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La semaine décryptée
Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du lundi 21 mars au vendredi 25 mars.
Lundi 21 mars 2022
Passeport pour la mort ?
L’express du lundi 21 mars fait sa une avec le cas d’Aniketh Dookhit, un homme qui aurait ‘chuté’ d’un véhicule de la police. D’après une vidéo postée sur le site web de l’express, on voit un 4x4 de la police roulant à vive allure, puis le véhicule s’arrête, et on voit deux policiers des- cendant du siège avant pour ramasser quelque chose et le balancer dans le caisson arrière.
On devait apprendre qu’Aniketh Dookhit avait tenté de s’enfuir du véhicule de la police. Or, s’il était menotté et sa ceinture de sécurité bien en place, comment aurait-il pu s’échapper du véhicule en marche ? Surtout avec une porte verrouillée.
La police exige que même les enfants soient sécurisés sur leur siège. Comment se peut-il qu’un adulte n’ait pas été retenu par une ceinture de sécurité ? Mais ce qui est encore plus grave dans cette affaire, c’est que toute personne arrêtée et devant être véhiculée est placée sur le siège arrière entre deux policiers. Dans le cas du jeune Dookhit, il était seul à l’arrière.
Ce qui est encore plus attristant et scandaleux, c’est que les policiers avaient dû le traiter avec bien des précautions avant de le placer dans le véhicule après sa ‘chute’. Mais on l’a traité comme un sac de pomme de terre qu’un planteur balance sur le caisson de son 4x4. Cette action brutale a-t-elle contribué à aggraver le cas de ce jeune homme déjà ébranlé par son geste brutal de s’éjecter hors du véhicule ?
Mardi 22 mars
Pêcheurs MSM dans le bassin MMM
C’est toujours le même scénario mais il y a changement de scène. Les Mauriciens s’habituent maintenant au cinéma d’éléments MMM se réfugiant dans l’écurie du MSM. L’express en parle dans son édition du 22 mars. Le dernier poisson MMM s’appelle Dev Ramdhany que la population mauricienne ne connaît pas mais qui était un petit rat évoluant dans les petits couloirs régionaux du MMM dans le Nord.
Il semblerait que chaque semaine, on capture un nouveau poisson mais d’après ce que l’on voit, la pêche est parfois médiocre avec un petit cabot au bout de l’hameçon. Mais le MSM compte de redoutables pêcheurs comme Rakesh Gooljhaury et Prakash Maunthrooa, et d’après ce qui se chuchote, une très grosse prise se prépare.
Le lieu où se tient la conférence de presse de l’ex-MMM diffère, dépendant de la catégorie et du poids du poisson pêché. Ainsi, le premier choix est étalé à l’hôtel Suffren. La seconde catégorie fait son show à l’hôtel Hennessy Park. Les cabots sont logés au St-Georges à Port-Louis. Choisira-t-on le centre social Marie Reine de la Paix, pour un colleur d’affiche ?
Tous les poissons chantent deux chansons. La première, c’est que le MMM n’est plus le parti qu’il était. Puis, on n’est pas d’accord que le MMM fasse alliance avec Navin Ramgoolam.
Mercredi 23 mars
Des bateaux de pêche qui dorment mais on importe du poisson
L’express du mercredi 23 mars rapporte que pas moins de 12 bateaux de pêche sont en état d’abandon dans le port depuis plusieurs années et que les autorités ont donné jusqu’à fin mars 2022 pour qu’ils quittent les lieux.
Maurice est en effet un pays de paradoxes qui importe du poisson, du sel et du sucre. Le syndicat des pê- cheurs est pourtant très actif. Bien que Maurice dispose d’une vaste étendue d’eaux territoriales dans l’océan Indien, soit quelque 2 mil- lions km2, nous achetons du poisson des Seychelles, un pays qui n’est pas plus grand que les Plaines-Willems à Maurice.
Pourquoi le gouvernement ne monte pas une vaste opération pour aider les pêcheurs à acheter cette douzaine de bateaux qui encombrent le port ? Ce n’est pas l’argent qui manque. On pourrait faire appel à d’anciens pirates somaliens pour entraîner nos pêcheurs de lagon dans l’art de s’aventurer en haute mer. Nous employons déjà des milliers de Bangladeshis, In- diens et Chinois. Quelques douzaines de Somaliens ne vont pas peser lourd sur les réalités démographiques mais leur rôle économique serait considérable.
Jeudi 24 mars
Roger de Boucherville ne laisse pas indifférent
À la une de l’express du 24 mars, la mort, la veille, de Roger de Boucherville, un personnage qui défraya la chronique pendant plusieurs décennies avant d’être condamné à mort pour le meurtre d’un chauffeur de taxi.
Roger de Boucherville fit partie de l’élite des fameux tapeurs du PMSD basés principalement à Curepipe et à Plaine-Verte dans les années soixante. Né au Sri Lanka d’un père missionnaire adventiste mais qui bénéficia quand même d’un bain rituel du Gange en Inde, Roger de Boucherville, en raison de ses attraits physiques et de son nom particulier, devint vite un personnage clé dans la force de frappe du PMSD.
Une fois le côté ‘tapeur’ du PMSD atténué par la montée en force du MMM et aussi par l’entente qui se produisit entre sir Gaëtan Duval et sir Seewoosagur Ramgoolam, Roger de Boucherville se recycla dans d’autres activités pas nécessairement autorisées par la loi.
Il termina sa carrière comme le dernier condamné à mort mais échappa à la corde de pendaison. Il resta néanmoins très actif dans les transactions au niveau de la prison. Avec la disparition des grands comme Paul Sarah, Moorgesh Shummoogum, Haroon Wareshally, Jaymarain Mudhoo, Bébé Emamally et maintenant Roger de Boucherville, une page de l’histoire folklorique du PMSD est définitivement close.
Vendredi 25 mars
L’après-Satyajit Boolell
L’année 2022 se terminera par le retrait de Satyajit Boolell de ses fonctions de Directeur des poursuites publiques (DPP). Ce qui aurait un impact considérable sur la mise en place à Maurice d’un État autocratique.
Depuis l’avènement à la tête du pays du MSM en 2014, l’office du DPP est resté la seule institution que le parti au pouvoir n’a pu noyauter. Une tentative de démanteler l’indépendance de cette institution fut déjouée par le retrait du PMSD du gouvernent en 2015.
En principe, c’est le no 2 de l’institution, Rashid Amine, qui devrait succéder à Satyajit Boolell. Mais la question reste posée : le pouvoir trouvera-t-il un subterfuge pour contourner la nomination de Rashid Amine ?
De telles manœuvres pourraient créer une énorme controverse qui entraînerait aussi des répercussions internationales si le pouvoir parvient finalement à mettre le grappin sur le bureau du DPP. Mais la boucle sera loin d’être bouclée à moins que, par le biais d’une majorité de trois-quarts au Parlement, nous nous débarrassions aussi du recours au Conseil privé de la Reine, comme dernier rempart du judiciaire mauricien
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