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Infrastructures défectueuses: Chamarel coupé du reste du pays à chaque grosse pluie

29 mars 2022, 12:08

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Infrastructures défectueuses: Chamarel coupé du reste du pays à chaque grosse pluie

C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Après les grosses pluies qui ont arrosé le sud de l’île, le lundi 21 mars, aucun habitant de Chamarel n’a pu se rendre au travail le lendemain. Il en est de même pour ceux qui devaient aller dans ce village et qui travaillent dans des restaurants et à la rhumerie. Cet inconvénient est survenu après que des éboulis et des chutes d’arbres ont obstrué la route reliant Chamarel à Choisy, la seule desservie par les transports publics. L’autre chemin qui mène vers Case-Noyale est fermé depuis le mois d’octobre pour cause de travaux.

Rico L’intelligent, conseiller du village, raconte leur calvaire. «Ce n’est pas une critique contre le gouvernement, mais ce n’est pas possible qu’après chaque averse ou le passage d’un cyclone, ce chemin est impraticable. Des employés ont perdu une journée de travail. Les restaurants qui ont accueilli des touristes venant de Plaine-Champagne ont travaillé au ralenti par manque de personnel. Heureusement qu’il n’y avait pas école! Aucun enseignant ne serait venu travailler. Dieu merci qu’il n’y a pas eu de malade grave ce jour-là car aucune ambulance ni de taxi aurait été capable de transférer le malade à l’hôpital.»

Ce personnage incontournable de Chamarel ajoute que depuis la fermeture de la route de Case-Noyale, les résidents de ce village d’un millier d’âmes prennent leur mal en patience. «Autrefois, pour se rendre à Chamarel, il ne nous fallait que quinze minutes, mais avec la déviation, il faut une heure. Je comprends qu’il faut faire un sacrifice pour avoir une bonne route, mais il faut aussi s’assurer que la route utilisée comme déviation est praticable. Pas plus tard que la semaine dernière, un malade n’a pas pu se rendre à temps à l’hôpital. Il est décédé.»

Rico L’Intelligent a évoqué ces difficultés avec le député de la localité Prakash Ramchurrun, qui est également secrétaire parlementaire privé. Le conseiller du village propose au gouvernement d’abattre tous les arbres qui bordent la route et qui sont sur le point de tomber pour ensuite planter des vétivers et des fatak qui vont retenir la terre. «Je suis pour la protection de l’environnement, mais dans le cas de Chamarel, il faut abattre les arbres représentant un danger. Il ne faut pas attendre qu’il y ait un mort. Plantez des couvre-sol qui vont retenir la terre et ralentir le débit d’eau dévalant la montagne.»

Prakash Ramchurrun reconnaît qu’il y a un gros problème sur la route Chamarel-Choisy où il a effectué une visite mardi. «Il y a un problème d’évacuation d’eau sur une distance de 4 kilomètres environ. De la boue a recouvert le drain et la route tout en emportant des arbres. C’est dangereux. Cette route est également fréquentée par des touristes que j’ai croisés. Il faut agir vite. Il faut faire un rempart avec des pierres pour empêcher les éboulements. En tout cas, je prépare un projet qui sera présenté au gouvernement. Nous allons faire le nécessaire.»