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Étudiant en Ukraine | Comal Luchan: «J’ai été témoin de passages à tabac et du racisme»
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Étudiant en Ukraine | Comal Luchan: «J’ai été témoin de passages à tabac et du racisme»
Il est arrivé en Pologne sain et sauf, mercredi, après quatre jours d’angoisse. Le Mauricien Comal Luchan, 27 ans, qui résidait à Dnipropetrovsk en Ukraine depuis deux ans, pour des études en dentisterie, a dû fuir son université samedi dernier par peur. Une décision prise en consultation avec ses parents à Maurice, précise-t-il. «J’ai dû commencer à penser comme un évadé dès la première attaque. Tout le monde était paniqué. Il m’a fallu deux jours pour trouver un moyen de transport hors de Dnipro jusqu’à Lviv.»
Pendant plus de 24 heures, il est resté dans un autobus jusqu’à Lviv. Il explique qu’il y avait beaucoup d’embouteillages à cause des contrôles routiers. Après être descendu du bus, il a marché environ 40 km avec ses valises, jusqu’à la frontière de la Pologne pour rejoindre un camp de réfugiés, à 60 km de la frontière d’Allemagne, près de Berlin, où il résidait jusqu’à hier.
Comal Luchan confie avoir vu et vécu le racisme et la discrimination qui prévaut en ce moment près des frontières. Ce qui a été le plus dur pour lui avant de pouvoir entrer dans le camp des réfugiés. «Pendant deux jours, je suis resté dehors dans le froid glacial. J’ai assisté à des passages à tabac, au racisme et la discrimination de la part de l’armée. À l’intérieur du camp des réfugiés, je peux toutefois dire que j’ai pu me détendre. J’ai reçu de la nourriture et les premiers soins, même s’il n’y avait pas assez de lits pour me reposer. Jusqu’à aujourd’hui (hier) je n’ai pas encore fermé l’oeil ou encore pris une douche.»
Hier, Comal Luchan a pris la route pour se rendre chez un Mauricien en Pologne, qui a accepté de l’héberger jusqu’à ce qu’il puisse rentrer à Maurice. Très fatigué et encore sous le choc après tout ce qu’il a vécu, l’étudiant confie cependant être très reconnaissant envers tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, l’ont aidé.
Pour Manoj Luchan, le père de Comal, c’est un vrai soulagement de savoir que son fils est dorénavant sain et sauf. Après deux années sans l’avoir vu, c’était très dur pour Manoj Luchan, son épouse et son autre fils, d’imaginer perdre Comal. «C’est une expérience très traumatisante que nous avons vécue. Nous avons dû apprendre à gérer et nous avons beaucoup prié. Nous pouvons enfin respirer.»
Manoj Luchan confie que son fils et lui sont en contact avec l’ambassade de Maurice à Moscou et en Allemagne pour s’enquérir de la marche à suivre.
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