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Petite-Rivière: Aniketh Dookhit meurt après une chute d’un véhicule de police

21 mars 2022, 18:00

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Petite-Rivière: Aniketh Dookhit meurt après une chute d’un véhicule de police

Le temps s’est arrêté chez les Dookhit, à Petite-Rivière. Leur fils, Aniketh, 26 ans, a péri dans la nuit de samedi, à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, où il était admis depuis mardi. Il était accusé de vol d’arouille. Il a fait une chute en tentant de s’enfuir d’un véhicule de la police. Le drame s’est joué à environ un kilomètre de sa maison.

Aniketh Dookhit était recherché pour le vol de 100 kg d’arouille, d’une valeur de Rs 15 000, depuis le 8 février. Il a été arrêté lors d’une opération «Rise Up», de la Criminal Investigation Division (CID) de l’Ouest, mardi. Lors de son interrogatoire, il avait été identifié par le propriétaire, un habitant de Gros-Cailloux. Le suspect avait comparu en cour le même jour. La police a objecté à sa remise en liberté et il a été reconduit en cellule. 

Lors de son transfert de la cour de Bambous, ce père de deux enfants en bas âge a ouvert la porte arrière du véhicule en marche de la police pour tenter de s’enfuir, alors qu’ils étaient arrivés à la hauteur d’une quincaillerie de Petite-Rivière. Mais il a été grièvement blessé à la tête en tombant. Les policiers l’ont ramassé et l’ont mis dans le caisson, visiblement inconscient. Il avait, dans un premier temps, été conduit au centre de santé du village avant d’être transporté à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, où il a été admis à l’unité des soins intensifs. 

La police a fait une déclaration au poste concernant la chute du détenu, le même jour. Les policiers ont expliqué que le détenu avait passé ses mains menottées au-dessus de la vitre pour ouvrir la porte de l’extérieur. Il se trouvait sur le siège passager en compagnie d’un policier, pendant qu’un autre conduisait. Toutefois, une vidéo, visible sur lexpress.mu, montre que les deux policiers descendent de l’avant, chacun d’un côté. 

Le jeune homme aurait expliqué, après sa chute, d’après la police, qu’il ne voulait pas aller en prison. «Misié mo finn fek gagn ‘case’, mo pa anvi al dan prizon ankor pou sa, akoz sa mo finn rod sové.». Alors que la police l’a informé qu’il serait poursuivi pour tentative de fuite, le maçon avait de nouveau expliqué aux policiers qu’il ne voulait pas aller en prison. «Sorry misié pou séki finn arivé, pa met mwa dan ‘cell’.» 

Le lendemain, ses proches, ayant appris la nouvelle, ont retenu les services d’un homme de loi, Me Rouben Mooroongapillay. Ils se sont rendus à l’Independent Police Complaints Commission pour porter plainte pour négligence policière. Me Rouben Mooroongapillay, que nous avons contacté, explique qu’il attend les conclusions préliminaires de l’autopsie et qu’une déposition sera faite, car ce décès est dû à une négligence. «Je compte demander une enquête judiciaire sur la cause et les circonstances de ce décès.» 

Au domicile des Dookhit, à Albion Road, Petite-Rivière, le deuil est difficile. Malgré les mauvaises fréquentations du jeune homme, qu’ils surnommaient Sarvesh, les proches ne s’attendaient pas qu’il trouve la mort dans des circonstances aussi tragiques. «Li pa mérit enn lamor parey. Mardi, 8 h 30, bann lapolis inn vinn divan laport inn dir li ki li bizin vinn avek zot. Linn alé bien, trankil. Li ti bien. Bannla inn dir li pou pran enn ti lanket ek li, si pa li sa, pou rétourn li. Finalman, linn pas lakour li pann gagn kosion. Landimé gramatin ki nou’nn koné kinn arivé», explique son père, Dilipkumar Dookhit. L’homme est abattu. Il a pendant longtemps souhaité que son fils, aîné d’une fratrie de trois enfants, se ressaisisse et change ses fréquentations. Sarvesh Dookhit volait pour pouvoir se procurer de la drogue, selon ceux qui l’ont côtoyé. 

L’autopsie du jeune homme a été pratiquée hier matin par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal. Il a attribué son décès à une fracture du crâne et une hémorragie intracrânienne. Ses funérailles ont eu lieu ce matin.

Sollicitée pour une réaction, la cellule de communication de la police explique avoir pris connaissance de ce dossier et avance qu’une enquête est en cours pour faire la lumière sur les circonstances de cette affaire.