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Gilbert Bablee: l’homme «discret» derrière le buzz

27 février 2022, 12:00

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Gilbert Bablee: l’homme «discret» derrière le buzz

Moustache bien en place, il l’a déclaré haut et fort. «Vacoas pou vinn enn Manhattan.» Depuis, les internautes n’ont de cesse de faire des blagues sur cette fracassante déclaration. Une occasion pour revenir sur le parcours de l’homme qui aurait peut-être dû «koz kozé ki bizin kozé»…

Que Vacoas devienne Manhattan est impensable. Mais que ce soit Bablee qui le dise est encore plus incroyable. Gilbert Bablee n’est pas le genre de personnage bling-bling. Son choix de voiture officielle, une Nissan Bluebird, en témoigne. Téléphone portable ? Il n’en a jamais eu jusqu’à ce qu’il devienne député. Les slips of the tongue, ce n’est pas lui ; surtout pas le journaliste radio devenu célèbre pour sa phrase «koz kozé ki bizin kozé».

Et il a côtoyé suffisamment de poli- ticiens pour savoir que «tout ce que vous direz pourrait être retenu contre vous». Conseiller de Régis Finette au ministère de la Santé entre 1991 et 1995, Gilbert Bablee exerce comme journaliste au journal Le Défi à partir de 1996. Il aidera son «ami» Ehshan Kodarbux dès les premières éditions qui se préparaient à l’époque dans la maison de Kodarbux à Cité Borstal avant que le journal ne loue un local dans le bâtiment du Sun Trust. Gilbert Bablee se targue de temps en temps auprès des jeunes journalistes d’avoir publié en primeur le rapport d’un Fact Finding Committee ou d’une commission d’enquête. «Le Défi, un hebdomadaire du samedi, a dû sortir des éditions toute la semaine», raconte-til. En 2000, Joe Lesjongard, ministre du gouvernement MSM-MMM, le recrute comme son attaché de presse jusqu’en 2005.

Il retourne au Défi et après une controverse autour d’un de ses articles, il est muté à la radio du groupe où il deviendra célèbre. Dans les coulisses de la radio, c’est plutôt Bérenger qui hérite de son admiration. D’ailleurs, c’est à Bablee que le leader du MMM accorde son ultime entretien, en direct, à la veille des élections de 2010. A posteriori, certains au MMM ont estimé que l’interview était trop complaisante et qu’elle a joué contre les Mauves.

Même s’il n’avait jamais vraiment coupé les ponts avec Joe Lesjongard et le MSM, sa candidature au MSM en 2019 était quand même une petite surprise car elle semblait être en contradiction avec ses prises de position à l’antenne. Ayant horreur de ceux qu’il soupçonne d’être des lèche-bottes ou des «vendus», il avait une fois lancé à un responsable technique de Radio Plus qui voulait l’orienter sur ses propos à l’antenne : «Pez také! To travay sé péz také, mwa ki kozé!»

Peu de personnes connaissent Gilbert Bablee avant sa percée au Défi au milieu des années 90. Ce Portlouisien, qui a fêté hier son 67e anniversaire, a vécu à Cité Plaisance après son mariage. Père de quatre enfants, son entourage le décrit comme un amoureux de ses petitsenfants. Grand amateur de courses de chevaux, Radio Plus lui avait confié une émission hippique. Ses critiques hors antenne contre Lee Shim sont connues par toute la rédaction. D’habitude discret, sa participation à la conférence de presse du gouvernement la semaine dernière, fut sa toute première après plus de deux ans au gouvernement. D’ailleurs, à un moment, après la démission de Nando Bodha, la sienne fut même évoquée. Mais Bablee appartient bien au MSM de Pravind Jugnauth. «Il y a plus de chances que Vacoas devienne Manhattan, ou que West Ham (l’équipe fétiche de Bablee) remporte la Premier League, que Bablee quitte le navire», nous confie un de ses collaborateurs