Django. C’est le surnom que ses adversaires de l’Organisation du Peuple Rodriguais lui ont donné lorsqu’il est rentré en quatrième vitesse de l’Australie, en janvier, après la dissolution de l’Assemblée régionale. Après la victoire confirmée de l’opposition lundi, il s’est bien moqué de ses adversaires. «Oui, Django est de retour», a-t-il déclaré à l'un de ses partisans. À vrai dire, c’est plutôt l’enfant terrible de la politique rodriguaise qui est de retour.

Le leader du Front Patriotique Rodriguais écologique, qui sera le prochain chef commissaire de l’Assemblée régionale de Rodrigues pendant les deux prochaines années, est réputé pour être un personnage impulsif qui n’a pas sa langue dans sa poche. D’ailleurs, aussitôt qu’il a posé ses valises à Rodrigues, le 14 janvier, il n’a pas manqué de reprocher à Franceau Grandcourt en direct sur une radio-web d’être trop gourmand lors des négociations pour une alliance de l’opposition.

«…réclamer l’indépendance»

De plus, il nous revient qu’après une conservation téléphonique avec le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval, en janvier, celui-ci le considère comme «brillant et intelligent, mais ayant une forte personnalité». D’ailleurs, même quand il était le chef commissaire de Rodrigues après les élections de 2006, il ne ratait pas une occasion pour taper du poing sur la table quand le gouvernement central n’accordait pas son dû à Rodrigues. Dans un entretien à l’express, il avait même dit : «S’il faut réclamer l’indépendance, nous le ferons.»

Johnson Roussety était alors membre du Mouvement Rodriguais (MR). Cependant, il ne s’entendait plus avec son leader, Nicolas Von-Mally, qui voyait en lui un concurrent à la tête du MR. Il devait démissionner comme chef commissaire en décembre 2011, quand la Commission anticorruption l’avait arrêté. Il devait même faire face à une motion de no confidence, déposée par ses collègues.

Dès lors, cela a été la descente aux enfers bien qu’il eût fondé son parti, le Front Patriotique Rodriguais. Il a fait son retour à l’Assemblée régionale de Rodrigues aux élections de mai 2012, en se faisant élire sur la liste propor- tionnelle, mais a été condamné par la cour intermédiaire en septembre 2012. Cependant, il n’a jamais cessé de clamer son innocence. La Cour suprême devait lui donner raison, en 2016, en renversant la décision de la cour intermédiaire. Cependant, il devait perdre les élections de 2017. Économiste de formation, il est rentré à Rodrigues en 2006 pour se lancer dans la politique.