Le lundi, 28 février, le tram du Metro Express a quitté, pour la première fois, la gare de Quatre-Bornes pour relier la station de Phoenix du côté d’ISKCON. En effet, le premier d’une série d’essais qui se tiendront en mars a démarré sur un tronçon de la phase 2B en marge du lancement officiel de cette desserte avant juin prochain, selon le calendrier établi, sauf imprévu. 

Peu avant 13 heures, le tram attend patiemment ses occupants. Autour, les ouvriers de Larsen & Toubro (L&T) ainsi que les responsables s’affairent pour que ce premier essai se déroule sans anicroche. Plus loin, les groupes de badauds ne cessent de grossir, smartphone en main, voulant immortaliser ce moment qui défilera dans les prochaines minutes. Après un rituel, un coup de klaxon et 20 minutes de retard, le départ est donné. Le tram avance graduellement sur les rails encastrés de la route St-Jean. Direction la station de Trianon. 

Flanquées des deux côtés, ce sont les voies dédiées aux véhicules. Depuis samedi, une nouvelle configuration routière a été introduite afin de donner la priorité au tram. Du coup, sur son passage, il traverse quatre intersections. Tout d’abord, celle de la gare de Quatre-Bornes, ensuite, les croisements des avenues Osman et d’Epinay et, finalement, celui de l’avenue Buswell. 

Arrivé à hauteur du cimetière, le tram emprunte le tronçon surélevé construit sur des pilotis pour rejoindre la station de Trianon avant de s’arrêter à la station de Phoenix à 14 h 24. Ici, terminus, tout le monde descend. 

Si pour certains l’arrivée du tram sur ce tronçon de la phase 2B est positive, pour d’autres, ce mode de transport apportera des inconvénients. «Pou ti dimounn li bon, pou taxi li pou difisil», lance Koomaren Ragavoodoo, chauffeur de taxi basé à la gare de Quatre-Bornes. Selon lui, depuis le lancement de la desserte de Quatre-Bornes, «travay inn bien tonbé». «Parfois, je termine ma journée avec Rs 200 en poche. Avant, je pouvais gagner Rs 1 500 incluant Rs 500 pour l’essence. Avec la hausse du carburant, on ne peut pas augmenter le tarif, les passagers ne voyageront pas.» 

Barlen Moorghen, chef de gare, estime qu’au lieu d’une hausse sur le tarif du transport, il faudrait donner des subventions pour l’essence aux chauffeurs de taxi et pour le diesel aux compagnies d’autobus. «Ti dimounn pé déza soufer dan sa péi-la. Mo kontan métro. Péna swa, dévélopman dan péi. Bizin get dé koté osi.» 

Quid de la nouvelle configuration routière sur la route St-Jean ? «Aster larout vinn pli long…» fait ressortir Koomaren Ragavoodoo. Quant à Barlen Moorghen, il dit appréhender la route St-Jean en cas de panne d’un véhicule ou même un accident. «Pou enn katastrof dan Quatre-Bornes.»