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Renouvellement des «Learners»: attente interminable et frustration aux abords des Casernes centrales

1 avril 2022, 20:00

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Renouvellement des «Learners»: attente interminable et frustration aux abords des Casernes centrales

À l’entrée même des Casernes centrales, les policiers de la Special Supporting Unit s’attelaient à vérifier, sans distinction, les cartes de vaccination pour permettre au public d’accéder à l’intérieur. 

«C’était presque la même chose en février. Mais là, c’est encore pire.» Déclaration d’un policier, hier, au quartier général de la police. Cette dernière veillait au bon déroulement de l’opération, avec plus de 500 personnes qui attendaient leur tour pour le renouvellement de leur permis, à la mi-journée. Il dit ne pas comprendre pourquoi de nombreux Mauriciens ont attendu le dernier jour pour le faire, alors que la décision avait été prise depuis plus d’un an et que la date butoir avait été étendue en février dernier. «Il y aura toujours des retardataires. Pa kapav fer nanye sa!» lance-t-il exaspéré, avant de nous demander de ne pas parler aux personnes qui patientaient. «Il y a de la colère et de la frustration dans l’air. Sa bann dimounn-la pou koumanz kre problem, lapolis pa pou kapav vinn tir ou la ein !» 

Quant aux principaux concernés, ils expliquent que la file d’attente était déjà bien longue depuis 5 heures du matin. «Je suis venu vers 10 heures, et il y avait au moins trois cents personnes devant moi. Pa koné mem si pou resi pase…» avance l’un d’eux, visiblement exaspéré par la situation. D’autant plus que la queue ne bougeait pas beaucoup. Les personnes étaient appelées par petit groupe selon le numéro inscrit sur leur ticket. L’attente se faisait au soleil, et les plus chanceux s’étaient réfugiés sous les quelques tentes érigées dans la cour des Casernes centrales. «Pe apel tigit par tigit...Mo kwar zis sink polisie pe travay andan la…» nous confie-t-on. 

«C’est un enfer» 

Mais pourquoi alors avoir attendu le dernier jour ? «Nous avons un travail et aussi ce n’est pas qu’aujourd’hui qu’il y a tant de personnes. Depuis janvier, je vois sur les réseaux sociaux les files d’attente interminables sur les lieux. Mais là, je dois prendre mon mal en patience parce qu’il n’y a pas d’autres solutions», avance notre interlocuteur. Ce dernier, un habitant de Pailles, explique qu’il a des amis qui sont repartis chez eux en voyant la foule. «C’est un enfer. Mo pa kone kouma zot pou fer apre…» 

D’autres personnes évoquent la pandémie et avancent qu’en cette période de crise, les autorités auraient pu accorder une deuxième extension. Le Covid étant toujours présent, ils estiment qu’il n’est pas normal de faire se rassembler une foule de cette envergure. «Lor sa bazla, ti kapav repouse, koumsa dimounn ti pou gagn plis letan. Car, de ce que j’ai compris, une bonne partie a déjà fait le nécessaire pour le renouvellement de leur learner.» 

À savoir que la date butoir pour cet exercice était initialement le 28 février 2022, mais le ministère du Transport avait pris la décision, le 25 février dernier, d’étendre le délai au 31 mars. Au total quelque 180 000 permis provisoires ont déjà été renouvelés, mais il n’y a pas d’indication exacte, selon les sources policières, sur le nombre de learners en circulation.