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Accueillir un million de touristes: les opérateurs sceptiques
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Accueillir un million de touristes: les opérateurs sceptiques
Mercredi, Steven Obeegadoo a fixé un objectif à atteindre jusqu’à la fin de l’année : «Accueillir au moins un million de touristes d’ici décembre 2022.»
Cette éventualité a été posée à ceux qui oeuvrent dans ce secteur, et tous peinent à y croire pour le moment. C’est même «irréalisable», soutient d’emblée Bissoon Mungroo, président de l’Association des hôtels de charme. Il évoque un point qui pèse lourd dans la balance : «le climat incertain à cause du conflit entre l’Ukraine et la Russie». «Pour le moment, on vit au jour le jour. Il ne faut pas oublier que la majorité des touristes proviennent de l’Europe.»
L’hôtelier avance qu’avec les sanctions qui tombent contre ces pays, les touristes risquent d’avoir peur de voyager. Sans carburant, les avions ne vont pas voler et donc les tour istes ne pourront pas se déplacer. Bissoon Mungroo pointe aussi du doigt le Covid-19, qui est loin d’être terminé. «Pendant deux ans, les touristes n’ont pu voyager. Mais la liberté que ces derniers avaient de pouvoir aller où bon leur semble, elle leur a été presque enlevée aujourd’hui, avec les restrictions.» Il faut penser à la période de basse saison. «Et si on l’enlève, il ne va nous rester que trois mois, jusqu’à décembre. Est-ce que l’on doit uniquement se fier à cette période pour rechercher autant de touristes ?»
Le président de l’Association des hôtels de charme avance qu’en prévision des vacances de Pâques, les hôtels avaient l’habitude d’afficher complet. «Ce n’est plus le cas maintenant. C’est à peine si nous atteignons les 35 à 40 % d’occupation. Donc, comment l’on peut prévoir jusqu’à la fin de cette année?» Selon les estimations de Bissoon Mungroo, le pays pourrait accueillir entre 600 000 à 850 000 touristes jusqu’à la fin de l’année.
Pour le président de l’Hotel and Restaurant Employees Union (HREU), Preetam Bhugloo, la situation n’est guère réjouissante actuellement. «Dans un hôtel au Morne, pendant deux semaines de cela, nous avons accueilli 590 clients, mais après, cela a été le calme plat. On espère que pour la pér iode de Pâques, les clients habituels feront le déplacement.»
Mais le syndicaliste a des doutes, sur tout avec le conflit entre l’Ukraine et la Russie. «En tout cas, on ne voit pas une croissance au niveau des différents hôtels du pays. Juste les week-ends, vous avez des Mauriciens présents mais après, c’est tranquille.»
Il met aussi en cause le Covid-19. «Ceux qui ont attrapé le virus craignent de voyager, surtout sur de longues distances. J’ai des connaissances françaises qui se retrouvent dans ce cas de figure. Ces personnes préfèrent visiter d’autres régions de l’Hexagone . En tout cas, atteindre le million de touristes, je vois que ce sera très difficile d’y arriver.»
C’est aussi le ressenti de Jency Mavungal, Marketing Manager à l’Asso Villa – Domaine de la Nature à Belle-Mare. Elle soutient que le secteur peine à se relancer, même plus de six mois après la réouverture des frontières. Elle ajoute : «Même, au niveau local, la relance est lente. Peut-être que les personnes attendent un assouplissement des restrictions pour venir. Pour le moment, nous ne faisons que quelques événements déjà programmés avec nos 50 invités.»
En tout cas, la MTPA a du pain sur la planche pour que cet objectif soit atteint.
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