuis au moins 14 jours, ou avoir reçu la dose unique du vaccin Johnson et Johnson, injectée depuis au moins 28 jours avant l’embarquement pour Maurice». La vaccination des mineurs n’est pas requise. Pour le reste, pas grand-chose ne change : test à l’arrivée, 5 % des chambres réservées aux voyageurs positifs et une quatorzaine obligatoire pour les voyageurs non-vaccinés. Le test antigénique au jour 5 à l’hôtel n’est plus requis également, selon le site Mauritius Now, alors que jusqu’ici, les tests au jour 0 et au cinquième jour était nécessaire.
L’inquiétude du Dr Gujadhur découle du fait que pour les Mauriciens, y compris le personnel hôtelier, la booster dose est primordiale pour pouvoir ne serait-ce que travailler, alors que pour les voyageurs, non seulement la booster dose n’est pas requise, mais il n’y a pas de limite temporelle pour leur vaccination. «Donc, si un touriste s’est fait vacciner il y a un an, voire plus, il peut avoir accès partout alors que nous avons besoin d’avoir fait la booster dose pour faire une déposition dans un poste de police», fustige-t-il. Selon lui, cette situation représente un danger pour toute la chaîne d’employés qui sera en contact avec des voyageurs non boostés et les clients mauriciens qui seront dans ces établissements.
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