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Scandale financier: Sobrinho épinglé dans les «suisse secrets»

3 mars 2022, 18:00

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Scandale financier: Sobrinho épinglé dans les «suisse secrets»

Il fait déjà l’objet d’une enquête pour détournement massif de plusieurs millions de dollars à travers la Banco Espirito Santo Angola. Voilà que l’Angolais ayant causé la chute de l’ex-présidente Ameenah Gurib-Fakim se retrouve au milieu d’un autre scandale financier. Tout a éclaté à partir des Suisse Secrets, une enquête journalistique internationale basée sur une fuite de données bancaires concernant 30 000 comptes de la banque Crédit Suisse.

Selon les journalistes auteurs de l’enquête, Alvaro Sobrinho aurait littéralement volé un pactole de 750 millions d’euros de l’État angolais. Cet argent allait servir à la construction d’un million de logements sociaux près de Luanda, la capitale angolaise. En fait, le gouvernement angolais avait agi comme garant auprès de la banque de Sobrinho, la Banco Espirito Santo Angola, pour que Jeosat Angola (une compagnie de construction) bénéficie de cet argent en forme de prêt et construise ainsi les logements sociaux.

Sauf qu’une fois l’argent «décaissé», Sobrinho, selon un des directeurs de Jeosat, l’a convaincu de faire des placements offshore dans plusieurs juridictions. «Je lui ai fait confiance. C’était un directeur-propriétaire de banque.» À partir de là, raconte-t-il, Sobrinho avait le contrôle de tout l’argent qu’il a fait circuler d’une juridiction offshore à une autre.

Jeosat n’a jamais touché l’argent, et les logements sociaux ne sont jamais sortis de terre. Où sont donc passés les 750 millions d’euros ? C’est là que l’enquête Suisse Secrets donne une piste. Les journalistes ont découvert que Sobrinho, à l’époque du «housing scam», avait ouvert 12 comptes bancaires chez Crédit Suisse. Un de ces comptes montrerait une balance de 72 millions de francs suisses. Les autorités portugaises se sont lancées à l’assaut de ces comptes bancaires et dix d’entre eux font l’objet d’enquêtes formelles.

À noter que les données des Suisse Secrets sont partielles et sont ainsi sujettes à des interprétations controversées. C’est notamment un des arguments de Crédit Suisse dans sa réponse à l’enquête.