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Budget 2022-23: Le Trésor public appelle les ministères à se serrer la ceinture

14 mars 2022, 15:00

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Budget 2022-23: Le Trésor public appelle les ministères à se serrer la ceinture

Le gardien des finances publiques monte au créneau et exige aux hauts cadres des ministères et départements gouvernementaux de la responsabilité financière. Pas question d’abus dans la gestion des fonds publics avec des gaspillages liés aux surcoûts des projets et aux abus dans les paiements des heures supplémentaires. Le contexte économique ne tolérera pas de tels écarts, souligne le secrétaire financier dans sa circulaire adressée à leur égard.

Dev Manraj réclame en fait aux chefs de la fonction et d’entités publiques une meilleure compréhension de la conjoncture actuelle quand ils formuleront leurs propositions budgétaires et soumettront des estimations indicatives (indicative estimates) pour la période 2023-24 et 2024-25. Car le déclenchement de la guerre russo-ukrainienne exercera de fortes pressions sur l’économie mondiale. Cela, alors même qu’en janvier, bien avant l’invasion ukrainienne, le Fonds monétaire international a révisé à la baisse la croissance économique en 2022 par 0,5 point de base, à 4,4 %.

Or, avec cette guerre susceptible de perdurer dans cette partie du monde, la reprise sera fortement compromise, selon le secrétaire financier. D’où l’urgence d’ajouter davantage de résilience dans le prochain Budget 2022-23 au moment de sa préparation, pour permettre au pays de faire face aux nouvelles urgences économiques dictées par le Covid et aujourd’hui par l’effet de la guerre en Ukraine.

L’appel du secrétaire financier, presque un rituel chaque année avant le coup d’envoi des consultations budgétaires, vise à placer les agents de supervision devant leurs responsabilités. Notamment de faire preuve d’un certain réalisme économique quand il s’agit de définir des priorités, et ce, pour s’assurer de la soutenabilité des finances publiques, tout en améliorant la qualité des services publics.

Le Trésor public est conscient que les finances publiques sont sous forte pression, notamment avec des secteurs qui peinent encore à décoller, comme le tourisme. Pour preuve, ce secteur n’a accueilli que 262 000 touristes depuis l’ouverture des frontières le 1er octobre 2021 jusqu’à fin février, soit une moyenne de 52 000 visiteurs par mois. Ce qui est largement insuffisant pour atteindre l’objectif d’un million de touristes en 2022. Et, ainsi, viser, selon le ministre des Finances, une croissance de plus de 6 % pour l’année calendaire 2022. Les effets combinés du Covid et de la guerre en Ukraine sont venus changer la donne complètement.

Avec l’envolée du cours du Brent dépassant la barre de USD 120 le baril aujourd’hui et qui pourrait atteindre, selon les spécialistes, USD 200 le baril si les États-Unis appliquent un embargo total contre la Russie, le Trésor public est conscient des effets négatifs de cette guerre sur la facture pétrolière.

Du coup, le prochain exercice budgétaire compte mettre le paquet pour exploiter des sources énergétiques alternatives, avec l’énergie renouvelable mais aussi développer des stratégies de substitution à l’importation, notamment pour les produits manufacturés et alimentaires. Résultat, réaliser des économies conséquentes sur le front de ces produits fortement soumis aux chocs pétroliers et à l’inflation des prix des matières premières.

Décidément, la nouvelle normalité du Covid aura à prendre en compte l’effet économique de la guerre en Ukraine.