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Trisomie: Manisha et Vanisha deux êtres, une vie

27 mars 2022, 17:45

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Trisomie: Manisha et Vanisha deux êtres, une vie

Elles chantent, s’applaudissent, respirent la joie de vivre, sont fans de Bollywood. Même si la vie est loin d’être un film en couleurs tous les jours, elles peuvent compter sur leur maman dévouée pour leur redonner le sourire.

La semaine dernière, on célébrait la Journée mondiale de la Trisomie. Pour marquer l’événement, Ali Jookhun, de la Down Syndrome Association, a organisé une journée pour réunir les personnes trisomiques pour diverses activités. Cela nous a permis de rencontrer les jumelles Vanisha et Manisha Luximon, âgées de 31 ans et habitant Bois-Chéri. Les jumelles trisomiques ne sont pas passées inaperçues, vu leur connexion infaillible.

«Mo pa ti konpran kifer mo bann tifi riyé ek péna son ti pé sorti. Zot pa ti pé bouz ni lamé, ni lipié. Kan monn al lopital monn demann dokter kinn arivé, linn get mwa linn fer enn sourir ek linn explik mwa», confie Indranee Luximon, 67 ans, mère des jumelles Manisha et Vanisha, se remémorant le jour où elle a appris que ses filles étaient uniques. Depuis, Indranee nous confie qu’elle a tout mis en œuvre pour s’occuper d’elles. «Avant elles étaient tranquilles mais j’ai l’impression que maintenant qu’elles ont 31 ans, elles tombent malades», relate la mère de famille qui s’occupe seule de ses anges. «Kan nou sorti mo trap lamé toulédé kot nou alé.»

Les jumelles Luximon sont passionnées de musique, notamment des chansons de Bollywood, qui ont le mérite de les faire sourire. Même si elles ont fréquenté l’école de l’Association de parents d’enfants inadaptés de l’île Maurice (APEIM), désormais elles passent leurs journées à la maison.

Les jumelles ressentent parfois des douleurs mais elles sont liées par la twin connection. «Si enn inn fer mové ek mo kriy ar li la, li komans ploré. Lotla osi fini komans ploré lerla. Zot enn sel. Ena défwa zot met télévizion for aswar», rigole Indranee. Malgré le fait qu’elle doit s’occuper de ses filles seules après le décès de leur père quand elles avaient cinq ans, Indranee craque quelquefois. C’est en pleurs qu’elle lâche : «Kan mo pou fini mor kisanla pou get mo bann zanfan ?»

Elle avoue pouvoir compter sur les membres de sa famille mais rien ne peut remplacer l’amour d’une mère. «Ce serait bien s’il y avait plus de centres pour que ces enfants puissent se retrouver», confie Indranee, qui regarde d’un air attentif ses filles qui écoutent des chansons sur leur téléphone. «Mamaa, Maaaaama.» Elles ont faim, nous dira Indranee mais elle ajoute fièrement que ses filles sont fans de plats locaux. Quelquefois pour passer le temps, elles chantent à tue-tête et s’applaudissent.

Les journées de Vanisha et Manisha se résument surtout à des moments de partage ou souvent, c’est avec l’association DSA d’Ali Jookhun qu’elles sortent un peu pour respirer ou faire de l’exercice. Indranee ne baisse pas les bras et elle est sûre que ses filles sont des perles sur qui des anges veilleront même si un jour elle n’est plus de ce monde.