Publicité
Enlèvement des tatouages au laser: traitement coûteux, chronophage et pas fait pour tout le monde
Par
Partager cet article
Enlèvement des tatouages au laser: traitement coûteux, chronophage et pas fait pour tout le monde
Depuis le 11 mars, les policiers ont été informés que ceux portant des tatouages visibles devront les faire enlever d’ici le 11 mai prochain. Une décision du commissaire de police, Anil Kumar Dip, qui ne fait vraiment l’unanimité chez les principaux concernés et le public en général. Alors que certains ont déjà fait comprendre publiquement qu’ils ne vont pas se plier à la nouvelle règle, d’autres ont déjà commencé à prendre rendez-vous pour se faire enlever leurs tatouages. Mais où cela peut se faire, comment et quels en sont les risques ?
Se faire tatouer est une question de minutes ou d’heures qui restent inoubliables pour la personne qui va le faire, mais l’enlever est une tout autre histoire. En effet, il n’existe pas de remède miracle ou magique pour se faire enlever un tatouage. Il faut passer par le traitement au laser qui est disponible principalement dans des cliniques privées. Une de ces cliniques offrant ce traitement, se situant dans les Plaines-Wilhems, a accepté de nous rencontrer après beaucoup de persuasion. Mais anonymement, car ils ne veulent pas se mêler à la polémique.
«Depuis lundi nous avons eu plusieurs appels pour nous demander les prix et les disponibilités», nous explique un employé. Selon ce dernier, certains sont même venus de l’avant pour demander un rendez-vous en «urgence». «Mais il y a plus d’appels pour se renseigner que pour prendre rendez-vous et on sent dans la voix de certains une indécision.» Cependant, il explique que même si cela fait polémique maintenant, lorsqu’il y a des recrutements au niveau de la police et des pompiers, entre autres, il y a plusieurs appels de ce genre.
Dans une autre clinique qui se trouve dans l’Est, un représentant abonde dans le même sens. La direction explique que depuis le week-end dernier, leurs boîtes de messagerie sur les réseaux sociaux sont remplies de demandes de prix, de disponibilité ou d’informations sur le sujet. Nos interlocuteurs nous affirment qu’ils pourront certainement enlever les tatouages des policiers qui le souhaitent, s’ils sont aptes à faire des traitements au laser, mais que le délai qui a été donné à ces derniers est très court. «Un petit tatouage peut nécessiter au minimum trois sessions de traitement au laser avec des périodes de ‘repos’ entre chaque séance. Si ce sont des tatouages assez gros, cela peut s’étaler jusqu’à 10 séances et il est quasi impossible de le faire en deux mois», indique la clinique de l’Est.
En effet, notre interlocuteur nous explique qu’il est impossible de donner un délai au traitement de laser car tous les patients ne sont pas les mêmes et leurs tatouages non plus. «Tout dépend de l’encre, de l’épaisseur ou encore de la taille du tatouage.»
En ce qui concerne le prix, les cliniques n’ont pas vraiment voulu aborder le sujet. Cependant, ils expliqueront que cela varie de Rs 500, pour enlever des initiales par exemple, à plus de Rs 12 000 pour un tatouage qui s’étale sur une grande partie du corps.
Consultation médicale nécessaire
Ce traitement ne comporte-t-il pas de risques ? Les cliniques assurent que non. «Nous sommes des professionnels et on a reçu des certifications pour cela. Nous n’allons pas blesser un patient mais il nous arrive de refuser des patients compte tenu de leur état de santé. Il y a certaines pathologies dont peut souffrir un patient qui empêchent un traitement au laser. Une consultation est nécessaire et il y a des formulaires à remplir avant de faire un traitement au laser», explique une source à la clinique des Plaines-Wilhems.
Le Dr Yasine Beeharry, dermatologue, explique qu’en effet, le traitement au laser n’est pas dangereux. Toutefois, tout le monde ne peut se faire enlever un tatouage. «Si un policier a, par exemple, une maladie virale ou bactérienne de la peau, il ne pourra pas faire un traitement au laser car cela pourrait causer une infection.» Le médecin ajoute que ceux ayant une peau à tendance chéloïde, ou qui ne se cicatrise pas vite, ne pourront pas non plus le faire. «Faire enlever un tatouage par devoir puis faire d’autres traitements à cause de cela, ce n’est pas idéal.»
Pour ceux souffrant de diabète, par exemple, si leur maladie n’est pas contrôlée, il vaut mieux ne pas s’aventurer dans un traitement au laser. «Ce qui est le plus important, c’est où le faire. C’est une intervention qui demande un avis professionnel. Car l’après traitement est tout aussi important. Par exemple, beaucoup devront faire attention à ne pas être exposés au soleil car la peau sera plus sensible. D’autres encore, qui sont bruns par exemple, sont plus à risque d’avoir une hyperpigmentation ou hypopigmentation de la peau. Il faut des conseils et des suivis professionnels dans ces cas-là.»
Et si un policier souffre d’une de ces pathologies ou n’a pas pu terminer ses séances ? L’inspecteur Shiva Coothen explique qu’il passera par une procédure disciplinaire et que son dossier sera évalué.
Publicité
Les plus récents