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Bruneau Laurette: «Je comprends que certains peuvent en rire…»
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Bruneau Laurette: «Je comprends que certains peuvent en rire…»
La nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux. L’activiste social et politique de «Linion Sitwayin» a été appelé en Ukraine par les services spéciaux dans la guerre opposant ce pays à la Russie. Nouvelle commentée par les Mauriciens : certains y voient une opportunité et saluent ce dernier pour sa bravoure alors que d’autres se moquent en se demandant pourquoi il a été choisi.
Vous avez été contacté par une agence des services secrets en Ukraine après les attaques russes. Pourquoi exactement ?
Effectivement, on m’a contacté pour venir défendre des civils dans la guerre en Ukraine. Il faut savoir que dans une guerre, il y a des soldats et des civils qui ne savent rien de la situation mais qui se retrouvent malheureusement au centre et en danger. On les appelle les «oubliés» de la guerre. Du coup, voilà pour- quoi je vais en Ukraine. Je n’y vais pas me battre contre les Russes ou contre les Ukrainiens mais tout simplement pour défendre les civils, assurer leurs déplacements et leur transfert sans parti pris.
Que répondez-vous à ces personnes qui en font une blague sur les réseaux sociaux ? On a vu un déferlement de mèmes et de blagues et certains se demandent même si vous y allez pour BLD Vladimir Poutine ?
Rires… Je ne peux que rire. Vous savez, je le redis, je n’ai rien contre Vladimir Poutine. Je comprends que certains peuvent en rire. Chaque chose demande une certaine ouverture d’esprit. La protection des civils, c’est mon métier à la base. Je suis un professionnel et je suis formé pour cela. Je compte des années d’expérience dans le domaine. J’ai été instructeur en technique de défense notamment pour désarmer un adversaire et là je parle du Krav Maga. Je compte aussi de l’expérience en tant que chef d’équipe maritime en Afrique, en tant qu’instructeur d’armes à feu de la National Rifle Association of America, responsable de la sécurité du champ de tir et de la protection rapprochée, ouverte et secrète, des soins aux blessés dans la zone d’intervention et dans la zone SERE.
Que répondez-vous à ceux qui doutent de vos compétences et du fait que vous ayez été appelé ?
J’ai vu que beaucoup se sont posés la question sur les réseaux. J’ai signé l’International Code of Conduct for Private Security Providers, qui est basé à Genève. Il vise à garantir le respect des droits de l’homme et du droit humanitaire international dans les régions où l’État de droit a été mis à mal ou est menacé. Dans un deuxième temps, c’est mon métier. C’est un travail comme un autre, qu’en tant que professionnel, je me dois de faire.
Qu’en est-il du combat que vous menez à Maurice ? Il est inachevé et pourtant vous vous engagez dans un autre à chaud.
Non, il ne faut pas mélanger les choses. Partir en Ukraine est un choix. J’ai reçu plusieurs propositions, notamment l’extraction et la défense de civils, la formation des agents dans une prison aux Seychelles. Néanmoins, j’ai considéré l’option Ukraine car c’est ce dont je suis fait pour. On a besoin de mes services et en plus, on parle d’un combat où il y a eu des morts et où la vie de nombreux civils est en danger. Les gens doivent aussi comprendre que je ne pars pas demain. Il y a toute une logistique à mettre en place avant que je ne fasse le grand saut. Je partirai après le 21 mars, si la guerre perdure car j’ai une grosse annonce de prévue à Maurice avec Linion Sitwayin sur le plan politique.
Malgré toute l’expérience que vous venez de nous conter, n’avez-vous pas peur de partir dans cette zone de guerre quand même ?
La peur, c’est un état d’esprit. Oui, je suis conscient que je peux y aller et ne jamais revenir, y laisser la vie mais si je pense en ce sens, ce serait bête. Ninport ki ler kapav mor. Ou kapav pe sorti dan ou lakaz, enn loto bat ar ou ou mor. C’est ma mission, mon travail, un métier comme un autre. Je n’y vais pas pour me battre contre des soldats russes ou ukrainiens. En revanche, si jamais on m’attaque, je vais me défendre, bien sûr.
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