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Le cardinal Piat plaide pour bâtir des ponts pour reconstruire le dialogue social
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Le cardinal Piat plaide pour bâtir des ponts pour reconstruire le dialogue social
Le cardinal Maurice Piat est revenu sur les effets de la pandémie sur le dialogue social et les défis mis en avant par le Covid-19. Il souhaite que ce temps de Carême puisse permettre une refondation de la société.
Le cardinal Maurice Piat a, hier, donné lecture de sa lettre pastorale lors d’une conférence de presse au diocèse de Port-Louis. Cela, en marge du Carême pour les Mauriciens de foi chrétienne qui a débuté mercredi. Le chef de l’Église catholique à Maurice souligne que «le dialogue social et la transparence ont été des victimes collatérales de cette gestion compliquée de la crise sur plusieurs fronts à la fois. Maintenant que nous entrons dans des eaux plus calmes, il est temps de redonner du souffle au dialogue démocratique, d’encourager une large concertation sociale pour mobiliser toutes les énergies en vue d’une reconstruction – pas seulement économique».
Le cardinal Piat s’est appesanti sur les défis et les épreuves imposés par la crise sanitaire du Covid-19. Il s’attend à un sursaut. «Nous pourrions transformer cette pandémie en un tel moment de refondation en profitant de l’occasion pour encourager un large dialogue social sur les défis qui sont les nôtres en cette période d’après Covid qui s’ouvre devant nous.»
Il a rappelé que le dialogue social est trop dominé aujourd’hui par des bipolarisations, des guerres des chefs de clans qui se font dans une forme de brutalité majorité/ opposition, État/société civile, secteur privé/secteur public, média pro-gouvernemental/média anti-gouvernemental, entre autres. «Chacun veut marquer des points, cherche à se justifier, est prompt à s’offenser. Des interventions de notre politique, de notre société civile, de nos médias ressemblent parfois à un long match assourdissant dans lequel chacun veut ‘annuler’ son adversaire et trouve sa sécurité en discréditant les autres.»
Il ajoute que «cette polarisation engendre une paralysie de la pensée et de l’action dans la vie publique. Le peuple est réduit à un rôle de spectateurs à qui on réserve un match ennuyeux. Les débats d’idées sont surclassés par les querelles partisanes dans lesquelles l’émotion d’appartenance à une communauté ou à un parti prime sur des projets de société argumentés qui répondent aux défis de notre époque».
Maurice Piat affirme aussi que des électeurs - citoyens de la société civile – ont aussi leur responsabilité dans ce dysfonctionnement de notre démocratie. «Ils sont trop nombreux à chercher auprès des politiques des faveurs personnelles, des privilèges claniques au mépris du bien commun», a-t-il fait ressortir.
Le cardinal souhaite que les citoyens aient une responsabilité citoyenne en s’engageant pour le pays et aussi en politique. Il estime que c’est notre devoir et qu’il y a un manque d’éducation politique et de renouvellement de la classe politique.
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