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Le Morne │ Des squatteurs chassés: «Nou pa pou kit later nou zanset»
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Le Morne │ Des squatteurs chassés: «Nou pa pou kit later nou zanset»
Ils squattent des terres au Morne, à l’endroit dit Le petit Morne, plus exactement. La justice leur a demandé de partir. La semaine dernière, ils ont même reçu la visite d’officiers de la Special Supporting Unit, munis de fusils et de policiers de la force régulière. N’empêche, ils sont catégoriques : ils n’ont pas l’intention de partir…
«Nou pa pou kit later nou zanset. Nou lavi isi», affirment les membres de ces cinq familles, qui comptent au total quelque 25 membres. Leurs ancêtres, font-ils valoir, ont vécu là à partir de 1836. Parmi, Jason Eole, qui gagne sa vie en cultivant des légumes qu’il revend aux villageois. Il élève également des chèvres et des cochons. Pour lui, quitter son endroit équivaudrait à mettre fin à une vie qu’il a pris du temps à bâtir. «Mon monde s’écroulerait…»
«Si tir nou la, kot pou met nou? Porlwi? Nou fini abitié ek nou lamer, travay later nou», lâche, pour sa part, Joana Albert, le coeur gros. Tous se posent la question : pourquoi cible-t-on cinq familles seulement, alors qu’il y en a 65 qui vivent sur le terrain ?
«Nos ancêtres ont grandi ici depuis le temps de Chacha Ramgoolam qui nous avait laissé cette terre. Elle regorge d’histoires. On y plantait du maïs qui servait à nourrir tout un village», raconte la doyenne du groupe. Si la police avait rebroussé chemin il y a quelques jours, et que les maisons n’ont pas encore été démolies, les habitants concernés disent ne pas comprendre pourquoi ils doivent partir.
Mais leur éviction ne serait qu’une question de jours…
Ce que dit la justice
<p>Si les squatteurs affirment ne pas comprendre cette soudaine éviction, toujours est-il que la justice avait déjà tranché en ce qui concerne cette affaire en novembre 2021. Sollicitée à ce propos, la propriétaire du terrain, Agathe Desvaux, nous a référés à son homme de loi, M<sup>e</sup> Michel Ahnee, chargé du dossier. Ainsi, en novembre 2021, un ordre avait été émis par le juge Gunesh Balaghee, stipulant clairement que les squatteurs devaient quitter le terrain avant la fin du mois de janvier 2022. Les principaux concernés n’ont pas fait appel de ce jugement.</p>
<p>Si les familles vivant au Petit Morne affirment qu’elles sont chassées de ces terres afin qu’un projet de construction de villa puisse y voir le jour, on apprend qu’en fait, ledit terrain sera utilisé pour la mise en place d’un projet social qui contribuera à créer plus de 100 emplois dans la région.</p>
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