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[Dossier] Roger de Boucherville, ce condamné à mort qui a vécu 91 ans…
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[Dossier] Roger de Boucherville, ce condamné à mort qui a vécu 91 ans…
Il avait payé sa dette à la société : 25 ans en prison pour le meurtre d’un chauffeur de taxi. Mais Roger de Boucherville, surnommé le «Parrain», entre autres, n’avait pas coulé des jours tranquilles en prison. Il était connu pour son mauvais comportement. Et après sa libération, il avait été condamné pour blanchiment d’argent.
Son crime
Chauffeur de taxi poignardé et enterré au Morne
Le matin du 5 janvier 1986, Sooriadev Jodhun, 28 ans, chauffeur de taxi, quitte son domicile à Morcellement St-André pour rejoindre des amis à Roche-Bois. Ils font l’escalade de la montagne du Pouce. Le chauffeur de taxi est de retour à Roche-Bois vers 17 heures. L’express du mercredi 9 juillet 1986 rapporte qu’après avoir pris «un bain et un apéritif», le chauffeur reprend la route et rentre chez lui.
Le lendemain, 6 janvier, la disparition de Sooriadev Jodhun est signalée à la police par ses proches. Le même jour, Solange de Boucherville, belle-sœur de Roger, qui est parmi les clientes de Sooriadev Jodhun, vient rendre visite aux parents de ce dernier. Elle apprend avec surprise que le chauffeur n’est pas encore rentré chez lui. Les recherches sont lancées. La voiture immatriculée AE 462 appartenant à Sooriadev Jodhun est retrouvée à proximité de Cité Martial. Dans la voiture, la police retrouve des vêtements et des traces de sang. Les empreintes digitales prélevées dans la voiture correspondent à celles de Roger de Boucherville.
Un cadavre en état de décomposition avancé est découvert dans un endroit peu fréquenté – Dilo Pouri – au Morne par des pêcheurs. Le corps est identifié comme étant celui de Sooriadev Jodhun, le 16 janvier 1986. Roger de Boucherville a 53 ans. Il est arrêté pour l’assassinat du chauffeur de taxi. Il lui est reproché d’avoir poignardé Sooriadev Jodhun le 5 janvier, avant d’enterrer son cadavre sur la plage, au Morne. Durant le procès, il apparaît que Roger de Boucherville soupçonnait le chauffeur d’entretenir des relations intimes avec sa belle-sœur.
Peine capitale
Une dizaine d’années à attendre l’échafaud
Roger de Boucherville est condamné à la peine capitale. Il entame des actions légales pour que sa peine soit réduite. À la suspension de la peine de mort en 1995, celle-ci est commuée en condamnation à vie. Lors de l’amendement du Code pénal de 1985, le maximum de peine infligé à un individu est passé de 20 à 30 ans de prison pour la condamnation à vie. Le 2 septembre 2004, Roger de Boucherville dépose une motion à la Cour suprême, estimant que la condamnation à vie prononcée contre lui, le 21 février 1986, pour un délit commis le 5 janvier 1984, devrait être de 20 ans à compter du 21 février 1986.
Il va jusqu’au Conseil privé de la Reine (l’«appeal as a poor person» lui est accordé, parce qu’il n’a pas les moyens de payer). Le Conseil privé estime que la prison à vie est anticonstitutionnelle. Le «full bench» de la Cour suprême se penche sur son cas et fixe sa peine à 25 ans de prison. Il n’aura pas droit à une remise de peine.
Les deux autres protagonistes
Pas de précédent concernant un coaccusé
Le jeudi 21 avril 1994, l’express publie dans son intégralité le verdict du Conseil privé de la Reine concernant l’appel de Roger de Boucherville. Deux témoins sont mentionnés : Serge Laval Lourdes et Jocelyn Marmite.
Dans le cas de Lourdes, il a déclaré qu’il était présent au moment du crime. Il est coaccusé avec Roger de Boucherville. Mais les law lords écrivent : «So far as the researches of counsel have been able to discover, there is no precedent dealing with this situation in the United Kingdom or Commonwealth.»
Serge Laval Lourdes, acquitté de «murder» et condamné pour «manslaughter», avait écopé de 20 ans de prison.
Frasques en détention: «45 fautes répertoriées»
Propos vulgaires à l’égard des gardiens de prison, refus de se raser, de la nourriture jetée par terre. Ce sont là quelques-uns des exemples de mauvaise conduite reprochés à Roger de Boucherville pendant qu’il purge sa sentence. Un document déposé en Cour suprême recense «45 fautes» pendant son incarcération.
Blanchiment d'argent condamné...après sa libération
Le prisonnier portant le matricule AU 748 a été au centre d’une affaire de drogue entre les murs de la prison centrale. Le 9 janvier 2007, des stupéfiants sont retrouvés dans la cellule de Roger de Boucherville. De même que des batteries de téléphones portables, une somme d’environ Rs 48 000 et des objets divers, tel qu’un cutter et des flacons de parfum.
Le prévenu est alors le doyen des prisonniers. Il est libéré le 20 février 2011. Dans l’affaire de blanchiment d’argent, le verdict tombe, le 29 novembre 2011, en cour intermédiaire. Le récidiviste et ancien condamné à mort Roger de Boucherville écope de Rs 25 000 d’amende pour blanchiment d’argent.
Jean Bruneau a dédié un chapitre au «parrain» dans son livre sur la prison
Le doyen des prisonniers de Maurice a quitté la prison centrale le samedi 19 février 2011, après y avoir passé un quart de siècle, à 80 ans. Il se faisait appeler le parrain de la prison. Jean Bruneau, l’ancien commissaire des prisons, se souvient qu’il avait du caractère. «Je l’avais interviewé pour mon livre, ‘Fenêtres ouvertes sur la prison mauricienne’. C’est là que je l’ai connu un peu plus. Il travaillait à la municipalité de Curepipe, comme gardien au cimetière de Bigara. Il avait eu des démêlés avec la justice très jeune. Il avait volé des fruits à l’époque. Il s’était même évadé de la prison alors qu’il était adolescent. Il était à la prison de Petite-Rivière à ce moment-là. Il a marché dans la cascade pour sortir à St-Jean.»
Cette forte tête avait souvent des altercations avec des gardiens de la prison. «Il était un fonceur et a travaillé dur. Il exerçait le métier de cordonnier à la prison centrale.» Le «Parrain» bénéficiait de repas différents des autres prisonniers. «Certains prisonniers avaient une influence sur d’autres détenus et il en faisait partie. Cela ne se passait pas à mon époque car il avait déjà vieilli et se comportait bien car il savait qu’il allait être libéré.»
L’ancien commissaire des prisons lui a dédié un chapitre de son livre. «Il détient le record de longévité en prison, c’est le titre du chapitre. Il est né au Sri Lanka le 14 juillet 1930. Son père s’appelait Luc Laval de Boucherville et était pasteur de l’église Adventiste du Septième Jour. Il est le cadet d’une fratrie de quatre enfants. Il a fait ses études primaires à l’école Saint-Enfant Jesus, à Rose-Hill. Il habitait à la rue Stevenson, à Rose-Hill, et a immigré pour Vacoas. Il a travaillé comme mécanicien d’automobile. Il voulait se faire enrôler dans les forces alliées. Mais comme il n’avait pas atteint l’âge requis, il avait commis un faux sur son acte de naissance.» Il avait passé avec succès ses tests physiques et ses sessions de formation. «À la veille de son embarquement pour l’Égypte, son compagnon le dénonce. Il ne part pas rejoindre l’armée…»
L’homme amoureux
Retrouvailles avec son épouse Thérèse, le 19 février 2011, pour qui son mari a toujours été innocent. «Il aimait éperdument son épouse ainsi que ses enfants», se souvient Bouck Pillay Vythilingum.
L’ancien surintendant de police Kamatchi : «Lors de son arrestation, je l’ai cueilli sur le toit de la maison»
Bala Mootoosamy Kamatchi n’oubliera jamais l’arrestation de Roger de Boucherville, dont il était l’auteur avec une équipe policière. Cet ancien surintendant de police a fait valoir son droit à la retraite en octobre 2007, alors qu’il venait d’être promu chef de la Major Crime Investigation Team.
«Roger de Boucherville a été arrêté pour l’assassinat du chauffeur de taxi de sa bellesœur, Solange de Boucherville, à l’âge de 53 ans, en janvier 1984. Il lui était reproché d’avoir poignardé Sooreeadoo Jodhun le 5 janvier, avant d’enterrer son cadavre sur la plage de Dilo Pouri, au Morne.»
Quand le cadavre a été découvert presque 14 jours plus tard, il était le suspect no 1, les empreintes de son majeur et de son annulaire ayant été prélevées sur le véhicule de Sooriadev Jodhun, retrouvé à Plaine-Verte. «Il n’était pas d’accord avec la liaison qu’entretenait le chauffeur de taxi avec sa belle-sœur après le décès de son frère, un ancien policier.» Bala Mootoosamy Kamatchi était inspecteur de police en charge de la CID de Piton à l’époque.
Roger de Boucherville avait pris la voiture de Sooriadev Jodhun pour se rendre à Grand-Bassin. «Il avait déjà tué ce dernier et ne sachant où cacher le cadavre, il descend pour se rendre dans le Sud, à Dilo-Pouri, afin de l’enterrer.»
Une équipe de police s’était rendue à Dilo-Pouri afin de retrouver le corps «Il n’avait pas réussi à enterrer le corps aussi profond car il était seul à fouiller ce trou. Alors que mon équipe cherchait, nous n’avons pas trouvé ce corps. Avec la montée des eaux, le bras de la victime a fini par faire surface. La CID de la division Sud a été alertée par l’odeur de décomposition.»
Arrêté alors qu’il se cachait sur un manguier
Roger de Boucherville, après avoir commis son crime, s’est caché. «Nous nous sommes rendus à Cité Mangalkhan, à son domicile. Je ne me trouvais pas dans ma division, mais nous sommes partis avec une équipe de plusieurs policiers afin d’encercler la maison.»
Selon l’ancien surintendant de police, après la fouille dans la maison, le suspect ne s’y trouvait pas. «Roger de Boucherville était un malin. Il était monté sur le toit et nous attendait partir.»
Il explique avoir des principes pour une fouille. «Je n’aime pas en repartir bredouille, mon sixième sens m’a dit qu’il était dans le coin. Comme je me retourne, je vois un manguier et comme j’étais jeune, j’ai grimpé et je suis tombé sur lui, qui s’asseyait tranquillement sur le toit. Il m’a signalé de rester tranquille.»
Une équipe est montée pour le récupérer, avec les menottes aux mains. «Lors de son interrogatoire dans le bureau de la CID, il a beaucoup nié sa participation dans ce meurtre.»
Ses empreintes sur le bouchon d’essence de la voiture
Après avoir tué le chauffeur de taxi, il s’est rendu à Cité-Martial et a abandonné la voiture de la victime. «Quand nous avons été informés que la voiture de Sooriadev Jodhun avait été retrouvée, nous avons relevé les empreintes dans le véhicule avec l’aide du fingerprint specialist de la police. Ses empreintes étaient sur le bouchon de la voiture. Je ne lui ai jamais révélé que nous avions cette preuve contre lui.»
C’est lors de la comparution en cour de l’accusé que le policier présente les preuves contre lui. «Li ti anvi tom san konésans sa ler-la.»
Le matricule AU 748 : terreur pour les uns, bon cœur pour d’autres
C’est avec une immense tristesse qu’ils ont appris le décès de Roger France Pardailhon de Boucherville, qui a porté pendant 25 ans le matricule AU 748, hier matin. Cet habitant de Cité Mangalkhan s’est éteint dans la nuit de mardi. Trois hommes qui l’ont connu alors qu’il était en attente d’être exécuté dans le couloir de la mort racontent…
Sam Poongavanon et Roger France Pardailhon de Boucherville sont les deux derniers qui ont été condamnés à la peine capitale. Les deux hommes étaient tous deux au Bloc A, du couloir de la mort, à la prison de Beau-Bassin, jusqu’au gel de la peine de mort en 1995, les peines des deux hommes sont commuées en sentence à perpétuité. La cellule de Sam Poongavanon se trouvait à au moins 600 mètres de celle de Roger de Boucherville. «Je me souviens du premier jour, en 1987, quand j’ai été emmené dans le couloir de la mort, où Roger de Boucherville se trouvait. J’avais souvent entendu parler de lui, mais c’était la première fois que je le rencontrais. Il était quelqu’un de grand et avait demandé aux gardiens s’il pouvait me dire bonjour. Il est venu et m’a serré le poignet en me disant ‘courage mo garson’.»
Il avait été condamné un an avant Sam Poongavanon et le compagnon de cellule de Roger de Boucherville, Eshan Nayeck, venait d’être exécuté. Le meurtrier de Sooriadev Jodhun devait être le prochain sur la liste.
«On ne pouvait faire la conversation, car on n’avait pas le droit, mais de temps en temps, on se disait bonjour. Je me souviens qu’il aimait éperdument son épouse ainsi que ses enfants. Il avait aussi une très bonne mémoire et se souvenait toujours des dates des affaires en cour. Il était quelqu’un de très dur, car il n’aimait pas l’injustice, mais il était aussi très gentil», confie Sam Poongavanon.
Bouck Pillay Vythilingum, ancien photographe de l’express, est aussi parmi ceux qui ont connu le défunt alors qu’il était condamné à la mort. «J’avais été appelé à accompagner le journaliste Raj Jugernauth à la prison de Beau-Bassin. Je me souviens de la froideur du couloir de la mort où se trouvait Roger de Boucherville. Il était sous la surveillance d’un garde-chiourme 24/7. Le gardien lui avait d’abord demandé si on pouvait lui parler avant d’ouvrir sa porte. À l’intérieur, se trouvait un homme fatigué. Il tremblait. Il avait un regard mystique et réfléchissait avant de répondre. Mais il s’affirmait. Li dir ou fran li enn dézorder. Sauf qu’il clamait son innocence du meurtre pour lequel il avait été condamné. Ce sont peut-être les années passées dans le couloir de la mort, qui l’avaient rendu ainsi.»
Roger de Boucherville leur avait confié comment il avait peur. «Il n’avait pas peur de mourir, mais avait peur de cette mort. À chaque fois qu’il entendait s’ouvrir la porte du couloir de la mort ou le grincement de serrure, il se demandait s’il serait le prochain à être tué. Il savait que ses jours étaient comptés», confie le photographe.«Il était aussi d’une propreté impeccable. Il avait lui-même peint sa cellule. À côté de son lit, il avait placé une statuette de Jésus Christ.»
Notre dernier interlocuteur est un gardien de prison qui était posté au couloir de la mort. Il a connu Roger de Boucherville et ne pèse pas ses mots pour le décrire. «Il avait un très mauvais caractère et pouvait être violent. Il n’hésitait pas à injurier les gardeschiourmes ainsi que les hauts cadres.» Il se souvient des surnoms qu’ils avaient attribués à ce détenu : Joe Dalton, le Baron ou encore le Parrain. Il avait des contacts à l’intérieur de la prison ainsi qu’à l’extérieur et était au contrôle de la drogue dans le centre pénitentiaire.
Le défunt avait, très jeune, commencé à avoir des démêlés avec la police. Il avait été arrêté et placé en détention pour un vol de papaye. Il avait par la suite falsifié son acte de naissance pour pouvoir rejoindre l’armée et il avait été de nouveau arrêté par la police. Il avait par la suite pu se joindre à l’armée. Il était aussi le bras droit de sir Gaëtan Duval et n’avait peur de personne.
Me Rex Stephen : «mon seul client qui a été dans le couloir de la mort»
En attente d’être pendu, Roger de Boucherville voit une lueur d’espoir en 1995, quand le Parti mau- ricien social-démocrate entre au gouvernement. Sir Maurice Rault ayant réclamé l’abrogation de la peine de mort pour être ministre de la Justice, la peine du condamné est commuée en prison à perpétuité.
À partir de là, le prisonnier a enclenché les actions judiciaires pour que sa peine soit réduite. Il s’est tourné vers le Conseil privé de la Reine, qui a estimé que la prison à vie est anti constitutionnelle. Le «full bench» de la Cour suprême s’est alors penché sur son cas et a fixé sa peine à 25 ans de prison. Il est libéré le 19 février 2011 de la prison centrale.
Il était représenté par Me Rex Stephen. «Je l’ai défendu par question de principe car c’était quelqu’un qui s’était retrouvé dans le couloir de la mort pendant une dizaine d’années. Il me racontait que la seule ouverture de sa cellule donnait sur l’échafaud. À chaque fois qu’il regardait à l’extérieur, son regard était captivé par cet échafaud.» En 1986, il a été défendu par Me Jacques Panglose et Me Marc Hein, SC, aux Assises. Après que sa sentence de peine de mort a été prononcée, en appel, ses avocats étaient sir Mark David, QC, Me Jacques Panglose, Mes Marc Hein et Yves Hein. Quand son appel a été rejeté, il a été au «Privy Council» en Angleterre et était défendu par feu Me Guy Ollivry.
Rex Stephen ajoute qu’après l’abolition de la peine de mort, il a été au Conseil privé de la Reine. «Sa sentence a été réduite à 25 ans. C’était un cas particulier pour moi car ce n’est pas tout le temps qu’on a des clients dans le couloir de la mort.»
Me Chetan Baboolall : «Son fils m’avait contacté pour le défendre»
Me Chetan Baboolall l’a défendu pour blanchiment d’argent en violation des articles 39 (c), 47 (5) (a) et 48 de la Dangerous Drugs Act. Le délit remonte à janvier 2007. Dans cette affaire, il lui était reproché d’avoir eu en sa possession la somme de Rs 48 047, découverte par les gardiens de la prison centrale de Beau-Bassin. Le verdict est tombé, le mardi 29 novembre 2011, en cour intermédiaire. Le récidiviste et ancien condamné à mort Roger de Boucherville a écopé de Rs 25 000 d’amende pour blanchiment d’argent.
Me Chetan Baboolall explique qu’il a été contacté par son fils, Sydney de Boucherville, qui le soutenait beaucoup. «Cette affaire m’a vraiment marqué car ce n’est pas tous les jours qu’on a des clients qui sortent du couloir de la mort. Je suis allé lui rendre visite, c’était quelqu’un qui parlait peu. Ce cas était un challenge pour moi.»
Sydney raconte son père
Il s’est battu pendant 27 ans pour que son père obtienne la liberté. Sydney de Boucherville s’est beaucoup déplacé à Maurice et à Londres pour que l’affaire soit portée au «Privy Council», qui a finalement trouvé que la sentence était anticonstitutionnelle. Il avait alors été gracié. Onze ans après sa libération, Roger de Boucherville a poussé son dernier souffle dans sa maison à Floréal. Les enfants de Roger de Boucherville ont beaucoup souffert lors de son emprisonnement. À sa liberté, ils se sont réjouis de retrouver leur père, même si ce n’est plus celui qu’ils avaient connu. C’était quelqu’un de mourant et discret.
«Mon père était quelqu’un de connu. Il a fait beaucoup de bien. Il avait aussi une mémoire d’éléphant et maîtrisait les textes de droit. Il s’occupait même des dossiers des détenus arrêtés pour des petits cas, pour qu’ils puissent en discuter en cour. C’était une bonne personne. Il a aidé beaucoup de personnes. Il n’était pas quelqu’un qui aimait l’injustice.» Sydney de Boucherville regrette de ne pas avoir pu faire le déplacement de Lyon pour les funérailles de son père, qui se tiennent aujourd’hui à 14 heures. Il explique qu’après sa libération, ses trois frères et ses deux sœurs ont voulu profiter pleinement de lui. Roger de Boucherville s’est rendu deux fois en France, pour retrouver ses arrière-petitsenfants. Mais au fil du temps, son état de santé s’est détérioré. Roger de Boucherville est né à Colombo, au Sri Lanka et a été béni dans le Gange. Ses trois autres frères sont nés dans différentes parties de l’Inde. Son père était un missionnaire qui s’était rendu en Inde. À l’âge de sept ans, Roger de Boucherville est arrivé à Maurice. Il a aussi fait la guerre d’Égypte.
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