Sur la pointe du Tremblet à Saint-Philippe, le Tresta Star est drossé sur des rochers volcaniques depuis 25 jours. Le pont, lui, résiste de moins en moins aux assauts de la houle, laissant des morceaux de sa coque s’échapper. Mais ce qui inquiète les Réunionnais, c’est la pollution causée par les hydrocarbures qui émanent des entrailles du souteur indien battant pavillon mauricien. 

Nos confrères de Réunion La 1ère rapportent que sur le site de l’Anse-des-Cascades, à Sainte-Rose, l’un des sites les plus touristiques de l’île soeur, des boulettes de fioul et des traces d’hydrocarbures sont apparues en début de semaine. «Ce n’est pas la marée noire, mais c’est un début de pollution», décrit le restaurateur Patrick Dennemont. Il se dit inquiet pour la faune et la flore, surtout si un arrêté devait interdire la consommation de poissons à Sainte-Rose. «Comment fera-t-on ?» 

La préfecture de La Réunion a indiqué que l’analyse d’échantillons prélevés en début de semaine permettra de déterminer si les boulettes proviennent du Tresta Star. POLMAR Terre a été activé lundi pour le nettoyage de la zone. Du personnel de la mairie de Sainte-Rose est à pied d’oeuvre aux côtés de la DMSOI pour nettoyer le rivage souillé sur plus de 3 000 m². 

La technique utilisée est presque identique à celle pratiquée pour le nettoyage des sites pollués par le MV Wakashio. Chaque galet est gratté avec une petite truelle puis lavé à l’eau chaude. Le karcher est utilisé pour les plus grandes surfaces. Des barrages flottants absorbants sont installés de manière préventive contre tout rejet de résidus de nettoyage en mer. 

Dans un entretien, Michel Vergoz, maire de Sainte-Rose, n’a pas manqué de faire un clin d’oeil à Maurice après l’épisode du MV Wakashio suivi de la pollution marine. «Hier le Wakashio, aujourd’hui trois bateaux taïwanais, qui, en même temps, se jettent toutes cuves pleines sur le rivage. Il faut prendre ces choses au sérieux et dire à l’État – comme je l’ai fait jusqu’ici - ‘construisons ensemble un plan de prévention côtière contre les risques d’événements’.» 

Du côté de Saint-Philippe, le Champlain, équipé de matériel antipollution, est déployé au large du vieux port du Tremblet, prêt à intervenir si des hydrocarbures s’échappent à nouveau du Tresta Star. Après les propos amers d’Olivier Rivière, maire de la ville de Saint-Philippe, Zinfos974 rapporte que c’est au tour du député, Jean-Hugues Ratenon, d’être inquiet du sort réservé au Tresta Star. Après un survol du site lundi, le parlementaire réunionnais écrit dans un communiqué avoir constaté que «la coque du pétrolier est maintenant totalement ouverte sur plus du tiers de sa longueur. Cette observation est sans appel, le navire est devenu une véritable épave». Ce dernier demande aux autorités une expertise des fonds marins et a dénoncé par la même occasion, «la mauvaise gestion» de cette catastrophe «qui coûtera très cher».