À Camp-de-Masque, Johanan Toolooa, le fils de Dhananjaye Toolooa, reçoit la visite des officiers de la Child Development Unit pour discuter des procédures pour la garde de la petite ce samedi 19 mars. Nous rencontrons Adarsh Samo-Burthia, âgé de 23 ans et déjà père de deux enfants de deux compagnes différentes à Mont-Ida. Il a déjà refait sa vie. Son aînée qui est âgée de quatre ans avait pour mère Naomi Mahima Gunga qui a été tuée par son grand-père Dhananjaye Toolooa âgé de 72 ans dans la soirée du 17 mars à Camp-de-Masque.

Le regard perdu dans ses pensées, à peine s’il a envie de faire une conversation. Mais au fur et à mesure que nous lui demandons s’il veut la garde, il n’hésite pas à déclarer qu’il est prêt à tout pour cette petite fille. Il ajoute que Johanan Toolooa prend en charge sa petite fille en attendant que la cour tranche. «Li dir mwa li pa pou donn mwa zanfan-la. Je me suis rendu au poste de police pour faire le nécessaire mais la police m’a expliqué que c’est à la cour de décider à qui reviendra la garde de la petite fille.»

Le jeune, d’un air décidé, ajoute qu’il ne baissera pas les bras car il a tous les droits d’avoir la garde de sa fille. «Monn déklar li sa zanfan-la.» Parlant de Mahima Gunga, il indique : «Après notre séparation, nous avons trouvé un accord sur les droits de visite pour notre fille. Elle venait la quitter et la petite restait pendant deux ou trois jours et elle repartait quand sa mère venait la récupérer.»

Il avoue que sa relation avec Mahima Gunga s’est détériorée en raison de problèmes familiaux. «Sa famille provoquait tout le temps une bagarre et à chaque fois cette histoire finissait au poste de police. Elle habitait avec moi à Mont-Ida mais sa grand-mère venait la chercher pour aller faire un tour et au retour une bagarre éclatait entre nous. Un beau jour, je n’en pouvais plus et nous nous sommes séparés pour l’équilibre mental de notre fille.»

Adarsh Samo-Burthia est soudeur et dit gagner sa vie afin de soigner sa famille. «Depuis notre séparation, ma fille n’a jamais manqué de quoi que ce soit. Je préférais lui acheter ce dont elle avait besoin car l’argent que j’envoyais pour les besoins de ma fille finissait dans les poches de sa mère.»

Il dit pouvoir assumer son rôle de père sans problème malgré ses 23 ans. «Ma fille n’a jamais été un souci pour l’élever car elle porte mon nom. Je n’ai jamais fui mes responsabilités et j’assume toujours mon rôle envers ma petite fille qui a tout juste un an ce samedi.»

Nous lui posons la question si son épouse actuelle sera d’accord pour que sa fille vienne vivre avec eux. «Mahima venait toujours quitter notre fille chez nous quand elle avait besoin de sortir. Celle-ci est habituée à elle car elle prend bien soin d’elle. Nou pa pou les mo zanfan lor simin. Elle l’aime comme son enfant.»