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Allégations troublantes: un coiffeur évoque un chantage et des brutalités de l’ADSU
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Allégations troublantes: un coiffeur évoque un chantage et des brutalités de l’ADSU
«J’ai reçu un appel lundi et on m’a demandé de l’argent. Sinon, de la drogue serait placée chez moi ou chez des membres de ma famille pendant une fouille, qui aura effectivement lieu. Au début, j’ai cru que c’était une arnaque mais j’ai compris que c’étaient les officiers de l’ADSU qui m’auraient fait subir ce chantage», raconte Kenjie Issac Morvant, 31 ans et propriétaire d’un salon de coiffure. Après avoir ignoré les demandes de son interlocuteur à l’autre bout du fil, ajoute-t-il, sa famille a reçu la visite d’officiers de l’ADSU, accompagnés de membres du Groupement d’intervention de la police mauricienne et de la Special Support Unit le lendemain, à 4 h 30 du matin.
Une fouille a certes été faite chez cette famille de Baie-du-Tombeau mais rien de compromettant n’a été trouvé. «J’habite dans une maison composée d’un rez-de-chaussée et d’un étage avec ma petite fille. Dans l’autre partie de la maison, habite ma belle-soeur et ses enfants mineurs, âgés d’un an et de 9 ans. Aux petites heures du matin hier (NdlR, mardi 29 mars), ma mère de 62 ans qui réside au rez-de-chaussée et ma belle-soeur ont reçu la visite de ces officiers», poursuit Kenjie Issac Morvant.
Sa mère, qui confirme ses dires, revient sur l’incident. «Mo’nn ouver laport kan lapolis inn vini é zot dir mwa Kenjie koté, mo dir zot mo dé garson pa la. Zot inn rantré pandan ki mo’nn démann ’warrant’ é mo’nn dir ki mo dakor zot fer zot travay mé fer li bien.» C’est à ce moment qu’ont fusé des injures à son égard, déclare la sexagénaire. «Sa kalité zot inn zour mwa la.»
Même son de cloche de la belle-soeur, également présente à la conférence de presse. Pour elle, les enfants de la maison ont été traumatisés étant donné, dit-elle, que les policiers ont agi de manière brusque envers elle et sa fille de neuf ans, qui a eu la peur de sa vie en voyant tant d’agents faire irruption chez elle. «Je n’ai jamais eu de démêlés avec la justice et, ce jour-là, je me suis réveillée en voyant de la lumière provenant de torches et d’hommes armés de matraques. Zot dir mwa ladrog-la koté é zot inn apiy mwa kont miray é zot inn servi gro-gro mo kan mo’nn dir péna ladrog kot mwa», allègue-t-elle.
S’est ensuivie une fouille, qu’elle estime planifiée, chez elle. Kenjie Issac Morvant s’aligne dans la même direction en soutenant avoir reçu également des menaces des officiers de l’ADSU. «Le 16 février, une perquisition a été faite chez mon voisin et, en rentrant du travail, j’ai croisé ces membres de la force policière qui m’ont fait une fouille corporelle en chemin et m’ont dit : ’pou ariv to ler twa, pou met enn zafer ar toi’, après que rien n’avait été trouvé en ma possession», dit le coiffeur. Pour toutes ces raisons, il est d’avis que sa vie est en danger et qu’il pourrait être victime d’un complot de la police, qui planterait des preuves chez lui ou chez des membres de sa famille pour qu’il soit incriminé dans une affaire de trafic de drogue. Il a déposé un affidavit devant la cour pour exprimer sa peur.
Son avocat, Mᵉ Rama Valayden, a, lors de cette conférence de presse, maintenu que l’appel reçu sur le téléphone portable de son client, ne proviendrait pas d’un arnaqueur. Cela, parce que son client n’a jamais fait état de l’incident de février ni à la presse, ni à des proches. «J’ai même adressé une lettre au commissaire de police lui demandant de remédier à cette situation, je cite ’to clean up instead of sending mixed signals to undeserving police officers’», dit l’homme de loi qui dénonce cet acte de brutalité d’une famille.
Sollicité, un préposé de la police confie qu’une vérification de cette conversation téléphonique devrait être faite après qu’un Judge’s Order a été obtenu pour les relevés téléphoniques. «Il faut confirmer l’auteur de l’appel qui aurait réclamé de l’argent et, une fois toutes les vérifications faites, une enquête approfondie se poursuivra.»
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