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Banque mondiale: le risque budgétaire difficile à déterminer
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Banque mondiale: le risque budgétaire difficile à déterminer
Même avant l’avènement de la pandémie de Covid-19, la dette publique était déjà en hausse, souligne le rapport analytique de la Banque mondiale sur Maurice. Actualisé en janvier, le rapport a été publié récemment.
Le Systematic Country Diagnostic (SCD), rapport qui constitue le socle à partir duquel la Banque mondiale (BM) choisit les opérations et investissements à mettre en œuvre dans un pays membre, souligne que même si le déficit budgétaire a été limité à une moyenne de 3,3 % du Produit intérieur brut (PIB) entre 2015 et 2019, des dépenses publiques supplémentaires ont été faites par le biais de transactions provenant des fonds spéciaux. Résultat des courses: une augmentation globale de la dette publique de 62 % du PIB au début de l’exercice 2015-16 à 65,4 % du PIB à la fin de l’exercice 2018-19.
Le SCD note, par ailleurs, que la hausse des dépenses sociales a été à l’origine de l’augmentation des dépenses publiques au niveau des récents exercices budgétaires, leur part dans les dépenses totales passant de 22 % en moyenne au cours de la première moitié de la décennie à 28 % durant la seconde moitié. Les dépenses extrabudgétaires ont principalement soutenu des projets d’investissement, y compris de grandes initiatives comme le Metro Express et le complexe sportif de Côte-d’Or.
Cependant, le rapport souligne le choc budgétaire du Covid-19, qui est venu alourdir la dette publique, la plupart des dépenses supplémentaires ayant été financées par un transfert exceptionnel de la Banque centrale. De plus, le risque budgétaire est de plus en plus difficile à déterminer, notamment avec les contingent liabilities découlant des opérations du Special Purpose Vehicle utilisé pour l’investissement public, de l’affaiblissement du bilan de la Banque centrale et de son exposition à un risque commercial important à travers la Mauritius Investment Corporation. Sans compter que Moody’s a annoncé, en mars 2021, une dégradation de la notation souveraine à long terme de l’émetteur en devises étrangères et locales de Maurice de Baa1 à Baa2 (perspective négative)
«Les dépenses extrabudgétaires ont principalement soutenu des projets d’investissement.»
Le SCD évoque également le statut de Maurice de pays à revenu élevé (HIC) obtenu temporairement en 2019 mais qui est rapidement retombé au revenu intermédiaire l’année suivante, en raison de l’impact du Covid-19 sur son économie. Avec le statut HIC à sa portée, l’attention de Maurice doit se tourner naturellement vers l’élaboration de nouvelles réformes pour soutenir un modèle de croissance tiré par l’innovation, la productivité et un secteur privé plus proactif. La crise pandémique a également considérablement détérioré la situation budgétaire du pays, portant le niveau de la dette à plus de 100 % du PIB. Pour tenir compte de cette nouvelle réalité budgétaire, la mise à jour du SCD introduit un critère de hiérarchisation supplémentaire qui examine l’impact budgétaire face aux réformes potentielles et à la manière dont elles pourraient contribuer à l’assainisse- ment budgétaire à moyen terme.
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