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Meurtre à Highlands: Partis à sa recherche, les frères de Darsen Chellen n’ont trouvé que ses savates

19 mars 2022, 18:00

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Meurtre à Highlands: Partis à sa recherche, les frères de Darsen Chellen n’ont trouvé que ses savates

Le cadavre de Darsen Chellen, 31 ans, plus connu comme Rouben, a été retrouvé à Highlands, dans la nuit de lundi dernier. Il portait plusieurs lacérations sur le corps, dont une profonde à la nuque. Selon un témoin, son corps a été balancé d’une voiture. Deux hommes ont été arrêtés dans le sillage de ce meurtre et sont détenus.

«Le corps sans vie de Darsen Chellen a été retrouvé à l’intersection de Railway Road et Belle Terre Road à Highlands.» Cette phrase, entendue sur les ondes d’une radio privée, mardi matin, résonne encore dans la tête de sa mère, Neerosini Chellen. En l’entendant, c’est comme si que cette habitante de Phoenix avait reçu un coup de massue. Malgré l’information à la radio, elle n’arrivait toujours pas à croire qu’il s’agissait bien de son Rouben, qui était son bras droit, celui qui faisait bouillir la marmite et qui était le pilier de la famille, qui avait été tué.

Pour en avoir le cœur net, elle s’est rendue au poste de police de St-Paul en compagnie de son benjamin. Les policiers les ont dirigés vers l’hôpital Victoria, Candos. Sur place, elle a vu que l’on transportait un cadavre dans un sac noir. Elle a ressenti un serrement au coeur car c’était celui de son fils. «Se la ki monn kone ki tou inn fini», sanglote cette mère de six enfants. Darsen est le deuxième enfant qu’elle perd dans des circonstances tragiques. En 2009, son troisième fils, Davissen, est mort noyé aux Sept Cascades. Il n’avait que 17 ans. Les funérailles de Darsen Chellen ont eu lieu le même jour, à Port-Louis. Ses proches réclament la vérité et demandent que justice lui soit rendue.

Quelques minutes avant le drame lundi, Darsen Chellen avait regardé des télénovelas en famille. Aux alentours de 18 h 30, il a signalé à sa mère qu’il se rendait à la boutique pour acheter des cigarettes et un yaourt pour elle. Mais les minutes puis les heures se sont écoulées sans que Neerosini Chellen ne voie apparaître son fils. Inquiète, elle l’a appelé à plusieurs reprises sur son portable, mais le téléphone était éteint. Vers 22 heures, ses frères sont sortis pour aller à sa recherche. Ils ont battu toutes les rues de St-Paul et de Phoenix. En arrivant à Clairfonds No 3, les frères Chellen ont retrouvé les savates de leur grand frère, mais lui est demeuré introuvable. Ils ont poursuivi les recherches encore un peu avant de rentrer à la maison. «Si selment nou ti al pli boner, nou ti pou trouv li», pense son petit frère. Les Chellen ont passé une nuit blanche lundi. «Pa ti so labitid ale pa retourne», indique Neerosini Chellen.

Aveux d’agression

Jusqu’à présent, elle ignore ce qui est arrivé à son fils. Deux hommes, des voisins à Clairfonds, Phoenix, ont été arrêtés. Ils sont Naushad Ali Soogun, un chauffeur de taxi de 46 ans, et Owen Kistnen, 23 ans. Le quadragénaire, qui a été interrogé en présence de son homme de loi, a avoué avoir frappé la victime car, selon lui, ce dernier avait proféré des jurons en passant devant chez lui alors qu’une session de prières s’y tenait. La mère de la victime est encore plus troublée car elle connaît très bien le présumé meurtrier de son fils. Rouben a travaillé pendant une dizaine d’années chez les proches du chauffeur de taxi et toujours pendant le mois du Ramadan.

«Ler mo misie mor an 1998, Rouben inn koumans travay. An lan 2000, linn al travay kot bann-la. Mo bann garson inn grandi laba mem. Rouben ti pe dormi laba mem. Pandan so mwa Karem, li ti pe travay dan patisri. Kifer inn ariv sa? Zordi zot pren lavi mo zanfan. Mo garson pa ti lour pou mwa li. Li ti trankil. Zame mo pa finn gagn problem ek li.» Ce meurtre est aussi the talk of the town à Phoenix. Les habitants veulent également comprendre ce qui s’est passé. «Rouben ti korek. Li ti abitie bat enn ti zafer ar nou mais li ti trankil. Zame li pa finn gagn problem ek personn», explique un habitant du coin. «Mo res bet kouma Owen Kistnen impliké ladan parski li enn garson dou», dit Vanessen Chellen, le frère aîné de Darsen.

Au domicile d’Owen Kistnen, c’est la consternation. Sa mère, qui a accepté de nous parler, considère que son fils est injustement mêlé à ce meurtre. «Mon fils est quelqu’un de très sensible, qui est incapable de faire du mal à une mouche. Demandez à qui vous voulez dans le voisinage et ils vous diront qu’il ne peut être impliqué dans ce meurtre. Je suis sûre de son innocence», déclare, désemparée, cette habitante de Clairfonds, Phoenix.

Elle explique qu’après être rentré de son travail, lundi, son fils a fait une sieste. Il s’est réveillé au milieu de la nuit car il devait aller déposer des devises à un ami, qui se rendait à l’étranger le lendemain pour une intervention chirurgicale. Mais il a été stoppé en cours de route par la Criminal Investigation Division de Phoenix, qui l’a appréhendé.

Lors de son interrogatoire, Owen Kistnen, qui travaille dans une banque et qui a un casier judiciaire vierge, a expliqué qu’il roulait en voiture quand il a eu l’impression que ses roues avaient heurté quelque chose mais il ignorait ce que c’était et il ne s’était pas arrêté pour le vérifier. Or, il a été arrêté parce qu’un témoin a remis le numéro d’immatriculation de son véhicule aux policiers, affirmant qu’il avait vu un corps être jeté de cette voiture. Owen Kistnen nie ce fait.

Mahima Naomi Gunga, poignardée par son grand-père, défendait sa fillette

Le village de Camp-de-Masque est en émoi et plus particulièrement les habitants de l’Avenue Rossignol, car un meurtre s’y est déroulé. Et la victime, Mahima Naomi Gunga, 19 ans, a été tuée par son grand-père. C’est arrivé jeudi soir. Le suspect lui a planté un couteau en plein cœur et elle s’est écroulée dans une mare de sang. Elle est morte sur le coup. Les policiers de Camp-de-Masque, de la Criminal Investigation Division (CID) de Brisée-Verdière, de l’Emergency Response Unit, du Field Intelligence Office, de la Scene of Crime Unit et les ambulanciers du Service d’aide médicale d’urgence se sont rendus sur les lieux aussitôt l’alerte donnée.

Mahima Naomi Gunga

Le compagnon de Mahima Naomi Gunga, Hans Michael Maroudan, âgé de 21 ans, raconte, dans sa déposition, qu’une dispute a éclaté entre sa compagne et le grand-père de celle-ci aux alentours de 20 heures. À ce moment-là, lui se trouvait dans leur chambre en compagnie de la fille de sa compagne, qui a quatre ans. Il a entendu Dhananjaye Toolooa, 72 ans, qui vit dans la même maison mais dont les quartiers sont séparés par une porte vitrée, qui injuriait sa petite-fille. La raison de cette prise de bec était que quelques heures plus tôt, le grand-père avait réprimandé la fillette de Mahima Naomi Gunga, qui avait fait du désordre.

Mécontente que son grand-père s’en soit pris à sa fille, Mahima Naomi Gunga a voulu obtenir des explications de son aîné. Elle est entrée dans ses quartiers. Elle l’a rejoint dans sa chambre où il se trouvait et lui a reproché ses propos envers sa fillette. Le ton est monté entre eux et la dispute a dégénéré. Dans un accès de colère, la jeune femme a brisé la vitre de la porte séparant leurs quartiers respectifs. Le suspect est entré dans une rage folle et s’est mis à insulter sa petite-fille ainsi que le concubin de la victime. Hans Michael Maroudan, qui a alors été aux nouvelles, ajoute qu’il a vu le suspect se saisir d’un couteau de cuisine et le planter dans l’estomac de sa compagne, qui hébétée, s’est écroulée en se vidant de son sang. Le suspect a, cependant, tourné le dos et a quitté la pièce, l’arme du crime encore à la main.

Dhananjaye Toolooa.

L’autopsie de Mahima Naomi Gunga a été pratiquée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, médecin légiste. Il attribue la mort de la jeune femme à une stabbed wound to the chest. D’après des proches de la famille, les relations entre le grand-père et sa petite-fille se sont détériorées depuis que Mahima Noami Gunga a fait emménager Hans Michael Maroudan chez eux. Dhananjaye Toolooa ne voyait pas cette nouvelle relation d’un bon œil. Ce qui donnait lieu à de fréquentes disputes depuis ces deux dernières semaines. Touletan ena lager ant zot me pa ti kone ki sa ti pou dezenere sa kalite-la», a déclaré un voisin.

Quant au septuagénaire, il a été arrêté le jour même par la CID de Brisée-Verdière et répond d’une accusation provisoire de meurtre. Lorsqu’il était en route pour le poste de police à des fins d’interrogatoire, il paraissait sous le choc et ne pouvait s’exprimer. Il a fini par avouer avoir tué sa petite-fille dans un accès de colère. La fillette de quatre ans a été momentanément prise en charge par une voisine, le temps pour la famille de compléter les procédures policières.

La maison où le drame sanglant s’est joué.